Il faut se rendre à l'évidence, nous avons eu un grand président. Et pourtant, ça n'a pas toujours été facile. Zoom sur ces dernières années.
Des débuts au plus bas
À peine hissé au pouvoir après en avoir péniblement grimpé tous les échelons, notre président a dû faire face à de nombreux problèmes, de taille, qu'il s'agissait de résoudre sans aucun complexe. Face au peuple, sa cote était au plus bas, et tout devait être mis en oeuvre pour redresser la situation. «Au départ, beaucoup émettaient des doutes, il n'avait pas l'image de quelqu'un de bien élevé.», confie un proche. «Certains craignaient que le costume ne soit trop grand pour lui, et redoutaient une politique au ras des pâquerettes.»
Objectif croissance
Défi d'envergure, certainement. Mais l'oiseau a fait son nid. Des exemples ? Dès son arrivée, le président fixa l'objectif prioritaire de son mandat : le développement. La croissance, il en fit une affaire personnelle. Il bâtit dans cette optique un modèle de rigueur budgétaire, en proclamant l'abandon des recherches sur les nanotechnologies, sur les microbes, et sur le daltonisme (en particulier le joe-daltonisme), en vertu de son programme «haltitude». Économies dans le domaine militaire, aussi, avec la vente de toute la flotte de porte-avions et de frégates en échange de l'achat de catamarans, car «l'expérience le prouve, ce sont les petits bateaux qui tombent le moins». Il se mit également personnellement à contribution en recommandant au personnel, lors des repas, de ne servir que des demi-portions. Et que dire de son programme de grands travaux. Lancé dans le jardin de l'Élysée, celui-ci l'a conduit à diriger de nombreuses inaugurations, lui conférant une stature incontestable de maître-ruban.
Une nouvelle dimension
Mais l'accomplissement essentiel de son mandat fut sans aucun doute la politique internationale, qui lui conféra l'opportunité de faire le tour du monde et d'envoyer des cartes postales. Sur le plan diplomatique, même en position d'infériorité, il a toujours su trouver les clefs du dialogue avec ses partenaires, et son attitude passe-partout a ouvert de nombreuses portes. Face à des assemblées hostiles qui cherchaient parfois à le faire descendre de son piédestal, il tint des discours conquérants, inspirés par son plus fidèle allié, son cortex, ce qui lui valut d'être reconnu par les spécialistes comme «expert du micro». Et ce ne sont pas quelques pourparlers bloqués qui allaient le diminuer. «Ce qui m'impressionne, c'est son côté smart. Il n'avait pas son pareil pour s'engouffrer dans des trous de souris diplomatiques.», témoigne un ancien ministre. Lors de certaines négociations houleuses, refusant les demi-mesures, il n'hésita pas à taper du pied en coulisses. «Dans ces moments-là, tout le monde baissait la tête face à lui. Et en même temps, quand il le fallait, il savait se faire tout petit. Je doute que le pays retrouve un jour un négociateur de ce calibre.», poursuit l'ex-ministre. Toutefois, le point culminant de son mandat restera sa «nuit africaine», lorsqu'il exécuta la démonstration sans faille d'une danse traditionnelle pygmée, dite du «limbo debout».
Talon d'Achille
Et pourtant, des difficultés, il y en eut. Une augmentation impopulaire de son propre salaire, par exemple, que les commentateurs ont justifiée par une règle baptisée «inversement proportionnelle à». Alors, un talon d'Achille ? Certainement pas, tout au plus une talonnette, qui lui permit au bout du compte de prendre de la hauteur et d'atteindre des sommets vertigineux, desquels il est définitivement sorti grandi, du moins en apparence. «Bien sûr que le président a été la cible d'incessantes attaques. Les mauvaises langues disaient qu'il était obnubilé par son augmentation.», affirme un expert. «Mais face à ses détracteurs, il a toujours recherché l'élévation. On a beau, on a beau, on a beau, on a beau le critiquer, la sagesse populaire finit par le comprendre : on a toujours besoin de lui.»
Premier rang
Au final, après avoir examiné le chef de l'État à la loupe, il est indéniable que nous avons eu un président de premier rang. D'ailleurs, sur les photos de groupe, il était toujours au premier rang. La preuve s'il en est, qu'il restera à jamais le symbole d'une certaine grandeur.
Reconversion millimétrée
Évidemment, les rumeurs vont bon train concernant la reconversion après l'Élysée. Les propositions affluent, que ce soit en provenance du monde du spectacle ou de l'équitation, en passant par une célèbre chocolaterie. Toutefois, les offres les plus intéressantes semblent émaner des équipementiers Adidas et Puma, qui voient en lui une véritable pointure. «Certes, il devra passer sous les fourches caudines du retour à la vie normale.», confirme un ami. «Mais un homme d'une telle densité saura toujours trouver les capacités à s'adapter. Rentrer dans une boîte de chaussures ne lui posera aucun problème.»
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