La finale du championnat du monde des échecs organisé par la FIDE oppose cette année l'Indien Viswanathan Anand (Vishy pour les intimes), champion en titre, et l'Israélien Boris Gelfand, challenger. Le match se déroule en 12 parties dans la prestigieuse galerie Tretakiov, à Moscou. Les organisateurs russes ont fait les choses en grand avec la diffusion sur internet de la rencontre en haute définition, commentée par des grands maîtres internationaux.

Les six premières parties ont chacune abouti à un match nul menant à un scrore de parité 3-3, et d'aucuns, comme Garry Kasparov, commençaient à trouver cela ennuyeux. Mais lors de la septième partie, Boris Gelfand a su tirer profit d'une petite erreur d'Anand, et grâce à une continuation aussi impeccable qu'implacable, il a pu remporter sa première victoire en mode classique sur l'Indien depuis 1993, ce qui lançait le match.

Aujourd'hui la réaction d'Anand était donc très attendue. Ceux d'entre vous n'ayant pas peur de voir ce que peut être la retransmission d'une partie d'échecs en direct[1] ne seront pas déçus par cette huitième confrontation, agrémentée des explications éclairantes de Peter Leko (numéro un hongrois) et Ian Nepomniachtchi (champion d'Europe 2010). Pour les plus pressés, les moments les plus intéressants commencent à 16:41.

Il est assez amusant de comparer les commentaires en direct et les analyses a posteriori[2]. Les experts (fort bons par ailleurs) n'ont ainsi pas du tout anticipé la tournure finale de la partie, alors que les dissections à froid (comme ici ou ) ne se privent pas d'expliquer que celle-ci était évidente.

Le prochain duel aura lieu mercredi.

1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. f3 c5 4. d5 d6 5. e4 Fg7 6. Ce2 O-O 7. Cec3 Ch5 8. Fg5 Ff6 9. Fxf6 exf6 10. Dd2 f5 11. exf5 Fxf5 12. g4 Te8+ 13. Rd1 Fxb1 14. Txb1 Df6 15. gxh5 Dxf3+ 16. Rc2 Dxh1 17. Df2 1-0

Notes

[1] Pour un peu plus d'action, il y a aussi les Blitz Anand vs Kasparov Genève 1996 ou Morozevich vs Anand Moscou 1995.

[2] Concernant cette partie on pourrait presque parler d'analyse post-mortem.