L'âge du monde : science vs torah
Par taz le lundi 24 septembre 2012, 07:00 - Science - Lien permanent
Dans une série de quatre présentations, intitulée « L'âge du monde », le Rav Ron Chaya s'attèle à une tâche à la fois délicate et ambitieuse : comment concilier l'âge du monde estimé par la science (14 milliards d'années) avec celui indiqué par la torah (6000 ans) ? Cela semble a priori tout à fait contradictoire, mais un adage ne dit-il pas qu'« un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène » ?
Résumé du cours : Les questions fondamentales sur l'histoire du monde restent en suspens dès qu'elles sont confrontées aux affirmations de la Torah. La datation de l'âge du monde, la relativité du temps, la théorie de l'évolution et l'incohérence des chaînons manquants, l'existence de fossiles sont en réalité toutes autant de preuves scientifiques sur la véracité de nos écrits.
1re partie (lien vers le cours)
Le cours commence par une simple constatation qui semble contredire la torah : la science estime que le monde est âgé de 13.9 milliards d'années. Et comme le précise Ron Chaya, «c'est pas une fiction parce qu'on le voit. C'est pas des calculs carbone 14. », ce qui n'est pas très aimable pour les inventeurs de la méthode de datation au carbone 14. Peut-être le côté fictionnel de l'efficacité de cette méthode que Ron Chaya dénonce provient-il du fait qu'il affirme à plusieurs reprises dès la première minute de ce cours annoncé scientifique que la demi-vie du carbone 14 (isotope radioactif du carbone 12) est de 265 ans alors qu'elle est en réalité d'environ 5730 ans.
La justification de l'âge du monde donné par la méthode scientifique est ensuite apportée : des téléscopes ont détecté de la lumière provenant d'étoiles lointaines, situées à plus de 10 milliards d'années-lumière. Donc, le monde est bien âgé de plus de 10 milliards d'années, et cela Ron Chaya ne le remet pas en cause. Donc tout l'objectif de ce cours sera de montrer que ces faits sont compatibles avec les affirmations de la torah, selon lesquelles le monde est âgé de 5800 ans. Cela dit, une précaution que ne prend pas Ron Chaya est de préciser qu'il serait incorrect d'affirmer que la science a prouvé ou démontré une bonne fois pour toutes que l'âge de l'Univers est de 13.9 milliards d'années. Il s'agit d'une évaluation, basée sur l'état actuel des connaissances scientifiques. Ce petit oubli soulève une question amusante : si à la suite de recherches plus poussées la science estimait demain l'âge de l'univers à non plus 14 mais disons 25 milliards d'années, que conclure d'un argument prouvant la parfaite compatibilité de la torah avec les chiffres d'aujourd'hui ?
Ron Chaya commence par présenter trois potentielles explications à la discordance entre les chiffres bibliques et scientifiques, qui selon lui sont fausses (des « canulars »).
- Les 6 jours de la création ne sont pas des jours, mais des ères, car il n'y avait pas encore d'astres. Ces ères ont pu durer plusieurs milliards d'années. Selon Ron Chaya, cette explication ne tient pas la route car dans la torah il est clairement écrit « jour » et en aucun cas il ne peut s'agir d'une métaphore car la torah est très précise (et c'est pourquoi pi vaut trois et les insectes ont quatre pattes). On ne peut pas interpreter les mots de la torah arbitrairement et donc si la torah parle de jours, c'est qu'il s'agit de jours, et non pas d'ères.
- Il y a eu d'autres mondes avant la création ; c'est l'avis de Rabbi Shimon Bar-Yohai, qui a écrit qu'il y a eu 26 autres mondes avant ce monde-ci[1]. Et donc ces mondes antérieurs pourraient correspondre à la période entre le Big Bang et il y a 5800 ans. Non, dit Ron Chaya, car ces 26 autres mondes furent des mondes spirituels, et peu importe ce que cela signifie ce n'est pas une bonne explication.
- Le monde a été créé vieux. En fait le monde a été créé comme s'il avait 14 milliards d'années, mais c'est une illusion (hypothèse Omphalos, cf aussi la théorie des 5 minutes de Bertrand Russell), en réalité il n'en a que 5800. C'est une blague divine, en quelque sorte. Ron Chaya réfute cette théorie, et il est intéressant de voir comment. Il cite Albert Einstein, « Dieu ne joue pas aux dés », dans le sens « Dieu ne fait pas de blagues ». Cette citation est hélas complètement hors contexte, car si Einstein affirmait que Dieu ne jouait pas aux dés, c'était dans le cadre d'une controverse avec Niels Bohr, au sujet des aspects non-déterministes contenus dans les postulats de la mécanique quantique (et la science contemporaine va dans la direction où Einstein avait tort : Dieu joue aux dés). Einstein, que les gens aiment bien citer, avait une appréciation plutôt modérée de la torah, puisqu'il écrivait : « Le mot Dieu n’est pour moi rien de plus que l'expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible une collection de légendes certes honorables, mais néanmoins assez primitives. »[2]
On arrive alors à la solution, à l'explication, avis de « grands scientifiques religieux », une chose qu'un scientifique d'aujourd'hui « ne peut pas ne pas accepter, parce que c'est de la science pure ». La solution, dit Ron Chaya, réside dans la théorie de la relativité. Après des déclarations plutôt vagues sur la relativité galiléenne et la relativité einsteinienne (Ron Chaya ne semble pas faire de différence entre relativité restreinte et relativité générale), et des considérations assez approximatives sur le temps de Planck, Ron Chaya explique plutôt correctement que la théorie du Big Bang est supportée par l'observation du fond diffus cosmologique (par les satellites COBE et WMAP), avant d'affirmer que le lien entre existence de temps et existence de matière était déjà décrit dans les écrits du Ramban, malheureusement sans citations précises.
Ron Chaya annonce finalement des choses passionnantes pour la suite (avec un grand sourire).
2e partie (lien vers le cours)
Après un bref récapitulatif de la première session, Ron Chaya confirme que la solution aux apparentes discordances entre la torah et la science est apportée par... Albert Einstein et sa théorie de la relativité. La relativité générale présente une dialectique entre les mécaniques de la matière et de l'espace-temps, résumée par le physicien John Wheeler : « Matter tells spacetime how to curve, and curved spacetime tells matter how to move. » Ron Chaya introduit alors Paul Langevin (qu'il appelle bizarrement « Lonjumin ») et ses jumeaux, qui vieillissent à un rythme différent. L'un reçoit en cadeau un voyage dans l'espace à une vitesse proche de celle de la lumière ; il en profite pour admirer Vénus. Quand il revient après 24 heures, il constate que 1000 ans se sont écoulés sur Terre et que son frère est mort. Comme le dit très justement Ron Chaya, la relativité de l'écoulement du temps eu égard au référentiel de l'observateur, décrite par la théorie de la relativité restreinte, a été vérifiée expérimentalement (voir par exemple l'article de Wikipédia sur le paradoxe des jumeaux).
Après une digression sur les trous noirs, et des considérations sur le fait de vivre « hors du temps », qui sont des « choses profondes »[3], Ron Chaya synthétise : comme ils se déplacent à des vitesses différentes, la perception du temps n'est pas la même pour les jumeaux (ce qui est tout à fait juste). Et dès lors, « il n'y a plus aucun problème au niveau de la création ». Pourquoi ? Parce que tout simplement, le big bang selon la torah est décrit dans un « référentiel divin »[4]. Et cela, « n'importe quel scientifique le dira, il n'y a aucun problème, ça tient tout à fait la route ». Et Ron Chaya apporte une justification à ses dires : un scientifique américain, Gerald Schroeder, a effectué des calculs savants, et d'après lui, ce qui correspond a 15 milliards d'années dans notre référentiel actuel aurait duré... six jours si on avait été sur place au moment du big bang, soit exactement ce que décrit la torah. Incroyable ! Bon, Ron Chaya a l'honnêteté de dire qu'il ne sait pas ce que valent ces calculs car il n'a pas les compétences pour les vérifier ; le message est qu'il y a un scientifique qui prétend avoir démontré cette correspondance entre les six jours de la torah et les 15 milliards d'années de la science. Mais « peu importe », puisque dire que le monde a six jours et dire qu'il a 15 milliards d'années c'est la même chose, tout dépend simplement du référentiel.
Ce saut conceptuel consistant à annoncer que des calculs ont établi une correspondance précise puis affirmer qu'en fait peu importe puisque toutes les durées se valent ne manquera pas de plonger l'auditeur/spectateur dans une certaine confusion. Pour lever toute incertitude, et montrer que science et torah sont en harmonie non seulement sur le plan qualitatif, mais aussi sur le quantitatif (qui est l'objet de la science), il conviendrait d'examiner la démonstration de M. Schroeder, et cela a été fait par le physicien Mark Perakh (ici). Dans un premier livre, Genesis and the Big Bang, Gerald Schroeder base ses explications sur la théorie de la relativité restreinte, en imaginant un référentiel divin se déplaçant à une vitesse telle que par rapport au référentiel de l'Univers qu'il est en train de créer, six jours pour lui correspondent à 15 milliards d'années dans l'Univers. Toutefois, les hypothèses autour de ce modèle étaient tellement arbitraires et si peu basées sur les écrits de la torah qu'il est revenu en force avec un deuxième ouvrage, modestement intitulé The Science of God, contenant une nouvelle explication basée cette fois, selon lui, sur la théorie de la relativité générale. Désormais, la relativité entre l'échelle de temps divine et l'échelle de temps humaine est décrite par une loi exponentielle (sans aucune justification), en ajustant les paramètres de façon à synchroniser la fin des deux calendriers. Non seulement prétendre que l'univers entier constitue un référentiel n'a pas de sens dans le cadre de la relativité d'Einstein (ni restreinte ni générale), mais en plus les hypothèses et chiffres sont une nouvelle fois totalement arbitraires, et de fait, contrairement aux affirmations de Ron Chaya, aucun scientifique sérieux ne soutient ces analyses, ni sur le plan comptable, ni même sur le plan des idées. Donc, les arguments de M. Schroeder relèvent plus de la science-fiction que de la science, et donneront des « frissons dans le dos » uniquement à ceux qui aiment les belles histoires.
Pour finir, Ron Chaya soulève une question intéressante : à quel moment le « référentiel de la création » a-t-il rejoint le nôtre ? Les Écrits l'affirment : le vendredi à la 14e heure de la journée, à la milliardième de seconde près, au moment de la création de l'homme (Adam). Donc, à partir du moment où l'homme existe, le « référentiel de la création » (celui des six jours) fusionne avec le référentiel (calendrier) humain. En conséquence, il n'y avait pas d'hommes il y a plus de 6000 ans dans notre calendrier actuel. Ce résultat seul va à l'encontre de toutes les études paléoanthropologiques que les scientifiques ont menées, qui démontrent que l'apparition de l'homme sur Terre (avec l'homo sapiens) date d'il y a plus de 100 000 ans. Cette contradiction sera évoquée dans la troisième partie.
3e partie (lien vers le cours)
Ce troisième épisode s'attache à détailler la fusion des deux référentiels précédemment évoqués, le « référentiel torah » de six jours, et le « référentiel humain » de 15 milliards d'années. D'après cette description, il ne devrait pas y avoir de vestiges humains datant de plus de 6000 ans. Mais alors, comment expliquer Lucy, etc ?
1re solution (et en fait la seule évoquée) : un texte, le Midrash Raba, introduit une nouvelle période temporelle durant laquelle « le système cosmique a fonctionné autrement », pendant le déluge. En d'autres termes, « une autre réalité cosmique », tout simplement. Ce qui pour Noé a duré 12 mois a duré bien plus longtemps dans la « réalité universelle ». Laquelle était-elle ? Ron Chaya se lance dans une explication pas alambiquée du tout. Durant le déluge, l'axe Nord-Sud de la Terre était orienté à 0 degré au lieu des 23 degrés actuels, car il n'y avait pas de saisons d'après le texte, et « donc, la Terre tournait à une allure ahurissante ». Conséquemment, les 12 mois dans le référentiel « arche » correspondent à bien plus dans le « référentiel univers ». Dès lors, « il n'y a plus aucune question ». Le très léger problème avec cette description, c'est qu'en plus d'être un non sequitur absolu (Ron Chaya ne justifie pas que l'orientation de l'axe Nord-Sud à 0 degré puisse causer une accélération de la vitesse de rotation terrestre, que ce soit autour du soleil ou sur elle-même), dans tous les cas Noé et la Terre restent dans le même référentiel, donc les données archéologiques et paléoanthropologiques (terrestres) devraient être en accord avec l'échelle de temps biblique, ce qui n'est pas le cas. À moins que l'arche n'ait été bâtie dans une autre dimension ? Et combien de temps universel a duré cette autre réalité ? Mystère.
Vient ensuite un intermède rigolo sur les bébés dinosaures (dont on apprend que les derniers datent de 6000 ans puisqu'ils sont sortis de l'arche (dommage, cette version est tellement meilleure)), puis Ron Chaya aborde un autre sujet : la théorie de l'évolution. Ron Chaya l'affirme : il n'y a aucune preuve, ce n'est qu'une théorie, et « plus la science avance, plus la théorie de Darwin devient insensée »[5]. Donc cette fois, au lieu d'adapter la torah à la science comme précédemment, il va s'agir d'adapter la science à la torah. Et c'est pourquoi l'homme ne descend pas du singe[6] , mais c'est l'inverse : c'est le singe qui descend de l'homme. Comme le désaccord entre la communauté scientifique (qui soutient la théorie de l'évolution) et la torah est manifeste, il n'y a cette fois-ci pas vraiment de discussion à avoir.
4e partie (lien vers le cours)
Le dernier cours débute par une présentation d'un article de 1998 sur l'analyse du squelette d'un ancien tsar menant les chercheurs à reconsidérer l'horloge de datation basée sur l'ADN mitochondrial. Ron Chaya explique très bien l'article, et en lit la conclusion : « l' "Ève mitochondriale" - la femme dont l'ADNmt serait l'ancêtre de celui de tous les humains - vivait en Afrique il y a quelque 100 000 à 200 000 ans. Avec la nouvelle horloge, elle aurait à peine 6 000 ans ». Incroyable encore une fois, tout concorde parfaitement. Seulement, probablement dans un souci de concision, Ron Chaya élude la phrase suivante dans l'article, qui commence par « Personne ne pense que ce soit le cas », ce qui remet un peu en perspective les choses. En fait, en 2011, la science estime toujours l'âge d'Ève mitochondriale à environ 200 000 ans (toujours par une méthode basée sur l'ADNmt, intégrant le processus de sélection naturelle).
Ron Chaya cite encore Darwin, en argumentant que lui-même voyait des objections à sa théorie de l'évolution[7], mais en omettant que celle-ci a elle-même évolué, et fait actuellement l'objet d'un large consensus dans la communauté scientifique.
Puis Ron Chaya évoque le coelacanthe, dont la découverte de spécimens vivants a surpris les paléontologues (qui ont emprunté au christianisme le terme de toxon « Lazare » pour décrire ce phénomène de réapparition). Il admet l'existence d'une évolution, mais mûe par un créateur et pas par le hasard, car « c'est complètement impossible qu'une molécule d'ADN se forme comme ça » (mais les détails et les chiffres seront pour un autre jour).
Pour conclure, Ron Chaya rappelle que le judaïsme est « pour l'avance de la science » car « plus on est ignare plus on peut dire des hypothèses idiotes » (sans commentaire) et la science dit aujourd'hui « très clairement » qu'« il est impossible de dire qu'il n'y a pas un créateur dans ce monde » et cite l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan sur la précision divine des détails qui ont permis l'émergence de notre monde.
Conclusion
À la lumière des remarques ci-dessus, il apparaît que d'un point de vue rationnel, les analyses menées visant à démontrer que la science contemporaine et la torah tiennent des discours compatibles sur l'âge du monde et sur l'origine des hommes sont peu convaincantes, et relèvent du lyssenkisme (présentation de spéculations guidées par une idéologie) et du concordisme (tentative de réconcilier récit biblique et faits réels). S'il existe quelques coïncidences très vagues, un examen rapide comme celui effectué ici révèle des désaccords profonds sur l'essentiel des plans qualitatifs et sur l'ensemble des plans quantitatifs. Les affirmations au sujet de l'opinion des communautés scientifiques sont la plupart du temps gratuites et peu en phase avec la réalité. En tout état de cause, d'autres arguments semblent nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par ce cours. Ce qui n'enlève ni à la science, ni à la torah, leur valeur[8].
Bonus - défi au lecteur (dans la tradition d'Ellery Queen) qui pense que le cours est parfaitement cohérent et qui voudrait réfuter les points soulevés ci-dessus : corriger si besoin le schéma suivant indiquant la vision actuelle de la science, puis rajouter les événements suivants : création d'Adam (i.e. fusion des référentiels), création d'Ève, début et fin de l'autre réalité cosmique, début et fin de la période pendant laquelle toutes les espèces sauf celles de l'Arche étaient éteintes durant le déluge, puis compléter avec les dates bibliques et scientifiques de tous les événements.
Big Bang Extinction dinos Lucy Ève MT / 1ers Homo Sapiens
-14Ga -65Ma -3.2Ma -200Ka
|---------------|--------------|-----------------|---------------> t
TL;DR : les bikinis sont dans la valise, à côté des billets pour Acapulco.
Notes
[1] À propos de science-fiction, la nouvelle d'Isaac Asimov, « The last question », apporte une vision intéressante.
[2] Das Wort Gott ist für mich nichts als Ausdruck und Produkt menschlicher Schwächen, die Bibel eine Sammlung ehrwürdiger, aber doch reichlich primitiver Legenden
, extrait d'une lettre adressée en 1954 au philosophe Eric Gutkind, par ailleurs vendue aux enchères pour plus de 400 000 dollars.
[3] Die mystischen Erklärungen gelten für tief; die Wahrheit ist, dass sie noch nicht einmal oberflächlich sind. (Nietzsche)
[4] ou du moins dans le référentiel de quelqu'un qui aurait été sur place (puisque Dieu vit hors du temps).
[5] C'est une affirmation prouvable, car la théorie de l'évolution est réfutable (au sens de Popper). Hélas, Ron Chaya ne se base sur rien du tout pour appuyer ses dires. Pourtant il serait intéressant de savoir où Ron Chaya est allé chercher que la théorie de l'évolution est insensée, ou de plus en plus rejetée par la communauté scientifique.
[6] La théorie de l'évolution ne prétend pas que l'homme descend du singe, mais qu'ils partagent un ancêtre commun (cf par exemple cette vidéo ou ce pdf).
[7] En citant L'Origine des Espèces : To suppose that the eye, with all its inimitable contrivances for adjusting the focus to different distances, for admitting different amounts of light, and for the correction of spherical and chromatic aberration, could have been formed by natural selection, seems, I freely confess, absurd in the highest possible degree.
en oubliant malheureusement la suite : Yet reason tells me, that if numerous gradations from a perfect and complex eye to one very imperfect and simple, each grade being useful to its possessor, can be shown to exist; if further, the eye does vary ever so slightly, and the variations be inherited, which is certainly the case; and if any variation or modification in the organ be ever useful to an animal under changing conditions of life, then the difficulty of believing that a perfect and complex eye could be formed by natural selection, though insuperable by our imagination, can hardly be considered real. How a nerve comes to be sensitive to light, hardly concerns us more than how life itself first originated; but I may remark that several facts make me suspect that any sensitive nerve may be rendered sensitive to light, and likewise to those coarser vibrations of the air which produce sound.
. Ce qui montre que Darwin ne voyait pas du tout l'oeil comme un problème dans sa théorie (il s'étend sur trois pages sur les organismes intermédiaires), contrairement à ce que dit Ron Chaya. Les anglo-saxons appellent ça du quote mining.
[8] La torah dit sûrement qu'il y a des choses plus constructives à faire que de publier ce genre de texte alors que c'est la nouvelle année. Certes, mais il faut bien avoir des choses à se faire pardonner avant Yom Kippour.
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