La Sinquefield Cup 2022 a été remportée par l'ex-Iranien et neo-Français Alireza Firouzja, dans une atmosphère délétère de triche autour d'un joueur.
En parallèle la France remporte également les championnats du monde U8 et U10.
jeudi 6 octobre 2022
Par Noé le jeudi 6 octobre 2022, 07:00 - Sport
La Sinquefield Cup 2022 a été remportée par l'ex-Iranien et neo-Français Alireza Firouzja, dans une atmosphère délétère de triche autour d'un joueur.
En parallèle la France remporte également les championnats du monde U8 et U10.
mercredi 7 septembre 2022
Par Noé le mercredi 7 septembre 2022, 07:00 - Jeux
La chouette d'or est un jeu de piste transformé en une chasse au trésor, né en 1993.
Un jeu initialement légitime devenu victime du succès, un auteur submergé par une vague paréidolique victime de l'hubris, résultat le jeu de piste s'est probablement métamorphosé en canular (ou troll comme on dirait aujourd'hui).
C'est vers cette piste que mène le rasoir d'Ockham.
vendredi 19 novembre 2021
Par Noé le vendredi 19 novembre 2021, 07:00 - Voyages
According to Nick Land, hyperstition is a positive feedback circuit including culture as a component. It can be defined as the experimental (techno-)science of self-fulfilling prophecies. Superstitions are merely false beliefs, but hyperstitions – by their very existence as ideas – function causally to bring about their own reality.
vendredi 7 mai 2021
Par Noé le vendredi 7 mai 2021, 19:00 - Voyages
The point is, not to resist the flow. You go up when you are supposed to go up. And down when you’re supposed to go down. When you’re supposed to go up find the highest tower and climb to the top. When your are supposed to go down find the deepest well and go down to the bottom. Haruki Murakami, The Wind-Up Bird Chronicle (1997)
In Feÿ Castle (Burgundy, France) there is a well, a deep well. One of the kind which makes you realize: it would be a great idea to bury a time capsule at the very bottom.
Living for a few days with the Feÿtopian tribe in the Feÿ Castle is akin to an immersion inside a a strange mix between a digital Kibbutz, Abbaye de Thélème, and Rusty Lake.
Just to illustrate this, the utopian Thelemite motto in Rabelais’ Gargantua Faÿ ce que vouldras (do what you’ll wish) leads to a fringe and tempting theory: the name Feÿ is simply a disguised version of Faÿ, and this very naming is a purposeful indication that it was always in the mind of the founders that this noble castle should at a later stage become a phalanstery.
Living in the Feÿ community brings a number of interrogations, as people do their best to be kind one to eachother.
Great public benefits arise from private virtues but isn’t it true that greater public benefits arise from private vices, as Mandeville described in the Fable of the Bees? Probably this is a question of dimension, of critical size.
On the Feÿ domain stands a beautiful forest. Sometimes the color tone can transition from spring green to viridian. Sometimes it is also easy to get stranded or floored there, however with lysergic power comes lysergic responsibility and collective nurturing helps prevent such fate to happen. Sometimes in the forest the infamous Codex Serafinianus helps to remind why Nature imitates Art. Sometimes in the forest you can see the music of the spheres.
Now it becomes a bit clearer. Individual oscillate in life, and one of the purpose of communities is to enter a collective mode of vibration. In other words, resonance. This is also what religion has been trying to achieve. Religion, seen as a collective hallucination or as a collective realization or as a collective construction (whatever the difference between the three might be).
And here comes the Elephant in the forest.
A group of blind men heard that a strange animal, called an elephant, had been brought to the town, but none of them were aware of its shape and form. Out of curiosity, they said: "We must inspect and know it by touch, of which we are capable". So, they sought it out, and when they found it they groped about it. The first person, whose hand landed on the trunk, said, "This being is like a thick snake". For another one whose hand reached its ear, it seemed like a kind of fan. As for another person, whose hand was upon its leg, said, the elephant is a pillar like a tree-trunk. The blind man who placed his hand upon its side said the elephant, "is a wall". Another who felt its tail, described it as a rope. The last felt its tusk, stating the elephant is that which is hard, smooth and like a spear.
Now it becomes clearer: the concept of extitution is here to enhance the perceptual set of social groups and communities, and therefore to act on them.
If tokens can be considered as bottom-up, extitutional currencies, is a related point to consider.
A challenge of adulthood is: how to move oneself gracefully in the fluid of life? In “The possibility of an Island”, the author quotes Arthur Schopenhauer: "human existence resembles a theatre performance which, begun by living actors, is ended by automatons dressed in the same costumes."
So it might be the case that extitutions offer to transform into life magicians.
In conclusion, after spending a few days in the Feÿ Castle for an extitutional workshop, and acknowledging its spiritual gravity, one can ask: is it an autotelic journey, or is it for higher purposes?
But of course, one can ask the same question for their life: is life autotelic or for higher purposes?
lundi 6 avril 2020
Par Noé le lundi 6 avril 2020, 19:00 - Politique
FAQ express sur le générateur gouvernemental d'attestations de déplacement dérogatoire.
-> Non
-> Non
-> Non
-> Non
-> Non
Fin
vendredi 20 mars 2020
Par Noé le vendredi 20 mars 2020, 07:00 - Animation
Alors que le coronavirus se répand dans le monde et Covid-19 la maladie associée avec, quelques ressources pédagogiques :
Note : les liens sont sporadiquement mis à jour.
vendredi 18 mai 2018
Par Noé le vendredi 18 mai 2018, 19:00 - Lol
À l'occasion de Chavouot, le Radjaïdjah Blog vous offre non pas un mais trois courts-métrages !
Le blog vous souhaite un excellent Chavouot !
lundi 26 février 2018
Par Noé le lundi 26 février 2018, 07:00 - Lol
Ça y est, l'auteur des Sonnets pour Hélène (1578) a enfin été condamné pour harcèlement suite à son poème "Quand vous serez bien vieille".
#metoo #balancetonporc #carpediem #carpenoctem
Quand vous serez bien vieille (Pierre de Ronsard)
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle. Je serai sous la terre et fantôme sans os : Par les ombres myrteux je prendrai mon repos : Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain : Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Pierre de Ronsard (1578)
lundi 18 septembre 2017
Par Noé le lundi 18 septembre 2017, 07:00 - Sport
Le Radjaïdjah Blog souhaite bon courage au joueur d'échecs français Maxime Vachier-Lagrave, récent vainqueur de la Sinquefield Cup à Saint-Louis grâce à une victoire sur Ian Nepomniachtchi (commentateur de Anand vs Gelfand 2012). Après avoir vaincu Muhammad Khusenkhojaev (Tadjikistan), Boris Grachev (Fédération de Russie), Alexander Lenderman (USA), Alexander Grishuk (Fédération de Russie), et Peter Svidler (Fédération de Russie), MVL (pour les intimes) affronte ce mardi l'Arménien Levon Aronian en demi-finale de la Coupe du Monde d'échecs 2017, qui a lieu à Tbilissi, Géorgie. Le vainqueur jouera en finale le gagnant de l'autre demi-finale opposant Wesley So (USA) et Liren Ding (Chine). Les deux finalistes seront qualifiés pour le tournoi des candidats dont le vainqueur sera le challenger qui affrontera le champion du monde en titre Magnus Carlsen (Norvège).
mercredi 6 septembre 2017
Par Noé le mercredi 6 septembre 2017, 19:00 - Lol
Le 20 août 1857, moins de deux mois après leur parution, le recueil de poèmes Les Fleurs du Mal est poursuivi pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Le procureur impérial, Ernest Pinard, obtiendra face à l'avocat de Baudelaire, Gustave Gaspard Chaix d'Est-Ange, la condamnation du poète à respectivement 300 et 100 francs d'amende par la sixième Chambre correctionnelle du Tribunal de la Seine
Suite à la loi du 25 septembre 1946, le procès fut révisé en 1949, et la Chambre criminelle de la Cour de Cassation affirmera : « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renferment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas, en leur forme expressive, les libertés permises à l’artiste ; que si certaines peintures ont pu, par leur originalité, alarmer quelques esprits à l’époque de la première publication des Fleurs du Mal et apparaître aux premiers juges comme offensant les bonnes mœurs, une telle appréciation ne s’attachant qu’à l’interprétation réaliste de ces poèmes et négligeant leur sens symbolique, s’est révélée de caractère arbitraire ; qu’elle n’a été ratifiée ni par l’opinion publique, ni par le jugement des lettrés ».
Et voici un remake du procès original, organisé par Lysias Paris I le 14 mars 2013, dans la première chambre de la cour d'Appel de Paris.
Historiquement, la plaidoirie de Gustave Gaspard Chaix d'Est-Ange est essentiellement basée sur le fait que Baudelaire peint le vice mais pour mieux le condamner : Est-ce que, sérieusement, ses intentions peuvent être douteuses ; est-ce que vous pouvez hésiter un instant sur le but qu’il a poursuivi et sur la fin qu’il s’est proposée ? Vous l’avez entendu lui-même il n’y a qu’un moment, dans les explications si loyales qu’il vous a données, et vous avez été frappés sans doute et émus de ces protestations d’un honnête homme.
Il a voulu tout peindre, vous a dit le ministère public ; il a voulu tout mettre à nu ; il a fouillé la nature humaine dans ses replis les plus intimes, avec des tons vigoureux et saisissants, il l’a exagérée dans ses côtés hideux, en les grossissant outre mesure… Prenez garde en parlant ainsi, dirai-je à M. le Substitut ; êtes-vous sûr vous-même, de ne pas exagérer quelque peu le style et la manière de Baudelaire, de ne pas forcer la note et de ne pas pousser au noir ? Mais enfin soit ; c’est là sa méthode et c’est là son procédé ; où est la faute, je vous prie, au point de vue même de l’accusation, où est la faute et surtout où peut être le délit, si c’est pour le flétrir qu’il exagère le mal, s’il peint le vice avec des tons vigoureux et saisissants, parce qu’il veut vous en inspirer une haine plus profonde et si le pinceau du poète vous fait de tout ce qui est odieux une peinture horrible, précisément pour vous en donner l’horreur… ?
Cet argument moraliste consistant à présenter l'intention de l'artiste de peindre le vice pour mieux le condamner sera réitéré ultérieurement à de nombreuses reprises, entre autres pour défendre le Marquis de Sade, et même bien plus récemment dans les années 2000 concernant le film Requiem for a Dream de Darren Aronovsky.
vendredi 11 septembre 2015
Par Noé le vendredi 11 septembre 2015, 07:00 - Jeux
Voici un rite ésotérique qui va vous prédire le vainqueur du championnat de France de foot (ligue 1) de cette saison 2015/2016. Pour mémoire, les vingt clubs engagés sont : GFC Ajaccio, Angers SCO, SC Bastia, Girondins de Bordeaux, SM Caen, EA Guingamp, Lille OSC, FC Lorient, Olympique Lyonnais, Olympique de Marseille, AS Monaco, Montpellier HSC, FC Nantes, OGC Nice, Paris-SG, Stade de Reims, Stade Rennais, AS Saint-Etienne, Toulouse FC, ES Troyes Aube Champagne.
Allez-vous tomber sur un club aléatoire ?
Ce tour footballistique est une variante du mystère international concocté par Max Maven (Phil Goldstein), un pionnier et spécialiste de la magie interactive.
Max Maven a par ailleurs produit en 1998 une émission pédagogique, MAXimum Dimension, destinée à montrer une facette ludique des mathématiques aux 7-11 ans, à travers des défis et énigmes. Un des ex-acteurs a uploadé quelques épisodes, le pilote permet de revivre le côté old-school de la télé à l'époque.
mercredi 26 août 2015
Par Noé le mercredi 26 août 2015, 07:00 - Lol
Après la première phase de 5 humoristes francophones (il y a deux ans et demi), voici la seconde, plus moderne :
mardi 25 août 2015
Par Noé le mardi 25 août 2015, 19:00 - Politique
Alors que c'est le 20e anniversaire de Windows 95, le temps des inquiétudes pour la vie privée dues à la présence d'un GUID (Globally Unique IDentifier) dans les documents produits par Microsoft Word est loin dernière nous.
La dernière version du système d'exploitation de Microsoft, Windows 10, est gratuitement téléchargeable sur le site de Microsoft pour les utilisateurs licenciés des versions récentes. L'entreprise a même sorti une série de 10 petites vidéos intitulée 10 raisons de passer à Windows 10 (10 reasons to upgrade to Windows 10). Ces raisons sont : Windows Store, Continuum, Music and More, Windows Hello, Security, It's Familiar, Cortana, Microsoft Edge, Xbox, Multi-doing.
Derrière ce strass et paillettes de fonctionnalités, la réalité est plus sombre, puisque Windows 10 atteint des sommets de non-respect de la vie privée. Voici 10 bonnes raisons de ne pas adopter Windows 10.
1. La déclaration de confidentialité est claire.
Voici un extrait de la déclaration de confidentialité (version américaine : ''privacy statement'', cf aussi cet article de Numerama) :
Les données que nous recueillons dépendent des services et des fonctionnalités que vous utilisez, et comprennent ce qui suit.
Nom et données de contact. Nous recueillons votre prénom et votre nom de famille, votre adresse email, votre adresse postale, votre numéro de téléphone, et d'autres données de contact similaires.
Identifiants. Nous recueillons les mots de passe, les indices de mot de passe, et des informations de sécurité similaires utilisées pour votre authentification et l'accès à votre compte.
Données démographiques. Nous recueillons des données vous concernant telles que votre âge, votre sexe, votre pays et votre langue préférée.
Centres d'intérêt et favoris. Nous recueillons des données sur vos centres d'intérêt et vos favoris, comme les équipes que vous suivez dans une appli de sport, les stocks que vous suivez dans une appli financière, ou vos villes préférées que vous ajoutez à une appli de météo. En plus de ceux que vous avez explicitement fournis, vos centres d'intérêt et vos favoris peuvent également être devinés ou dérivés d'autres données que nous recueillons.
Données de paiement. Nous recueillons les données nécessaires au traitement de votre paiement si vous faites des achats, comme le numéro de votre moyen de paiement (comme un numéro de carte de crédit), et le code de sécurité associé à votre moyen de paiement.
Données d'utilisation. Nous recueillons des données sur votre manière d'interagir avec nos services. Cela comprend des données telles que les fonctionnalités que vous utilisez, les articles que vous achetez, les pages web que vous consultez, et les termes de recherche que vous entrez. Cela comprend également des données concernant votre appareil, notamment l'adresse IP, les identifiants de l'appareil, les paramètres de région et de langue, et des données concernant le réseau, le système d'exploitation, le navigateur et d'autres logiciels que vous utilisez pour vous connecter aux services. Et cela comprend également des données concernant les performances des services et tout problème rencontré avec ces services.
Contacts et relations. Nous recueillons des données concernant vos contacts et vos relations si vous utilisez un service Microsoft pour gérer vos contacts, ou pour communiquer ou interagir avec d'autres personnes et organisations.
Données de localisation. Nous recueillons des données concernant votre localisation, qui peuvent être soit précises soit imprécises. Les données de localisation précises peuvent être des données du Système de positionnement global (GPS), ainsi que des données identifiant des antennes-relais à proximité et des bornes Wi-Fi, que nous recueillons lorsque vous activez les services et fonctionnalités basés sur la localisation. Les données de localisation imprécises comprennent, par exemple, une localisation dérivée de votre adresse IP ou des données qui indiquent avec moins de précision où vous vous trouvez, comme avec une ville ou un code postal.
Contenu. Nous recueillons le contenu de vos fichiers et de vos communications au besoin pour vous fournir les services que vous utilisez. Cela comprend : le contenu de vos documents, photos, musiques ou vidéos que vous téléchargez sur un service Microsoft tel que OneDrive. Cela comprend également le contenu des communications que vous envoyez ou recevez en utilisant les services Microsoft, comme :
* la ligne d'objet et le corps d'un email,
* le texte ou autre contenu d'un message instantané,
* l'enregistrement audio et vidéo d'un message vidéo, et
* l'enregistrement audio et la transcription d'un message vocal que vous recevez ou d'un message texte que vous dictez.En outre, lorsque vous nous contactez, pour une assistance clients par exemple, les conversations téléphoniques ou les sessions de discussion avec nos représentants sont susceptibles d'être surveillées et enregistrées. Si vous entrez dans nos magasins, votre image peut être saisie par nos caméras de sécurité.
2. Par défaut, Windows 10 ne respecte pas la vie privée.
Par défaut (configuration définie lors d'une installation express), la configuration de Windows 10 donne un accès quasi-illimité à vos données à Microsoft.
Par exemple, la synchronisation des données (data syncing) envoie l'historique de navigation,les favoris, les sites ouverts, ainsi que les mots de passe des sites et des réseaux wi-fi, sur les serveurs de Microsoft.
Autre exemple, le logiciel gérant les réseaux sans fil, Wi-Fi Sense, demande par défaut à partager l'accès aux réseaux wi-fi connus avec tous les contacts. Cela dit, Microsoft a pensé à un moyen de protéger un réseau afin d'éviter cela : inclure la chaine "_optout" dans le SSID (ce qui se complique quand on apprend que la façon de ne pas être indexé par les voitures Google scannant les réseaux wi-fi est d'avoir un SSID finissant par la chaine "_nomap").
Il a été beaucoup reproché à Microsoft que ces fonctionnalités soient activées par défaut et non pas activables explicitement (par opt-in). La doctrine sous-jacente se résume ainsi : concernant la transmission de données personnelles, qui ne dit mot consent.
De nombreux sites ont explicité les nombreuses étapes à parcourir pour désactiver (opt-out) les différentes fonctionnalités affectant la vie privée. Cependant...
3. Même après configuration, Windows 10 ne respecte pas la vie privée.
Comme l'explique Swati Khandelwal en vertu d'une analyse de Ars Technica, l'assistante Cortana et le moteur de recherche Bing communiquent des informations privées à la maison-mère Microsoft même lorsqu'ils sont instruits de ne pas le faire.
4. Le consommateur devient le produit.
Windows 10 montre que Microsoft s'est mis à la politique de Google ou de Facebook : proposer des produits gratuits à l'utilisateur, en échange de leurs données personnelles.
Et comme le dit l'adage : si c'est gratuit, vous n'êtes pas le consommateur, mais le produit (voir aussi cette présentation).
5. C'est un logiciel propriétaire.
Windows 10 est un logiciel privateur, dans le sens qu'il ne permet pas d'exercer simultanément les quatre libertés logicielles que sont l'exécution du logiciel pour tout type d'utilisation, l'étude de son code source (et donc l'accès à ce code source), la distribution de copies, ainsi que la modification et donc l'amélioration du code source.
6. Il y a de meilleurs choix.
Les distributions Linux grand public comme Ubuntu ou Mint sont techniquement meilleures que Windows 10. Comme le relève Korben, une parodie de la série microsoftienne a été réalisée : 10 bonnes raisons de passer à Ubuntu 15.04.
7. Microsoft semble partenaire du gouvernement US.
Il y a 16 ans, la découverte d'une clef publique nommée _NSAKEY dans une version de Windows publiée par erreur avec des symboles de debugging ont alimenté bien des spéculations concernant une éventuelle possibilité pour la NSA de distribuer des patchs authentifiés (i.e. munis d'une signature électronique validée par le système Windows), même si Bruce Schneier n'y croyait pas à l'époque.
Cette découverte venait en écho des discours du secrétaire américain de la défense William Cohen qui déclarait début 1999 : Je suis persuadé que Microsoft comprend le lien crucial qui existe entre notre sécurité nationale et la prospérité de notre pays. (I believe that Microsoft does understand the crucial connection between our national security and our national prosperity). Mais bon, hors contexte, cette phrase ne veut pas dire grand chose.
8. Windows est vulnérable aux virus et autres malwares.
Avec diverses attaques en provenance des gouvernements américain (Regin, Stuxnet, Flame), chinois (GhostNet), russe (Red October, Turla (ciblant aussi Linux)), les utilisateurs de Windows sont des cibles privilégiées.
Ce n'est pas The Equation Group (NSA) qui dira le contraire. Utiliser un autre système d'exploitation permet d'atténuer ce type d'attaques.
9. C'est un outil d'espionnage industriel.
L'utilisation de Windows 10 au sein d'une entreprise risque de compromettre ses secrets industriels. Une société a donc intéret à réfléchir si le fait de bénéficier de la cosmétique de Windows 10 compense la divulgation à Microsoft de ses collaborateurs, accomplissements, projets, contrats, partenaires, échéances, négociations, etc.
10. Windows 10 peut compromettre un État.
En Russie, note Silicon Angle, des voix s'élèvent contre toute utilisation officielle de Windows 10 : le député Nikolai Levichev a ainsi écrit une lettre au premier ministre Dmitri Medvedev dans laquelle il souligne la possibilité pour Microsoft d'accéder aux mots de passe, contacts, emails, locations, et autres données des utilisateurs, avec un transfert potentiel des données traitées à des agences gouvernementales américaines, raison pour laquelle il souhaite bannir toute utilisation institutionnelle de Windows 10. Cet appel fait suite à une requête du député communiste Vadim Solovyov au procureur général, ainsi qu'à une plainte du cabinet d'avocat Bubnov & Associés auprès du même procureur, les deux demandes soulignant l'aspect illégal de l'accès aux données des citoyens russes par Microsoft.
Il est difficile de décrire exactement les conséquences de l'utilisation de Windows 10 par un État ou une administration telle que la France. L'utilisation au niveau gouvernemental de ce système d'exploitation octroierait à Microsoft l'accès à un stock gigantesque de données nationales, fiscales, et médicales.
Une bonne raison d'adopter Windows 10 : l'illégalité
S'il s'avère que Windows 10 contrevient à la directive 95/46/CE du Parlement européen et du Conseil, du 24 octobre 1995, relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, alors vous pouvez porter plainte contre Microsoft et gagner un peu d'argent. Reste à voir comment les juristes interpreteront l'acceptation de la déclaration de confidentialité.
Conclusion
Si vous n'avez rien à faire de votre vie privée ni de celle de vos amis, passez à Windows 10, sinon, ne le faites pas.
lundi 12 janvier 2015
Par Noé le lundi 12 janvier 2015, 19:00 - Méta
L'attentat contre les dessinateurs du journal Charlie Hebdo et les manifestations qui l'ont suivi subliment la liberté d'expression. RIP.
mardi 11 novembre 2014
Par Noé le mardi 11 novembre 2014, 07:00 - Politique
Ce mercredi a lieu à Parie une Soirée pour la pérennité de la défense des libertés sur Internet, organisée par la Quadrature du Net (l'organisation évoquée dans l'article sur la neutralité du Net).
Occasion rare : La Quadrature du Net rassemble sa nébuleuse et ses amis le mercredi 12 novembre 2014 pour discuter du présent et du futur de la défense des libertés sur Internet et présenter les activités de l'association. Profitant du lancement de sa campagne de financement, La Quadrature du Net invite tous ses sympathisants à NUMA (39, rue du Caire à Paris) à 19 heures. Pour les non-parisiens, l'événement sera diffusé en streaming.
Cette soirée sera l'occasion de partager nos visions sur l'avenir des droits fondamentaux sur Internet et de leur défense citoyenne, en France, en Europe et au delà. Que ce soit pour lutter contre la censure privatisée au nom du droit d'auteur ou du « droit à l'oubli », de la surveillance de masse ; qu'il s'agisse de la neutralité du Net, de la protection des données, de la maîtrise de l'infrastructure au travers des services décentralisés, de l'ouverture des fréquences hertziennes ou de la réforme du droit d'auteur, il est plus que jamais important de continuer un travail de fond afin de protéger nos libertés.
Même soir même heure, de l'autre côté de la rue à la Maison du Bitcoin a lieu une rencontre sur le thème de la régulation des crypto-devises.
Dans le quartier se trouve un beau mur végétal que connaissent les adeptes du geocaching puisque s'y trouve une cache nommée l'Oasis d'Aboukir.
vendredi 24 janvier 2014
Par Noé le vendredi 24 janvier 2014, 07:00 - Politique
Soyons pragmatiques, même si l'histoire est écrite par les vainqueurs, les lois mémorielles[1], bien que partant d'une bonne intention, fractionnent la société en terme d'idéologie, pour le pire plutôt que pour le meilleur.
[1] La loi Fabius-Gayssot, par exemple, a été déclarée anticonstitutionnelle par le Conseil Constitutionnel qui écrivit dans son rapport du 28 février 2012 : « Alinéa 6 […] Considérant qu’une disposition législative ayant pour objet de « reconnaître » un crime de génocide ne saurait, en elle-même, être revêtue de la portée normative qui s’attache à la loi ; […] ; qu’en réprimant ainsi la contestation de l’existence et de la qualification juridique de crimes qu’il aurait lui-même reconnus et qualifiés comme tels, le législateur a porté une atteinte inconstitutionnelle à l’exercice de la liberté d’expression et de communication ; que, dès lors, et sans qu’il soit besoin d’examiner les autres griefs, l’article 1er de la loi déférée doit être déclaré contraire à la Constitution ; que son article 2, qui n’en est pas séparable, doit être également déclaré contraire à la Constitution. DÉCIDE : Article 1er.- La loi visant à réprimer la contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi est contraire à la Constitution. »
mardi 21 janvier 2014
Par Noé le mardi 21 janvier 2014, 19:00 - Politique
La Déclaration universelle des droits de l'homme définit selon l'ONU "l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations".
L'article 12 de cette déclaration est le suivant : Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.
La vie privée comme droit inaliénable de l'homme est également le point de vue de Bruce Schneier, au contraire de celui du PDG de Google Éric Schmidt.
Avec l'avènement d'internet et des technologies numériques en général, l'ONU a pensé qu'il serait de bon aloi de mettre à jour cet article avec des considérations plus contemporaines.
C'est ainsi que lors de la soixante-huitième session de l'Assemblée générale s'étant tenue il y a deux mois, l'attention de la troisième commission s'est portée entre autres sur le droit à la vie privée à l'ère du numérique (the right to privacy in the digital age). En résulta un document (original en anglais) stipulant que l'Assemblée générale :
Cette invitation semble bienvenue à l'heure où les communications sur le réseau internet font l'objet de toutes sortes de filtrage et d'interceptions de la part de nombreuses agences et entités dans le monde, comme le souligne le rapport 2014 de Human Right Watch.
En même temps, mettons-nous à la place des services de renseignements, qui sont bien embêtés par toutes ces règlementations autour de la vie privée qui les empèchent de mener leurs enquêtes tranquillement. Les agences américaines, en virtuose de la Realpolitik du renseignement, ont appris à en faire peu de cas.
Aussi paradoxal que ça puisse paraître, la règlementation de l'usage d'internet, le réseau mondial, relève assez peu du droit international.
jeudi 22 août 2013
Par Noé le jeudi 22 août 2013, 07:00 - Minute confiture
Comme les articles Minute confiture marchent bien, voici non pas cinq mais dix faits aléatoires sur la 2e guerre mondiale pour briller en société lors des soirées de l'Ambassadeur, la plupart issus du documentaire Apocalypse, la 2e guerre mondiale[1].
1 La déclaration de guerre de la Grande-Bretagne puis de la France, le 3 septembre 1939, a été une surprise pour Hitler. Après avoir récupéré les Sudètes suite aux accords de Munich, Hitler voulait remédier à ce qu'il percevait comme l'affront suprême du traité de Versailles : la séparation du territoire allemand en deux parties par le corridor de Dantzig, créé pour offrir à la Pologne un accès à la mer. L'invasion allemande de la Pologne sera l'acte déclencheur de la déclaration de guerre. De son côté, suite au pacte germano-soviétique, l'armée russe envahira l'autre moitié du pays. Le centre de la Pologne sera la frontière commune germano-russe qui préparera l'opération Barbarossa, l'invasion de la Russie.
2 La première victoire alliée est la bataille de Narvik (Norvège), remportée par les Alliés afin de bloquer le transport maritime de fer en provenance des mines suédoises de Kiruna vers l'Allemagne. 50% du fer importé par l'Allemagne transitait par le port de Narvik. Cependant, la ville sera abandonnée par les Alliés et réutilisée par les Allemands.
3 Le plan de l'invasion de la France (Fall Gelb, cas jaune), qualifié de Sichelschnitt (coup de faucille) par Churchill, a été essentiellement planifié par l'Allemand Erich von Manstein, qui suggérait de lancer une diversion par la Belgique tout en contournant la ligne Maginot par les Ardennes. Les Français se jetèrent à corps perdu en Belgique pour rien. Avant l'attaque, Churchill croyait encore à la force de la république française. L'armée allemande appliqua une démonstration de Blitzkrieg (guerre-éclair). Les pilotes allemands capturés par l'aviation française seront rapidement rendus à l'Allemagne (et participeront aux futures attaques aériennes contre l'Angleterre). Responsable de cet échec défensif, le généralissime français Gamelin sera révoqué et remplacé par le général Weygand, assisté de Pétain. Les Alliés acculés au Nord, à Dunkerque, seront évacués dans une débacle au cours de laquelle 80 000 Français se sacrifieront pour gagner du temps. Voyant la France en déroute, l'Italie de Mussolini en profitera pour lui déclarer la guerre, ainsi qu'à l'Angleterre. Paris sera déclarée ville ouverte.
4 La méthodisation de l'exécution des victimes des Nazis fut un processus progressif, qui commença avec les balles et finit par le gaz. Au début, les commandos d'exécutions mis en place dès 1939 par Reinhard Heydrich (des groupes d'interventions à vocation historiquement défensive, les Einsatzgruppen) emmenaient les captifs dans une forêt et leur faisaient creuser leur propre tombe. Mais, indique le documentaire, "ce procédé est jugé trop long, alors les SS font creuser des longues fosses communes, où les juifs vont directement se coucher sur les morts précédents", Cette shoah par balles culmina dans le massacre de Babi Yar où plus de 30000 personnes furent emmenées dans un ravin et tuées en deux jours. Heinrich Himmler préconisa alors des méthodes moins primitives, ce qui mena aux exterminations de masse par le CO2 et le Zyklon B.
5 L'opération Barbarossa ne fut pas vraiment une surprise pour l'URSS. Staline pensait que le pacte germano-soviétique ne faisait que retarder la confrontation avec l'Allemagne avide de Lebensraum, et plusieurs signaux concordants ont alerté les services de renseignements soviétiques. Ainsi, l'Allemand Rudolf Hess, en proposant un accord de paix aux Britanniques, leur révèla inconsciemment qu'Hitler se prépare à attaquer sur le flanc est. De plus les mouvements bancaires et les nouvelles politiques monétaires de la Reichsbank furent repérés par les services de renseignements soviétiques. La date exacte de l'opération Barbarossa fut apportée par au moins deux sources indépendantes, l'équipe suédoise menée par le mathématicien Arne Beurling qui avait cassé le système de chiffrement des câbles allemands en provenance de Norvège (bien avant que les équipes de Bletchley Park ne percent à jour Énigma), et l'espion Richard Sorge au Japon (qui transmit plus tard que les Japonais n'attaqueraient pas l'URSS mais plutôt les États-Unis à Pearl Harbor). Malgré le refus de Staline d'attaquer en premier, les informations récoltées furent décisives pour préparer l'armée soviétique à l'invasion, qui aboutit aux batailles de Moscou et de Stalingrad.
6 Le gouvernement américain viola la constitution de son propre pays contre ses citoyens d'ascendance japonaise. Les États-Unis, une fois entrés en guerre, ont redouté des bombardements allemands sur la côte est, et surtout un débarquement japonais sur la côte ouest. En conséquence les 120 000 Américains d'origine japonaise vivant en Californie furent traités comme des espions potentiels : confiscation des possessions, relevé des empreintes digitales, regroupement en camps d'internement... Le climat de peur conduisit ainsi le gouvernement américain à agir contre ses propres citoyens, préfigurant entre autres le traitement infligé aux Américains musulmans en 2001.
7 L'objectif de l'Afrikakorps de Rommel était de rejoindre le sud de la Russie pour prendre en tenaille l'armée soviétique et prendre le contrôle du pétrole du Caucase. Mais sa progression fut freinée par les forces françaises libres lors de la bataille de Bir Hakeim, en Libye, et stoppée par les Britanniques à El Alamein, en Égypte. Pour se sauver avec ses hommes de la débacle, Rommel volera l'essence de ses alliés italiens, qui se retrouveront prisonniers, Un peu plus tard les Américains et les Anglais lanceront l'opération Torch et débarqueront en Afrique du Nord où ils seront combattus par les généraux français acquis au régime de Vichy.
8 Le grand mufti de Jérusalem de l'époque, Hadj Amin al-Husseini (futur oncle de Yasser Arafat), fut un collaborateur d'Hitler, partageant avec le régime nazi la haine des juifs. Cependant la majorité des Arabes combattit contre les forces de l'Axe.
9 Beaucoup d’historiens se sont demandé si le médecin personnel d'Hitler, Theodor Morell, n’aurait pas été involontairement responsable de la mauvaise santé de son patient à la fin de la guerre, et donc indirectement de ses décisions hasardeuses. Morell avait tenu un journal médical des médicaments, toniques, vitamines et autres substances qu’il avait administrés à Hitler, habituellement par injection ou sous forme de pilules. La plupart étaient des préparations commerciales, certaines de sa propre composition. Comme certains de ces composants, comme la cocaïne en collyre, sont considérés comme toxiques,
10 L'importance des témoignages a été rapidement compris. Alors que les Américains approchent de Buchenwald, les Nazis jettent des milliers de déportés sur les routes. Ce sont les « marches de la mort ». Cependant, l'organisation clandestine du camp parvient à limiter le nombre des départs et à prendre le contrôle du camp sur les SS le 11 avril 1945, quelques heures avant l'arrivée des blindés américains. Les habitants de la ville voisine de Weimar, distante d'environ 5 km, sont réquisitionnés pour l'évacuation des corps de déportés, la plupart d'entre eux disant qu'ils ignoraient ce qui se passait alors à Buchenwald. Le commandement américain a souhaité que des notables de Weimar se rendent au camp, le 16 avril 1945 afin que chacun puisse constater l'horrible réalité du régime porté au pouvoir en 1933.
Une citation pour conclure
Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. Stefan Zweig
[1] Au sujet du documentaire, une note de l'article mentionne qu'un historien regrette de son côté qu'« aucun historien, en qualité de conseiller ou consultant, ne figure à son générique » et, constatant que « les recherches universitaires sont à la fois plus sûres et plus avancées que les données apportées par l'ensemble des épisodes du documentaire », estime qu'il existe dans cette série « trop d'entorses aux faits [...] d'insinuations non justifiées, d'omissions, pour qu'on puisse admirer sans réserve la somme d'informations qu'elle véhicule ».
vendredi 14 juin 2013
Par Noé le vendredi 14 juin 2013, 07:00 - Politique
Déception chez les partisans de la recherche psychédélique : en termes d'acronymes, l'association australienne PRISM a été phagocytée par l'orwellien programme de surveillance de la NSA américaine du même nom.
Quand on apprend que certaines agences gouvernementales espionnent Internet, il y a de quoi tomber des nues tellement c'est une surprise, à l'heure où la mode est à la protection de la vie privée et à l'habeas corpus numérique.
Internet est une panarchie électronique et constitue un terrain de prédilection pour les services de renseignements et d'espionnage, bien au-delà d'Echelon. La France n'est pas en reste, tant en ce qui concerne les sources ouvertes que les sources fermées (Frenchelon). L'industrie française peut même se parer d'une certaine expertise dans le domaine, puisque des entreprises comme Amesys vendent des solutions de Deep Packet Inspection à des gouvernements qui recherchent le contrôle national d'Internet, comme la Libye récemment.
Face à cela, les lois ne sont pas trop utiles, et les solutions techniques (le chiffrement) sont à privilégier.
jeudi 23 mai 2013
Par Noé le jeudi 23 mai 2013, 19:00 - Animation
La part que le cinéma français consacre à l'école, aux vacances, et à la jeunesse, se démarque de ses homologues étrangers.
On peut citer ainsi, par exemple au niveau de la famille :
et de l'école et des vacances :
À comparer à ses homologues à l'Américaine (en majorité des teen movies sur des campus) comme :
Ou à la Chine :
Comme on le voit, il y a plusieurs écoles.
mercredi 23 janvier 2013
Par Noé le mercredi 23 janvier 2013, 07:00 - Politique
Au cours de sa mini-guerre commerciale contre Google, l'opérateur de téléphonie Free a décidé de filtrer certaines publicités sur le réseau de ses abonnés[1], ce qui va à l'encontre du principe de neutralité du réseau internet. C'est donc le bon moment de rappeler la présentation de Benjamin Bayart sur le sujet lors de l'exposition "le libre en fête" 2011 organisée par Swisslinux (un réunion de geeks, comme makeopendata). Étaient également présents de jolis robots, comme Nao, dont était vanté le très bon WAF (Wife Acceptance Factor).
Résumé : Benjamin Bayart, expert en télécommunications, président de French Data Network et militant, s'est fait connaître dès 2007, notamment par ses prises de position contre le contrôle d'internet et la loi HADOPI. Sa conférence sur la neutralité[2] du net lui permettra d'insister sur les discriminations qui peuvent exister à diverses étapes de la transmission de l'information à travers Internet, et de proposer des solutions concrètes pour garantir cette neutralité.
Muni de diapositives avec des titres bizarres (du style « Factulés » ou « Les atteintes des chandelles »), Benjamin Bayart a rappelé qu'Internet n'était pas un réseau d'ordinateurs mais un réseau de réseaux, très simple[3], servant de support de diffusion. Coupé en deux, les deux parties survivraient, et en cela Internet est plus proche du corail que d'un humain. Il existe plus de 40 000 opérateurs qui gèrent les adresses en respectant les allocations de l'IANA. Et de même que quand on a inventé la vente par correspondance, on n'a pas changé le service postal, quand on a inventé le web, on n'a pas changé Internet. L'intelligence n'est pas dans le réseau, mais elle est périphérique, le réseau n'est qu'un ectoplasme qui transporte sans se poser de questions, de façon « neutre ».
Sur un plan plus social, Benjamin Bayart a mis en avant la « croissance de l'internaute », qui passe progressivement du statut d'acheteur, de kikoolol, de lecteur et de râleur à celui de commentateur, puis d'auteur, voire d'animateur au sein de réseaux d'auteurs. Internet forme donc des générations de citoyens qui développent leur esprit critique et apprennent à débattre de n'importe quel sujet (il y a peut-être une pointe d'exagération dans ces considérations). Mais en résumé, la communication change la société, et Internet change la communication, donc par transitivité Internet change la société. En suivant une approche un peu évolutionniste, de même qu'il y avait une société préhistorique avant l'écriture, il y a eu une société pré-réseau avant Internet. Et toucher la structure du réseau, c'est toucher la structure sociétale (on peut penser que les hommes préhistoriques n'avaient pas développé un intérêt avancé pour la liberté de la presse par exemple).
Qui a donc des raisons de s'en prendre à la neutralité du réseau ?
D'une part certains opérateurs, qui pour des raisons économiques ou commerciales ont recours à des méthodes de priorisation (« web à deux vitesses »), de filtrage, et d'altération des données[4].
D'autre part certains dirigeants politiques, tenants de l'ordre contre le désordre, contre leur propre peuple, par la censure et le contrôle. L'initiative OpenNet classe ainsi les différents types de censure dans les pays du monde selon leur amplitude, qu'on peut voir comme un indicateur de démocratie. Avec ses listes noires et ses lois sur le copyright la France se situe d'ailleurs dans la catégorie Internet sous surveillance.
Au final, Internet c'est un peu ce qu'on en fait. Il est évident qu'il y a des dérives, mais il est difficile de demander à un fabriquant d'acier que celui-ci serve à faire un couteau qui coupe le pain et pas un couteau pour tuer des gens. Les attaques contre la neutralité du net sont des attaques contre l'économie d'abondance qui y prévaut, mais heureusement, les mentalités évoluent.
[1] Cela signifie par ailleurs que les fournisseurs d'accès à Internet ont la possibilité technique de filtrer certaines données, ce qu'on pourrait appeler l'école chinoise.
[2] La neutralité est l'essence de la politique extérieure suisse, comme le montre la deuxième partie de cet extrait du Daily Show, consacré à l'interdiction de construire des Minarets.
[3] La complexité est parfois une question d'approche. Ainsi la NASA a mis des années à développer un stylo à bille qui puisse fonctionner en apesanteur pour les missions extra-terrestres, tandis que l'agence spatiale russe donnait à ses cosmonautes des crayons à papier.
[4] Pour s'adonner à l'altération de données sur son propre réseau, voir par exemple Newstweek ou le magnifique Upside-Down-Ternet.
mercredi 9 janvier 2013
Par Noé le mercredi 9 janvier 2013, 07:00 - Minute confiture
Le numéro de sécurité sociale en France, ou numéro d'inscription au répertoire des personnes physiques (abrégé en NIRPP ou plus simplement NIR) est un code alphanumérique servant à identifier une personne dans le répertoire national d'identification des personnes physiques (RNIPP) géré par l'Insee. Il est construit à partir de l'état civil transmis par les mairies (sexe, année et mois de naissance, département et commune de naissance, numéro d'ordre du registre d'état civil). Il s'agit d'un « identifiant fiable et stable, conçu pour rester immuable la vie durant ».
En France, le numéro de sécurité sociale est une bonne clef primaire pour indexer les citoyens ; c'est par exemple le numéro de carte vitale de l'assurance maladie. Il n'est cependant pas parfait, entre autres car il peut exister des doublons. Mais d'où vient-il ? Selon l'article mentionné ci-dessus :
L'inventeur de l'actuel numéro de Sécurité sociale est le contrôleur général des armées René Carmille, spécialiste de la mécanographie par cartes perforées[1], qui le destinait à préparer secrètement la remobilisation de l'Armée, dissoute par l'Armistice de 1940.
À l'origine, René Carmille avait prévu un numéro matricule à 12 chiffres, appelé « numéro de Français » :
Ayant un objet civil, et non militaire, le numéro de Français devait inclure les femmes. C'est pourquoi fut ajouté un 13e chiffre en première colonne, pour le sexe, 1 ou 2. Le numéro d'identité n'est pour Carmille qu'un des éléments d'un vaste système de traitement d'informations statistiques, destinées à gérer l'ensemble des affaires économiques, civiles et militaires. Après des errements consistant à donner une signification aux chiffres non utilisés (3 à 9) de la première colonne, la première composante du numéro d’identification est définitivement limitée au sexe en mai 1945 : 1 pour masculin, 2 pour féminin. L’armée reconstituée continua d’utiliser le « numéro Carmille » et donna le nom de son créateur à des centres de recrutement, de mécanographie ou de télécommunications.
Ce que Wikipédia appelle errements est précisé dans le 20e rapport d'activité de la CNIL de 1999 :
Construit sous l’égide de l’INSEE et certifié par lui à partir d’éléments d’état civil transmis par les mairies (sexe, année et mois de naissance, département et commune de naissance, numéro d’ordre du registre d’état civil), le NIR constitue un identifiant fiable et stable, conçu pour rester immuable la vie durant. Cependant, créé sous le régime de Vichy pour classer les fichiers administratifs et établir des statistiques démographiques, le NIR a été aussitôt utilisé pour distinguer « juifs » et « non-juifs » selon les critères des autorités antisémites de l’époque, la première position du numéro relative au sexe des personnes ayant été complétée sur cette base. Cette mémoire restera attachée au NIR. Il est vrai que la structure de ce numéro pouvait faciliter de telles discriminations. De fait, le NIR est le reflet, sous forme numérique, de l’identité de chacun.
L'article sur René Carmille relate plus en détails cet historique. À la libération, le Service national des statistiques (SNS) devenait l’Insee, et le numéro Carmille devenait le numéro de sécurité sociale, toujours utilisé aujourd'hui.
[1] La mécanographie par cartes perforées, ancêtre de l'ordinateur, sera utilisée par les Nazis avec le concours d'IBM pour améliorer la logistique des camps de concentration. Cela est détaillé dans la troisième partie du film The Corporation.
lundi 31 décembre 2012
Par Noé le lundi 31 décembre 2012, 07:00 - Politique
Le mois dernier Paul Ariès était invité à parler de décroissance, par ailleurs un des thèmes du GIMUN de cette année. Sur le fond c'était assez clair, sur la forme il est possible que le « compte-rendu » qui suit paraisse un peu désordonné et confus.
Selon Ariès, la nécessité d'une politique de décroissance (sous-entendu: de l'activité économique) provient des deux considérations suivantes :
Muni de son nouveau livre Le socialisme gourmand, Paul Ariès appelle à rompre avec le capitalisme, système « diablement efficace ». Le capitalisme serait en effet un système à la fois :
Selon le gouvernement socialiste actuel, il n'y a pas de solution aux inégalités sans croissance. Il apparaît ainsi que la gauche est divisée en deux catégories : la gauche productiviste (au pouvoir), et la gauche antiproductiviste (qui résiste au progrès[2]).
Paul Ariès fait partie ce cette dernière, dans la tradition des paysans qui s'opposaient au glânage, des ouvriers qui cassaient les machines, de Lafargue, de Fourier, des milieux libertaires, et de certains syndicalistes, et à l'opposé des pessimistes à l'image de l'école de Francfort, où les milieux populaires étaient perdus car perdus dans le milieu de la consommation.
La décroissance que défend Paul Ariès n'est pas celle du journal La Décroissance, synonyme d'austérité, de « décroissance de droite », malthusienne, mais plutôt d'une décroissance « intelligente ». Il y a de nombreuses directions pour aller dans la direction d'une décroissance raisonnable, telles que la lutte contre obsolescence programmée et contre le gaspillage : (un produit fini représente 4% des ressources mises en oeuvre pour sa fabrication). Surtout, la planète est assez riche pour passer à ce que les Amérindiens appellent le buen vivir. Il faudrait 40 milliards de dollars pour régler le problème de la sous-nutrition dans le monde (comme le souligne d'ailleurs Jean Ziegler dans le film We feed the world) et 60 milliards pour régler celui de la pauvreté, soit moins de 0.2% du PIB mondial. En même temps, le budget annuel mondial de l'armement est de 1000 milliards de dollars, celui de la publicité est de 900 milliards de dollars, et le produit international criminel (PIC) est estimé également à 1000 milliards.
Il y a ainsi deux concepts clefs dans la « bonne voie » envisagée : redistribution différente et décroissance intelligente. Et y parvenir demanderait un peu de psychologie, car on ne changera pas le monde en culpabilisant ni en faisant appel aux responsabilités mais en suscitant le désir. Le désir, essentiellement, de trois choses[3] :
Dès lors qu'on considère l'intérêt du plus grand nombre dans le cadre d'une « économie du bonheur », les étudent réfutent l'idée d'une corrélation entre pib et accès au bonheur mais trouvent en revanche un lien entre type de société et accès au bonheur. Ainsi Richard Wilkinson montre les conséquences négatives des inégalités économiques sur les sociétés. De plus, comme le capitalisme multiplie les individus superflus, un remède pour pallier ces inégalités serait le revenu minimum universel, éventuellement sous forme partiellement démonétarisée (eau, électricité).
En conclusion, peut-être qu'on ne pourra pas changer le monde mais rien ne nous interdit d'en construire un autre[6].
[1] Il y a une distribution des richesses à la Pareto : 20% des humains se partagent 80% des richesses mondiales. Plus précisément, un individu possédant au moins 5000€ de patrimoine serait dans le top 50% des humains en termes de richesse, dans le top 10% avec 37500€, et dans le top 1% avec 340000€. Voir aussi le site Slavery Footprint pour savoir combien d'esclaves travaillent pour vous.
[2] Paul Ariès semble opposé à certaines formes de progrès et considère assez sombrement les perspectives transhumanistes qui verraient passer l'homo sapiens au robot sapiens (Jacques Testard parle d'« humanité augmentée ») ou au soma sapiens (avec les technologues comme Anders Sandberg (à qui Ariès attribue bizarrement un prix Nobel) qui étudient les sentiments artificiels et l'ingénierie émotionnelle, des thèmes qui seront évoqués dans l'entrée à venir sur la reprogrammation du cerveau).
[3] Quatre, en fait, car on peut ajouter une nécessaire volonté de surcroît de démocratie (cf l'article de Georges Gurvitch Le principe démocratique et la démocratie future ainsi que l'entrée Démocratie et populisme).
[4] Ce secteur concerne essentiellement les classes moyennes et pauvres, qui évoluent. Lors du forum mondial sur la pauvreté organisé par Emmaüs, 2 constats se sont dégagés : d'une part, un pauvre n'est pas un riche sans argent, d'autre part, un naufragé ne pourra jamais retourner dans le système (et tant mieux). De plus, si le XXe siècle a en quelque sorte vu l'apparition des classes moyennes, le XXIe siècle serait plutôt sur la voie de la démoyennisation, ce qui est finalement une bonne chose si elle est à l'origine d'une remise en question du système dans son ensemble.
[5] Lors du forum national de la gratuité, ont été mentionnées des expérimentations sur gratuité de l'eau vitale, des transports en commun, des services funéraires. Paul Ariès récuse le principe d'une gratuité uniquement « pour les pauvres » et lui préfère celui de gratuité d'émancipation, telle que celle de l'école publique. Mais qu'en serait-il avec le logement, la santé, ou l'alimentation ? Il existe de facto un droit à l'expérimentation ; selon la constitution française, des villes peuvent expérimenter des politiques en dehors de la loi, et la gauche s'est en général trop refusée à expérimenter.
[6] On peut voir ça comme une variation du célèbre Si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?
mardi 11 décembre 2012
Par Noé le mardi 11 décembre 2012, 07:00 - Lol
Après les cinq comédies françaises et les cinq comédies politiques, une sélection de cinq humoristes francophones à découvrir ou à approfondir.
Ont failli être dans la liste : François Rollin (évoqué ici), Les Inconnus (mentionnés là), Rav Benchetrit et son pseudo-solipsisme, Jimmy Carr (non-francophone) .
mercredi 5 décembre 2012
Par Noé le mercredi 5 décembre 2012, 07:00 - Lol
Note : cet article a été soumis pour l'inscription au site des Cahiers du football, déjà mentionnés dans l'entrée sur l'open data footballistique.
On pourrait croire à première vue que le célèbre livre d'Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince (1943) est un innocent conte pour enfants. Mais une lecture approfondie vient nous révéler que celui-ci contient de puissantes prédictions !
lundi 29 octobre 2012
Par Noé le lundi 29 octobre 2012, 07:00 - Politique
En théorie, la démocratie, ça ne devrait pas marcher. Les classes sociales de catégories les plus basses, en majorité, devraient être à même de profiter de leur surnombre pour écraser la minorité de nantis, ramenant le régime, au final, à une variation du communisme.
(et on ne parle pas de ping-pong)
Cet argument contre la démocratie directe est simple : avec le vote majoritaire vient la tyrannie de la majorité et donc l'oppression des minorités, ce qui est injuste (cf l'entrée sur les minarets en Suisse). Cet argument est également anti-utilitariste (cf aussi l'entrée Pétanque, Chariots, et Mandarins).
Avec cela, la Maison de l'histoire de l'université de Genève invitait ce mois-ci Pierre Rosanvallon, auteur de « La société des égaux », à présenter un exposé intitulé Populisme et démocratie.
Le populisme, selon Pierre Rosanvallon, est un phénomène politique émergeant des difficultés intrinsèques de la démocratie et en constituant une pathologie, à travers quatre axes.
1) Le populisme prétend via la sacralisation du referendum symboliser la « vérité définitive de la démocratie », au-delà des limitations de la représentation.
2) Le populisme se méfie des contre-pouvoirs et des autorités indépendantes, qui sont cependant concurrentes et complémentaires à l'expression électorale.
3) Le populisme, en faisant appel à l'instinct grégaire, veut faire croire à une certaine homogénéité des désirs du peuple, en réalité illusoire.
4) Le populisme est un terreau de l'anti-intellectualisme en mettant en avant le bon sens populaire face aux raisonnements méticuleusement argumentés.
Or, pour Pierre Rosanvallon, le peuple n'est pas un « bloc », mais à la fois :
On est donc loin des temps révolutionnaires où le peuple était artistiquement représenté par une statue d'Hercule, ou du XIXe siècle où l'unanimité était requise pour trancher les décisions, les conflits et fractures étaient vus comme anormaux, et quand le peuple ne s'exprimait pas « d'un seul choeur », c'est qu'il devait y avoir un vice interne quelque part.
Cet argument d'uniformité du peuple comme sous-tendant l'identité d'une nation a été retrouvé dans les pays scandinaves, où la perte progressive d'homogénéité était présentée comme une déchéance. Face à cette menace consécutive au démarrage du capitalisme libéral (« première mondialisation »), des réflexes de national-protectionnisme sont apparus à travers la construction d'une solidarité par l'ostracisme via l'expulsion des gens différents et des allogènes (en France, Maurice Barrès avait intitulé son livre « Contre les Étrangers »).
Au sens de Rousseau[1], une République est un régime gouverné par des lois. Ces lois peuvent relever d'une constitution ou être fixées par un gouvernement. La première sert à ériger des droits inaliénables, à long terme, tandis que le second permet de s'adapter aux conditions du moment.
Pierre Rosanvallon reproche au populisme d'effacer ces temporalités distinctes lorsque s'opposent les décisions communes instantanées et la volonté collective avec sa dimension historique, perturbant la société dans sa vision à long terme.
D'autre part, le populisme amène une simplification de représentation. Il existe en effet une grande différence entre ce que promettent les campagnes électorales («yes we can») et ce que réalisent les titulaires du permis de gouverner après les élections («no we can't»). C'est cette tension structurale entre figuration et délégation qui est dénoncée ici. Le paradoxe est qu'on ne peut pas envisager un gouvernement qui soit l'incarnation du peuple, et non plus son délégué[2]. Entre Louis XIV « L'État c'est moi » et Staline (« La Société c'est moi »), Pierre Rosanvallon voit comme nécessaire l'apparition d'une théorie démocratique du referendum.
La démocratie est un sujet plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord, d'où un besoin de « définition démocratique de la démocratie ». Ses ennemis sont surtout ceux qui prétendent l'accomplir en la simplifiant et la tronquant (et le continent principal du populisme est l'Europe). Il s'agit d'être lucide sur ses difficultés, sans faire preuve de triomphalisme vain, et sans se poser comme professeur ou exportateur de démocratie, ce qui engendre au bout du compte ressentiment et désillusion.
Au-delà des constats a minima sur la démocratie :
Il apparaît que le but d'un tel régime politique n'est pas d'accumuler des décisions, mais de construire de façon argumentée un monde commun.
Comment trouver le juste équilibre entre démocratie directe, dont la pathologie est le populisme et un suffrage pas forcément éclairé[3], et démocratie représentative, dont la pathologie est la démocratie souveraine ? Pierre Rosanvallon affirme que le progrès ne viendra pas de la multiplication des élections (un système à 20 referendums par jour serait en fin de compte antidémocratique) mais plutôt de la multiplication des formes de représentation. À ce sujet, certains organismes comme le Piratenpartei allemand prônent l'utilisation d'internet pour faciliter le vote par procuration à un délégué de son choix lors d'un referendum afin d'implémenter une démocratie liquide[4] (cf ces vidéos -en allemand- : courte, longue). Soit, pour reprendre la terminologie de Michel Foucault, une façon que chacun nomme ses propres ministres.
[1] Les Anglais croient qu'ils sont libres parce qu'ils élisent des représentants tous les cinq ans mais ils ne sont libres qu'un jour tous les cinq ans : le jour de l'élection. (J.-J. Rousseau)
[2] On peut citer Chavez face à son électorat, « Je ne suis pas Chavez, mais votre double », ou Evita Peron et le césarisme. Napoléon se faisait appeler l'homme-peuple.
[3] Pierre Rosanvallon semble aussi s'opposer au suffrage capacitaire : « Heureusement que nous ne sommes pas gouvernés par des savants ».
[4] Au Pakistan, le groupe Structural Deep Democracy a utilisé à ces fins le Pagerank, l'algorithme original de Google, montrant ainsi que les moteurs de recherche développent des algorithmes d'élection potentiellement utiles à la démocratie.
mardi 24 avril 2012
Par Noé le mardi 24 avril 2012, 19:00 - Politique
mardi 6 mars 2012
Par Noé le mardi 6 mars 2012, 19:00 - Art
En 2009 sortait un roman de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à là nuit, un beau titre pour un livre qui fut par la suite accusé de plagiat sur le roman de Youcef Dris, Les Amants de Padovani.
L'occasion de rappeler que Fantasia, un fameux dessin animé de Walt Disney, dont une deuxième version parut en 1999, doit musicalement beaucoup aux compositeurs français tels que Camille Saint-Saëns (Le Carnaval des Animaux) et surtout Paul Dukas (L'apprenti-sorcier, thème musical de Der Zauberlehrling écrit cent ans plus tôt par Goethe).
Dans Fantasia 2000, l'épisode de l'apprenti-sorcier (ou apprenti-magicien ?) qui se brûle aux ailes de la vie, est d'ailleurs présenté par les illusionnistes Penn & Teller.
Le rapport avec le blog est bien sûr que certains scientifiques sont peut-être quelque part des apprentis-sorciers.
Par Noé le mardi 6 mars 2012, 07:00 - Politique
À l'aune de votations en Suisse et d'élections présidentielles en France, Internet vient aider les électeurs qui ne savent pas exactement qui propose quoi et voudraient en savoir plus.
En Suisse, smartvote construit une métrique politique et vous indique de quel parti vous êtes le plus proche sur la base de réponses à un questionnaire idéologique. Lors de la réunion makeopendata, quelqu'un avait ainsi présenté les politiciens qui semblent en marge de leur propre parti. Au delà de l'automatisation des votes, les lecteurs de ce blog sauront faire preuve d'esprit critique et se prévaloir contre les comportements trop mécaniques pouvant émaner des balbutiements de l'utilisation de ce type d'outil, tout en sachant apprécier ses avantages.
En France, voxe compare les programmes des candidats sur les thématiques de votre choix, de façon neutre.
Internet a également de permis de financer des campagnes électorales, comme ce fut le cas pour le président américain Barack Obama en 2008.
jeudi 23 février 2012
Par Noé le jeudi 23 février 2012, 07:00 - Animation
Cette année, le Paris-Saint-Germain Football Club (PSG), c'est du solide. Grâce aux pétrodollars d'investisseurs qataris, le club a recruté de très bons joueurs, et est actuellement en tête du championnat de France. Dans ce contexte, acheter un maillot pour porter ses couleurs et soutenir l'équipe semble la meilleure chose à faire.
En même temps, les plus observateurs d'entre vous auront remarqué que cette entrée n'est pas placée dans la catégorie sport, ni philosophie, mais animation. Mais pourquoi ?
Qui fabrique les maillots du PSG ? L'entreprise Nike. C'est une entreprise américaine dont le siège est en Oregon, mais dont la plupart des usines sont en Asie. Or, ces usines sont souvent apparentées à des sweatshops. Ce ne sont pas des accusations gratuites, la tendance a été documentée, et pour sa défense Nike affirme ne pas pouvoir contrôler les conditions de travail de tous ses sous-traitants.
Alors bien sûr, Nike fait des pubs sympas, où le monde est un jeu de tag et le sport est une drogue, mais la réalité reste là : ceux qui fabriquent les produits sont des esclaves, dont des enfants.
Cela ramène à la citation d'Alain évoquée il y a quelques mois.
Quand on fait de l'animation, même si on ne signe pas de charte déontologique ou autre, la pensée que les enfants ont droit à une jeunesse heureuse porte à s'interroger sur l'éthique d'acheter des produits Nike, y compris les maillots du PSG.
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