Radjaïdjah Blog

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jeudi 29 juin 2017

5 nuances de complexité

Oui, c'est vrai, certains articles sur le blog sont assez incompréhensibles, allez, disons pour être charitable, peu clairs.

Peut-être le blog devrait-il avoir recours à une forme de pédagogie stratifiée, qui consiste à présenter le même sujet cinq fois à destination de cinq audiences différentes, à expertise croissante (en théorie).

  • enfant de 5 ans (ELI5 pour Reddit)
  • ado de 13 ans
  • étudiant
  • thésard
  • spécialiste

Illustrations (apportées par le magazine américain Wired) :

Un neuroscientifique explique le "Connectome" 5 fois consécutives

Un biologiste explique CRISPR 5 fois consécutives

Cela pourrait aider à clarifier et vulgariser certains articles, à envisager.

lundi 14 décembre 2015

Living life backwards

In my next life I want to live my life backwards.

You start out dead and get that out of the way.

Then you wake up in an old people’s home feeling better every day. You get kicked out for being too healthy, go collect your pension, and then when you start work, you get a gold watch and a party on your first day.

You work for 40 years until you’re young enough to enjoy your retirement. You party, drink alcohol, and are generally promiscuous, then you are ready for high school.

You then go to primary school, you become a kid, you play. You have no responsibilities, you become a baby until you are born.

And then you spend your last 9 months floating in luxurious spa-like conditions with central heating and room service on tap, larger quarters every day and then Voila! You finish off as an orgasm!

(Woody Allen)

vendredi 31 janvier 2014

L'âge du monde, le retour

Après Ron Chaya, Gary Cohen, un rabbin et chercheur en mathématiques appliquées à l'Inria, s'intéresse aussi au thème de l'âge du monde et des contradictions entre ce que suppose la science (l'univers est âgé de 13,8 milliards d'années) et ce que permet de déduire la torah (l'univers a moins de 6000 ans). Contrairement à Ron Chaya, M. Cohen est un scientifique.

Lien vers la conférence

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lundi 18 mars 2013

Robots (I)

Les musée des arts et métiers organisait cet hiver une exposition sur les robots.

Certaines considérations morales autour des robots et de leurs prérogatives avaient été envisagées il y a bien longtemps par les auteurs de science-fiction, comme l'illustrent les trois lois de la robotique d'Isaac Asimov :

  1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
  2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.
  3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.

Avec la présence de Nao (présenté dans l'article sur la neutralité du net) et autres consorts, l'histoire des robots se déclinait selon :

  1. Introduction (à la veille d'une révolution ?)
  2. Robot, qui es-tu ?
  3. Robot, d'où viens-tu ? (différence entre robots et automates)
    1. Introduction
    2. De l’Égypte des pharaons aux ingénieurs mécaniciens grecs
    3. La popularisation des automates et la naissance de l’horlogerie
    4. Lorsque l’androïde paraît...
    5. XIXe et XXe siècle : la consécration avant le déclin
    6. Des automates pour tous
  4. Nom de code Robota
    1. La cybernétique, projet de l’après-guerre (oeuvre et leg de Norbert Wiener)
    2. Les robots dans l’industrie (tâches répétitives, pénibles, et dangereuses confiées aux machines, taylorisme, collaboration homme-robot)
    3. Robots et nucléaire : servir et protéger en milieu extrême (remplacer l'homme en milieu hostile en cas de catastrophe nucléaire)
    4. Les robots des abysses (robots téléopérés et sous-marins autonomes dans la pression et l'opacité des milieux sous-marins)
    5. Les robots au coeur de la conquête spatiale (Lunokhod 1, Spirit, Opportunity, Curiosity)
    6. Robots et défense : préserver des vies et des territoires ? (zones de conflit : robots biomimétiques, robots-soldats, robots multifonctions autonomes (ex : drones))
  5. Robots Domesticus
    1. Usables et corvéables (surveillance, nettoyage)
    2. Des robots au foyer (domotique)
  6. Le robot est-il l'avenir de l'homme ? (robots-chirurgiens, prothèses bioniques, exosquelettes, greffes et implants mécatroniques)
  7. Robots entre science et fiction (androïdes, imitations mécaniques d’un homme parfait)

Comme l'art aléatoire, les robots soulèvent de nombreuses questions d'éthique, depuis le golem du maharal de Prague : intelligence artificielle, conscience robotique, droit des robots, etc.

lundi 4 février 2013

Bioéthique 2013

Les débats sociétaux autour de la bioéthique, du transhumanisme, du mariage homo, des mères porteuses, de la vie, deviennent de plus en plus d'actualité. Or, cette semaine avait lieu le Forum Européen de Bioéthique 2013 à Strasbourg, avec un vaste programme. Au-delà des aspects artistiques précédemment évoqués, les thèmes étaient :

Avec les progrès de la médecine et de la biologie de synthèse, l’Homme va-t-il pour la première fois prendre la main sur l’évolution et l’équilibre des espèces vivantes ?

De l’Homme réparé à l’Homme augmenté : en route vers le post-humain ? L’Homme augmenté est doté de techniques qui permettent d’accroitre ses capacités naturelles. Personnage favori de la science-fiction, il se dessine progressivement dans notre réalité. Quelles conséquences pour l’humanité ?

Conférence inaugurale à deux voix. Jean-François Mattei. Ancien ministre, président de la Croix-Rouge française, président du conseil scientifique du Forum Européen de Bioéthique en 2010, membre du conseil scientifique du Forum Européen de Bioéthique. Israël Nisand. Professeur de médecine, chef du pôle de gynécologie obstétrique...

Débat très intéréssant qui cristallise la thématique du forum, portant sur les sujets de l'appartenance du corps (a-t-on un corps ? est-on un corps ?), du transhumanisme, de l'avortement, des dons d'organe, de la procréation médicalement assistée, de l'adoption, des mères porteuses, de l'eugénisme, etc.

Greffe de la main, greffe de la peau, greffe du visage… les succès médicaux se confirment. Mais quelles questions éthiques et identitaires posent-elles au sein de notre société et en premier lieu aux personnes concernées ?

Donner et recevoir. Quels sens revêtent ces deux notions, à priori consensuelles ? Car à y regarder de près, les sens divergent, y compris d’un pays à l’autre en Europe. Le débat est éthique, philosophique et juridique. Pas de don sans dette, disait Marcel Mauss.

Le marché des organes humains prospère à l’échelle mondiale. En dépit des lois, des réseaux sont démantelés, des scandales éclatent, et le récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé s’en alarme. Le vol d’organes, la vente d’organes sont juteux et dramatiques pour les personnes et les pays vulnérables.

Rien ne se jette, tout se recycle, y compris les matériaux issus des blocs opératoires. Mais avec quelle information, quel consentement et à quels usages ?

Détaché du corps inerte, la conscience peut néanmoins être active. Etat paradoxal qui pose la question de la subjectivité à la matérialité du corps et interroge le praticien et la société dans ses choix. Même les frontières de la mort s’en trouvent reculées.

Autour du corps comme matière première à modeler selon l'ambiance du moment, les usages et comme support d'expression, y compris dans l'art.

Identifier par l’empreinte, le sang, l’iris, les cheveux… Les outils scientifiques servant à la traçabilité fleurissent et dans leur sillage des questions nombreuses sur la liberté individuelle et les pratiques mercantiles.

De la difficulté à penser le corps, à vivre cette « pesanteur » et sa « chute ». Regards croisés entre les disciplines, les cultures et les époques.

Corps malade, corps tatoué, corps scarifié. Entre les maux, l’ornementation et la sublimation du corps, comment comprendre ces pratiques autour du corps ? Que disent les maux du corps ?

Est-ce une nouvelle façon de vieillir ? LLe moyen de se recréer ? La jeunesse devient aussi un vesteur de l'intégration sociale.

Le droit pose ce postulat : l’indisponibilité du corps humain. Mais entre la note de cadrage et les pratiques, la réalité est beaucoup plus nuancée.

La médecine et la recherche sont en train de franchir un cap important concernant le remplacement de pièces détachées du corps. Jusqu’où ira la médecine du corps en kit ? A quels usages ?

Quelles pratiques entourent les essais sur le médicament et les techniques chirurgicales ?

Le grand marché des pilules de la surpuissance et du bonheur font écho à la suprématie du culte de la performance.

L’Homme va-t-il pour la première fois prendre la main sur l’évolution et l’équilibre naturel des espèces vivantes ?

Entre les tenants du pour et contre reste cette question : a-t-on vraiment le choix de dire oui ou non à la prostitution.

Démêler les fils entre sexe, genre, identité et orientations sexuelles sur un fond d'évolutions sociétales bouleversantes.

Au final, des sujets biophilosophiques assez liés à l'actualité politique et aux réflexions contemporaines.

jeudi 27 décembre 2012

Peut-on reprogrammer le cerveau ?

Avant une réponse scientifique à cette question, que dit l'art sur le sujet ?

Les livres The Bourne Identity (Peter Ludlum) et L'Empire des Loups (Jean-Christophe Grangé) ainsi que les films The Manchurian Candidate et Cypher viennent entrenir les fantasmes des adeptes des théories du complot à ce sujet.

D'autres films comme Le Créateur ou Limitless se penchent sur la question : peut-on doper le cerveau ?

La programmation neuro-linguistique (PNL) peut sembler assez New-Age. Et pourtant, les chercheurs avancent que l'hypnose et les faux souvenirs sont des phénomènes bien réels.

On verra bientôt ce que dit la science à ce sujet.

jeudi 29 novembre 2012

Begetting Maxwell's demon

The best way to protect the future is to invent it.

Alan Kay

The rules of the Colloque Wright pour la Science, held every two years, are the following. During five evenings, worldfamous scientists present lectures of about 50 minutes followed by a round table discussion of the evening’s subject featuring all five of the week’s lecturers. Questions from the audience are discussed by the speakers and simultaneous translation from English to French and vice versa are provided throughout the program. The conferences are free of charge and open to everyone.

The previous editions were about:

This year's theme was Molecular architecture (Architecture moléculaire). We know that the matter that makes up the world we live in is made of atoms, but this simple statement is of limited use – it is like describing architecture by saying that buildings are made of stones. We would like to know how the atoms are arranged and put together, and how this can explain the astonishing variety of substances which we encounter and use in everyday life, including inside our own bodies.

In a presentation entitled The magic of molecular machines, David Leigh used entertaining magic tricks to explain how scientists use nature's nanotechnology to do creative synthetic chemistry. By developing controlled translational motion (catenane) and controlled rotational motion (rotaxane), researchers are able to manufacture molecular switches, building blocks for a molecular information ratchet (paper) that employs a mechanism reminiscent of Maxwell's demon. It is however powered by an external source (light) hence does not challenge the second law of thermodynamics.

Illustration by Peter Macdonald – Edmonds UK. From catenane.net .

Maxwell's demon is a fundamental Gedankenexperiment in science, where a demon uses information to split lukewarm water into hot and cold water. After a seminal letter from James Clark Maxwell to Peter Tait (1867), subsequent analysis by several generations of scientists revealed a fundamental link between entropy and information, significantly influencing the development of statistical and quantum physics and chemistry, information theory and computer science.

Leigh's final consideration: Chemistry is a bit like love, there is a special one for every one of us. But sometimes, anything will do.

Maxwell's equations have had a greater impact on human history than any ten presidents.

Carl Sagan

lundi 24 septembre 2012

L'âge du monde : science vs torah

Dans une série de quatre présentations, intitulée « L'âge du monde », le Rav Ron Chaya s'attèle à une tâche à la fois délicate et ambitieuse : comment concilier l'âge du monde estimé par la science (14 milliards d'années) avec celui indiqué par la torah (6000 ans) ? Cela semble a priori tout à fait contradictoire, mais un adage ne dit-il pas qu'« un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène » ?

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vendredi 21 septembre 2012

La science de l'autisme

Fernand Deligny, auteur du célèbre recueil « Graine de crapule » (1945), était un éducateur qui fut dans les années 70 à l'origine de la création d’un réseau de prise en charge d’enfants autistes. Je dis tout simplement qu'un radeau n'est pas une barricade et qu'il faut de tout pour qu'un monde se refasse., affirmait-il.

L'autisme se manifeste par des comportements simultanés et cumulatifs qui peuvent déstabiliser ceux qui ne sont pas familiers avec cette condition, qualifiée de trouble envahissant du comportement (TED) :

  • des troubles des interactions sociales
  • des troubles de la communication verbale et non-verbale
  • des comportements stéréotypés et répétitifs

On distingue grossièrement trois types d'autisme (avec divers degrés, on parle de spectre autistique) :

  • L'autisme infantile, appelé aussi autisme de la petite enfance (aussi traduit autisme infantile précoce), psychose de la petite enfance, syndrome de Kanner ou trouble autistique. L'appellation autisme sans précision supplémentaire renvoie le plus souvent à cette identification, mais souvent en l'élargissant plus ou moins (comme on l'observe dans les critères utilisés dans les études épidémiologiques censées dénombrer les autistes).
  • Le syndrome d'Asperger, d'abord appelé psychopathie autistique (en 1943), est considéré comme une forme d'autisme. Il est inclus dans les décomptes épidémiologiques de l'autisme, mais les critères diagnostiqués sont très différents de ceux de l'autisme infantile. Il y a très peu de différences entre l'autisme dit de haut niveau et le syndrome d'Asperger. La distinction reposerait sur l'âge où l'enfant commence à parler, les patients ayant le syndrome d'Asperger ne connaissant pas de retard dans ce domaine. Certains ont aussi avancé l'existence de différences dans la comparaison des QI verbal et performance.
  • L'autisme atypique est un critère qui distingue un caractère autistique autre que l'autisme infantile ou le syndrome d'Asperger. Contrairement au diagnostic de trouble envahissant du développement non spécifié, le caractère autistique est clairement indiqué (il pointe l’existence des trois critères de référence de l'autisme, sociaux, communicationnel et de centre d’intérêt).

Les New-Agers parlent d'enfants indigo pour désigner les enfants autistes, dylexiques, ou hyperactifs. C'est-à-dire, des humains surdoués mais inadaptés au côté normatif des systèmes éducatifs traditionnels, et auxquels un environnement spécialisé est plus adéquat. Alors certes, c'est très bien de dire que ces enfants recèlent beaucoup de potentiel et qu'avec beaucoup d'efforts ils réaliseront des tas de choses dans la vie. Après amalgamer le tout et conférer aux enfants indigo des pouvoirs paranormaux pour faire plaisir aux parents et en faire un business[1], c'est déjà plus discutable.

L'autisme est le trouble du développement qui se répand actuellement le plus vite sur Terre. Le fait que les populations migrantes soient particulièrement touchées met en lumière une influence possible de l'environnement. Maladie rare il y a cinquante ans (un enfant sur dix mille affecté), la proportion d'enfants atteints est aujourd'hui d'environ 1 pour 150 en Europe, 1 pour 90 aux États-Unis, et même 1 pour 40 en Corée du Sud. En résumé, l'autisme revêt de plus en plus les apparences d'une épidémie.

Des associations comme Autistes sans Frontières et Autisme France insistent sur la nécessité d'un dépistage précoce, qui pourrait être effectué dès 2 ans, pour améliorer l'efficacité de la prise en charge. Malgré l'absence de marqueur biologique connu, certains signes avant-coureurs et signes d'alertes, décrits à partir de la page 15 de la brochure susmentionnée, peuvent conduire à demander une observation clinique et des examens psychologiques effectués par des professionnels.

En présentant l'autisme comme une rupture des capacités à la survie, le chercheur Ami Klin argumente aussi qu'une détection précoce des troubles du spectre autistique est importante afin d'éviter que des enfants atteints ne se retrouvent isolés face à leur environnement. Des équipes ont ainsi récemment mis en évidence que chez les très jeunes, le mouvement des yeux face à un écran de télévision présentait souvent des motifs spécifiques chez les enfants autistes ou hyperactifs (étude).

Se pose également la question de la cause de l'autisme, considéré comme une maladie neurobiologique. Certains suggèrent que des vaccins comme le Measles-Mumps-Rubella (MMR) seraient facteur d'autisme, mais cette théorie s'est vite révélée complètement infondée). Par contre, un documentaire d'Arte intitulé L'énigme de l'autisme - La piste bactérienne fait état de recherches scientifiques liant autisme et métabolisme, via des bactéries intestinales[2]. Ces études orientent les recherches vers des tests de détection complètement différents des tests comportementaux, tels les tests d'urine (étude), et envisagent des traitements basés sur des compléments alimentaires probiotiques.

Ce résultat n'est pas isolé. Une autre maladie cérébrale est de plus en plus perçue comme d'origine métabolique : la maladie d'Alzheimer [3], ainsi que l'illustre la couverture du New Scientist de ce mois.

Il n'existe aujourd'hui ni de preuve de l'irréversibilité de l'autisme, ni de traitement curatif. Mais une chose est sûre, c'est qu'il y a un gouffre d'incompréhension entre le monde des autistes et le monde des « gens normaux ». Notre vision et nos perspectives souvent limitées ont tendance à ériger une haute barrière de communication dont le difficile franchissement se rapproche, spirituellement, d'un saut en hauteur.

Notes

[1] Extrait d'une publication du GEMPPI :Habituellement une secte fabrique un objet de culte superstitieux (Omitama, Gohonzon etc.) exclusif auquel l'adepte va attribuer des pouvoirs magiques bénéfiques en cas d'obéissance ou maléfiques en cas de rebellion. Les adeptes de la secte Kryeon n'ont d'autres objets de culte et de superstition que leurs enfants "indigo", qui se trouvent revêtus de super-pouvoirs magiques bénéfiques en cas d'obéissance, maléfiques en cas de rejet, dès lors que les guides patentés de l'église kryeoniste les déclarent Indigo. L'avantage pour ceux qui exploitent ce système est que les adeptes ne pourront jamais se débarrasser de l'objet de culte qui les asservit à un enseignement et à la loi d'une entité invisible dont Lee Carroll et ses apôtres ont le monopole de la médiation.

[2] D'après l'enquête, les métabolites de bactéries intestinales telles que l'acide propionique pourraient déclencher l'autisme chez les enfants prédisposés.

[3] Depuis 2005 (étude), la maladie d'Alzheimer est de plus en plus considérée comme un diabète de type 3, une sorte de « diabète du cerveau », conduisant à envisager des traitements basés sur des médicaments appelés glitazones, ou sur l'insuline. Il est toutefois possible que diabète et maladie d'Alzheimer ne soient pas soient liées directement mais par des causes communes telles que des microsaignements au niveau du cerveau.

vendredi 14 septembre 2012

5 histoires juives

Pour fêter la fin de l'année, voilà 5 histoires juives (source).

Benjamin

C'est le petit Benjamin qui joue avec sa maman au bord de la Mer Morte. Voilà que le vent se lève brusquement et déchaîne l'eau. Une puissante vague arrive et emporte le petit Benjamin. Sa mère, éplorée, se met à faire des prières :
- Seigneur, Seigneur ! Ce n'est pas juste, tu dois me le rendre.
Et Dieu (qui aime aussi avoir un peu la paix de temps en temps), au bout de trois jours de prières sans arrêt se décide à faire quelque chose. Alors une deuxième vague, tout aussi grande que la première, rapporte le petit Benjamin sur la plage. Sa mère est évidemment très contente et se met à remercier Dieu :
- Ah, merci, merci Seigneur de m'avoir ramené Benjamin. Mais dis-moi : il me semble qu'il avait une casquette ?

Dans ce cas

David Goldblum discute avec son fils :
- Mon fils, je veux que tu épouses une fille que j'ai choisie pour toi !
- Comment ?! Mais enfin, je veux pouvoir choisir ma femme moi-même !!!
Le père dit alors :
- Mais cette fille est la fille de Bill Gates.
Le fils : "Ahhh, dans ce cas..."
Le lendemain, le père va voir Bill Gates :
- Bonjour, j'ai un mari pour votre fille.
- Comment ?! Mais enfin, ma fille est trop jeune pour se marier !!!
L'homme d'affaires répond alors :
- Mais ce jeune homme est vice-président de la Banque Mondiale...
Bill Gates: "Ahhh, dans ce cas..."
Le surlendemain, le père va voir le président de la Banque Mondiale.
- Bonjour, j'ai quelqu'un à vous recommander comme vice-président de la banque.
- Comment ?! Mais enfin, j'ai déjà plus de vice-présidents qu'il ne m'en faut !!!
Le père : "Mais ce jeune homme est le gendre de Bill Gates."
Le président : "Ahhh, dans ce cas...."

9 mois

Un étudiant du Talmud est ébahi de voir sa femme accoucher trois mois après leur mariage. Il s'adresse à son rabbin :
- Rebbe, rebbe ! Il est arrivé une chose extraordinaire. Ma femme a accouché après seulement 3 mois de mariage. Comment est-ce possible ? Tout le monde sait qu'il faut 9 mois pour faire un bébé...
Le rabbin interrompt sa lecture :
- Mon fils, je vois que tu n'as pas la moindre idée de ce genre de choses. Pourtant le calcul est simple. Tu vis avec ta femme depuis 3 mois ?
- Oui.
- Elle a vécu 3 mois avec toi ?
- Oui.
- Vous avez vécu ensemble 3 mois ?
- Oui.
- Quel est le total de 3 plus 3 plus 3 ?
- 9 mois, rebbe.
- Alors pourquoi viens-tu m'ennuyer avec tes questions stupides ?

Le veau

Dieu parle à Moïse sur le mont Sinaï...
Dieu:
- Et souviens-toi Moïse, en ce qui concerne les lois kasher, ne cuisine jamais un veau dans le lait de sa mère. C'est cruel.
Moïse :
- Ohhhhhh ! Alors on ne doit jamais manger de lait et de viande en même temps ?
Dieu :
- Non, ce que je veux dire, c'est que tu ne dois jamais cuisiner le veau dans le lait de sa mère.
Moïse :
- Mon Dieu, pardonne mon ignorance mais, ce que tu veux dire, c'est que l'on doit attendre 6 heures après avoir mangé de la viande si l'on veut manger quelque chose fait avec du lait, de telle manière que les deux ne se retrouvent pas dans l'estomac en même temps ?
Dieu :
- Non Moïse, c'est tout simple ce que je veux dire: ne cuisine pas le veau dans le lait de sa mère, et c'est tout !!!
Moïse :
- Oh, Mon Dieu ! Je t'en prie, ne me blâme pas pour ma stupidité ! Mais dis-moi plutôt: Tu veux dire que l'on doit avoir un jeu de couverts pour le lait, et un jeu de couverts pour la viande, et que si un jour on se trompe de couverts, on devra enterrer ces couverts à jamais et ne plus les utiliser ?
Dieu :
- Ahhhh Moïse... Fais comme tu veux.

La race humaine

Une petite fille demande un jour à sa mère: Maman, comment la race humaine est-elle apparue?
La maman répond : Dieu fit Adam et Eve et ils eurent des enfants. C'est ainsi que la race humaine est apparue.
Deux jours plus tard, la petite fille pose à son père la même question.
Le papa répond : ll y a très longtemps existaient les singes. Au fil des années ils se transformèrent pour devenir des hommes. C'est ainsi qu'est apparue la race humaine.
Confuse, la petite fille retourne voir sa mère et lui demande : Maman comment se fait-il que tu m'aies dit que la race humaine a été créée par Dieu et que papa m'affirme qu'elle vient du singe ?
Chérie, répond la maman, c'est que moi je t'ai parlé de l'origine de ma famille et ton père de la sienne !

Bonus

Une petite histoire, le bambou chinois.

lundi 27 août 2012

Bière qui mousse ne saoûle pas masse

Pour bien préparer l'Oktoberfest qui débute d'ici un mois, cette entrée sera consacrée à la fabrication de la bière artisanale, et en particulier du lambic.

Le lambic s'oppose ici à la bière industrielle, où les brasseurs ajoutent au moût des levures (en général récupérées sur des brassins des années précédentes) afin de catalyser considérablement le processus de fermentation et obtenir par ailleurs des bières très uniformes en goût d'une saison à l'autre.

On peut résumer la fabrication de la bière artisanale en cinq étapes :

  1. fabrication du moût
  2. ébullition
  3. refroidissement et fécondation par levures sauvages
  4. mise en barrique et fermentations
  5. embouteillage et stockage
Fabrication du moût

Du froment et de l'orge malté[1] sont mélangés dans un concasseur en proportion d'environ 1:2 et broyés. C'est une étape soigneusement contrôlée, car une mouture trop fine est néfaste à la qualité de la future filtration, tandis qu'une mouture trop grossière diminue le rendement. Les amidons des céréales ne permettent pas d'obtenir directement un produit alcoolisée, il est dès lors nécessaire de les convertir préalablement en sucres simples (maltose et glucose).

Pour cela, la mouture résultant du concassage est plongée dans de l'eau chaude et brassée à l'aide d'un mélangeur dans une grande cuve, le brassin[2]. La mixture d'eau et de gains atteint progressivement (quelques heures) plus de 70 degrés, ce qui entraîne un processus de saccharification, la transformation des amidons des céréales en sucres "fermentescibles" et en dextrines. Le mélangeur est ensuite arrêté pour permettre à la matière de décanter.

De l'eau chaude est ensuite filtrée à travers les matières premières, elle entraîne avec elle les sucres du malt et du froment (il est possible qu'il s'agisse d'un processus similaire au filtrage de la mouture de café par l'eau chaude par percolation). Le liquide obtenu est le moût, il est recueilli dans un bac et transféré à une cuve de cuisson. Les résidus de céréales peuvent être utilisés pour l'alimentation du bétail.

Ébullition

Du houblon suranné (environ 5% de la quantité initiale de froment) est ajouté au moût dans les cuves de cuisson. Le moût est ensuite porté à ébullition pendant trois à quatre heures, ce qui provoque une stérilisation du liquide. L'évaporation de l'eau engendre une réduction du volume du moût et une augmentation de sa concentration des sucres. Ceux-ci seront transformés plus tard en alcool et en CO2 pendant la fermentation (le titre alcoolique de la bière augmente avec cette concentration en sucres). Le moût est alors pompé vers un bac refroidissoir en transitant par un bac intermédiaire où le houblon est filtré.

Refroidissement et fécondation par levures sauvages

Le moût est refroidi dans une cuve jusqu'à atteindre une température idéale de 18 à 20 degrés. Cette opération naturelle se déroule la nuit, en saison froide. Pour cette raison le brassage s'effectue de fin octobre à début avril.

Une multitude de ferments sauvages (bactéries acétiques et lactiques, levures), véhiculés par l'air et spécifiques à la pièce où se déroule le refroidissement commencent à ensemencer le moût dès que sa température passe en dessous de 40 degrés.

Mise en barrique et fermentations

Depuis le bac refroidissoir le moût est acheminé vers des tonneaux en bois, généralement déjà utilisés par des vignerons, où débute naturellement après quelques jours le processus de fermentation. Pour fabriquer un lambic, il s'agira d'un processus de fermentation spontanée, par opposition à un processus de fermentation stimulée[3] dû à l'ajout artificiel de levures par les brasseurs.

Au départ la fermentation est violente et libère beaucoup de dioxyde de carbone (CO2) sous forme de mousse. Trois à quatre semaines plus tard, la pression est assez basse pour pouvoir fermer les tonneaux sans risque d'explosion ; commence alors la fermentation lente, avec le vieillissement du moût en barrique. Durant plusieurs années, certaines des levures assimilent les sucres non fermentescibles (dextrines), ainsi le lambic final contient moins de 0.2% de sucres. Le CO2 s'évapore progressivement à travers le bois des tonneaux, résultant en une bière non-moussante.

Embouteillage et stockage

Finalement la bière est mise en bouteille et stockée durant plusieurs mois dans des caveaux, où les sucres des lambics conduisent à un processus de refermentation ; le lambic devient alors moussant. C'est ainsi que naît la Gueuze.

Les informations proviennent essentiellement du musée bruxellois de la Gueuze, vitrine culturelle de la brasserie Cantillon.

Le site Univers Bière propose également des informations et ressources sur le brassage amateur.

Pinte de bière

Deux bières égalent un steak.

Proverbe allemand

Notes

[1] Pour transformer de l'orge en orge malté, le "malteur" fait germer des grains d'orge par trempage ; ceux-ci vont synthétiser des enzymes qui transformeront les amidons en sucres lors du brassage. La germination est stoppée par "touraillage", c'est-à-dire par déssèchement des grains à l'aide d'air chaud.

[2] Le ''brassin" est également le nom donné au contenu de la cuve (le brassin du brasseur correspond à la fournée du boulanger).

[3] Parmi les bières à fermentation stimulée, c'est-à-dire pour lesquelles le moût est ensemencé avec des levures de culture ajoutées, on distingue la fermentation basse (Pils, Pressions), où le moût bouillant est refroidi aussi vite que possible à 8-10 degrés, et la fermentation haute (Trappistes, Abbayes), qui se déroule à 15-20 degrés, et où les levures remontent avec les mousses pendant la fermentation.

lundi 11 juin 2012

Le procès du singe

Juillet 1925. John Scopes est accusé d’avoir enseigné à ses élèves la théorie de l’évolution. La petite ville de Dayton, Tennessee, va vivre l’un des plus célèbres procès de l’histoire américaine : le procès du singe, ou Scopes trial. L'enjeu : l'enseignement de la théorie de l'évolution, du dessein intelligent, et les interférences entre droit et religion sur le terrain de l'éducation.

L'introduction de l'article susmentionné est la suivante :

Replongeons-nous dans le contexte. Nous sommes au beau milieu des twenties : prospérité économique, progrès scientifique et technologique, Betty Boop, nous voilà au coeur des années folles ! Cependant, au delà de l'insouciance, la barbarie de la Première Guerre Mondiale a montré que les progrès scientifiques n'étaient pas uniquement bénéfiques. En outre, on assiste à des phénomènes inquiétants : les jupes des jeunes filles, par exemple, se rapprochent dangereusement du genou !

Pour certains, ces changements sont les preuves d'un profond malaise. La barbarie guerrière et la légèreté des moeurs ont un responsable : Darwin. Quel rapport, me direz-vous, entre Darwin et la guerre ? Plus encore, quel rapport entre Darwin et les jupes ?

Darwin, sans jamais se prononcer sur l'origine première de la vie, a prétendu que les hommes et les singes partageaient un même ancêtre, par un processus lent et graduel. Des questions d'ordre métaphysique se posent alors : quelle différence y a-t-il entre un homme et un singe ? A quelle étape du processus de "descendance avec modification" est apparue l'âme humaine ? Finalement, l'homme ne serait-il qu'un animal, une bête répondant à ses instincts primaires ?

La Bible, elle, propose une toute autre vision. Elle prétend que l'homme a été créé par Dieu. L'homme est donc un être unique, moralement supérieur aux animaux, et investi d'un devoir divin. Selon les fondamentalistes protestants, ces deux visions sont incompatibles. Il serait même urgent de se regrouper autour des valeurs fondamentales de la tradition chrétienne. Dans cette optique, Darwin et sa théorie sont, finalement, les ennemis de la moralité.

L'article poursuit plus loin :

La société américaine est donc tiraillée entre l'appel du progrès et le retour aux sources. L'État du Tennessee prend parti en 1925 avec le "Butler Act", loi qui interdit d'enseigner "une théorie qui nie la Création divine de l'homme telle qu'elle est enseignée dans la Bible et qui prétend que l'homme descend d'un ordre inférieur d'animaux".

L'ACLU (American Civil Liberties Union) réagit immédiatement. Inquiétée par l'obscurantisme et l'intolérance d'une telle législation, elle met en place un stratagème pour casser cette loi. Aux États-Unis, si un citoyen se fait arrêter pour avoir violé une loi, il peut demander à ce qu'un magistrat examine si celle-ci est constitutionnelle ou non. Au terme d'un processus juridique, la loi peut aboutir jusqu'à la Cour Suprême, qui peut alors la casser.

C'est sur cette procédure que compte s'appuyer l'ACLU, mais pour cela il lui faut un enseignant qui accepte de violer la loi. Et quoi de plus simple, pour recruter, que de passer par les petites annonces ?

Un homme d'affaire de Dayton tombe justement sur l’annonce de l’ACLU. Intéressé, il se dit qu'un procès serait un bon coup de pub pour sa ville d'adoption — sans parler des retombées économiques ! Il s'arrange donc, avec d’autres notables locaux, pour convaincre le nouveau professeur de sciences naturelles, John Thomas Scopes.

Une fois le marché conclu, l’homme d’affaire alerte les autorités, faussement scandalisé : un professeur enseignerait à ses élèves que l’homme descend du singe !

S'en suivit un procès qui fut à la fois ennuyeux et spectaculaire (un peu comme le fut le match Anand vs Gelfand). On considère généralement que Clarence Darrow, avocat de Scopes, a gagné le procès, grâce notamment à son somptueux interrogatoire de son adversaire, mais un détail technique l’empêchera finalement d’aller jusqu’à la Cour Suprême. Le Butler Act restera en vigueur jusqu’en 1967...

À noter que Clarence Darrow se rendit également célèbre par son rôle dans l'affaire Leopold & Loeb : il sauva deux personnes de la peine de mort pour kidnapping et meurtre d'un enfant, en argumentant que parfois l'influence de l'environnement au détriment du libre-arbitre était telle qu'elle rendait ses victimes pénalement irresponsables.