Radjaïdjah Blog

mercredi 2 décembre 2015

Centenaire de la RG

2015 est l'année mondiale de la lumière, et le centenaire de la théorie de la relativité générale, dont l'article séminal Feldgleichungen der Gravitation (The Field Equations of Gravitation) a été finalisé le 25 novembre 1915 pour être publié le 2 décembre 1915 dans les Königlich Preussische Akademie der Wissenschaften, Sitzungsberichte. Cet article introduisait l'équation d'Einstein :

Einstein's Equation

Un article du Monde, intitulé Comment la théorie de la relativité d’Einstein a changé nos vies, présente quelques applications de la théorie de la relativité générale (le GPS), et de la relativité restreinte. Pas très rigoureux mais bienvenu pour célébrer cet anniversaire.

jeudi 8 août 2013

Construction d'une machine Rube Goldberg

Une petit train qui circule sur un circuit, et va pousser une pierre hors du rail. Cette dernière, dans sa chute, tend une ficelle reliée à un trombone, qui fermait un circuit alimentant un électroaimant, ce qui libère une bille métallique qui roule le long d'un plan incliné avant de percuter un premier domino... Ces systèmes compliqués, où des événements controlés se produisent en chaine, ont un nom : les machines Rube Goldberg, nommées en honneur de l'illustrateur et inventeur éponyme qui en faisait fréquemment usage.

Exemple : un très joli clip du groupe "OK Go"[1] :


Le jeu de Sierra The Incredible Machine illustre bien certains des mécanismes complexes pouvant apparaître dans ce genre de machines, pour lesquelles il existe des compétitions lancées dès 1987 par l'Université de Purdue.

Si vous voulez fabriquer votre propre machine, voici une liste pas du tout exhaustive de quelques objets potentiellement utiles.

Montrer la liste Montrer la liste

  • des billes / balles
  • des dominos
  • des kaplas
  • des roues
  • des engrenages
  • des plans inclinés
  • des escaliers
  • des leviers
  • des tubes
  • des élastiques
  • des cartes à jouer
  • des légos / playmobiles
  • des ciseaux
  • un tapis roulant
  • un instrument de musique
  • un aimant
  • une pile
  • un moteur
  • une horloge
  • un réveil
  • un robot
  • une voiture téléguidée
  • un ventilateur
  • un pistolet à billes
  • un piège à souris
  • un ressort
  • une ampoule
  • un pointeur laser / une cellule photoélectrique
  • des LEDs
  • du sable / un sablier
  • de la ficelle / du fil
  • de l'essence
  • une allumette / un briquet
  • une bougie
  • une toupie
  • un rubik's cube
  • des menthos / du coca-cola
  • du bicarbonate de soude / du vinaigre / un ballon de baudruche
  • un ordinateur
  • une télécommande
  • une radio / une TV / une console
  • un téléphone portable
  • un humain

Quelques autres exemples de machines sur gizmodo.

Bon courage !

Notes

[1] Le saviez-vous, les annotations sont effacées d'une vidéo youtube intégrée avec le paramètre iv_load_policy=3...

vendredi 2 août 2013

Boîte miroir, pratique

Après la théorie de la boîte miroir, la pratique.

Exemples de photos de la boîte miroir avec à l'intérieur respectivement : rien, une bougie, une toupie lumineuse, un pointeur laser, un astrojax.

Intérieur de la boite miroir

Matériel :

  • 6 miroirs carrés (exemple : Pradel 15 cm x 15 cm disponibles chez Brico Travo)
  • scotch
  • appareil photo
  • objets à mettre dans la boîte

Mode d'emploi : à l'aide du scotch, faire un cube avec les 6 miroirs, celui du dessus pouvant faire office de couvercle amovible.

Pour davantage d'aide, d'autres gens ont déjà eu la même idée, cf par exemple ce tutorial.

Et encore d'autres photos et idées dans cette galerie.

Cette boîte permet par exemple de visualiser certaines structures périodiques tridimensionnelles comme on en étudie dans le cadre de la cristallographie.

Histoire de faire un peu de branding, on pourrait trouver un nom à cet objet : holocube ? infinicube ? cube Narcisse ?

Et un slogan.

Vous aussi, mettez un peu d'infini dans votre vie.

mardi 5 février 2013

Dieu placebo

Le pouvoir de l'imagination

Souvenons-nous de ce récit extrait de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu de la trilogie des fourmis de Bernard Werber :

Dans les années 50, un bateau container anglais transportant des bouteilles de Madère en provenance du Portugal débarque en Ecosse pour livrer sa marchandise. Un marin s'introduit dans le container de réfrigération pour vérifier s'il ne reste plus rien à livrer. Nul ne sait qu'il est entré et on referme la porte du container alors que l'homme est encore à l'intérieur. Il tambourine sur les cloisons, mais personne ne l'entend et le bateau repart pour le Portugal.

Le marin trouve de la nourriture dans ce lieu mais il sait qu'il ne pourra pas survivre très longtemps dans cette chambre froide. Il a pourtant la force de saisir un morceau de métal et il grave heure après heure jour après jour, le récit de son terrible martyre. Il énonce avec une précision scientifique son agonie. Comment le froid l'engourdit, comment ses doigts et ses orteils gélent. Comment son nez se transforme en pierre insensible. La morsure de l'air réfrigéré devient une véritable brûlure, son corps qui peu à peu devient un gros glaçon.

Lorsque le bateau jette l'encre à Lisbonne, on ouvre le container et on découvre l'homme mort de froid. On lit son histoire gravée sur les murs. Toutes les étapes de son calvaire y sont décrites avec force détails. Mais le plus extraordinaire n'est pas là. Le capitaine examine le thermomètre du container frigorifique. Il indique 20°C. En fait, le système de réfrigération n'avait pas été activé pendant tout le trajet du retour.

L'homme est mort de froid parce qu'il croyait que le système de réfrigération fonctionnait et qu'il s'imaginait avoir froid. Ce n'était que son imagination qui l'avait tué.

Récit fictif, néanmoins vraisemblable. La puissance de la suggestion et en particulier de l'auto-suggestion est à tel point reconnu par la science de nos jours[1] que les essais cliniques des médicaments se déroulent en aveugle[2] (la moitié de l'échantillon-test, le groupe expérimental, reçoit le médicament et l'autre moitié, le groupe contrôle un traitement ineffectif, et les participants ne savent pas ce qu'ils reçoivent) afin de filtrer l'effet placebo.

Qu'est-ce que l'effet placebo ?

Historiquement, l'effet placebo est le nom du mécanisme à l'origine de l'efficacité clinique d'une substance inerte chez un malade qui croit prendre un médicament pour sa guérison. Une situation de ce genre sur une échelle collective est rapportée par Patrick Lemoine dans son livre Le mystère du placebo :

Il est d’autres situations de recherche où le placebo a été utilisé à l’insu de presque tout le monde, à l’exception d’un ou deux protagonistes. C’est ainsi que Serge Follin, psychiatre français, a pu mettre en place un essai historique sur le Largactil, difficile à concevoir à l’heure actuelle sous le sourcilleux regard des comités d’éthique. La chlorpromazine (Largactil) a obtenu son autorisation de mise sur le marché en 1952 et a rapidement transformé la vie des institutions psychiatriques, permettant la sortie de plusieurs milliers d’aliénés jusque-là réputés incurables.

Cependant, le progrès qu’il représenta eut aussi un effet pervers. Se reposant uniquement sur leurs lauriers pharmacologiques, certains services abandonnèrent toute réflexion institutionnelle et toute tentative psycho-sociologique de désaliénation, paraphrasant le terrible jugement de Tite-Live sur la pax romaina : Ubi solitudinem, pacem appellant[3]. Finies les activités collectives, sorties, fêtes, bals, veillées, et tout ce qui transformait les services ouverts en communautés parfois assez chaleureuses. Une chape morne semblait s’être abattue sur l’asile. Et l’on vit se pérenniser sur les cahiers de pharmacie des prescriptions interminables que les patients un peu trop bien calmés avalaient immuablement, années après années.

Partant de ce constat, Follin tenta une expérience audacieuse. Il jeta son dévolu sur un pavillon ouvert, peuplé de malades chroniques. À l’insu de tout le personnel et, bien entendu des aliénés eux-mêmes, il remplaça subrepticement les gouttes de Largactil par un placebo identique dans sa présentation. Seuls trois médecins et un interne avaient été mis au courant. Ce service vétuste n’accueillait pas de nouveaux malades et formait une communauté chronique et stable de malades réputés difficiles mais généralement calmes. Les doses quotidiennes de Largactil allaient de 150 à 700 mg, la durée de traitement s’échelonnant entre 200 et 900 jours.

L’expérience a duré en tout neuf mois, du premier mai 1959 au premier février 1960. Sur les soixante-huit malades qui ont participé à l’étude, trente-neuf seulement ont été retenus pouir l’analyse ; vingt-neuf en ont été exclus : soit ils ont changé de pavillon, soit ils ont reçu des traitements associés. Il est évident qu’une des grandes faiblesses de cette publication réside dans l’absence de tout renseignement sur ces vingt-neuf exclus. Les résultats de cet essai n’en demeurent pas moins étonnants. La vie pavillonnaire resta inchangée et personne ne se douta une seconde de la « supercherie ». Les incidents ne furent ni plus ni moins nombreux qu’auparavant. De nombreuses modifications de traitements, avec augmentation ou réduction des dosages de placebo, furent effectuées par les internes du service ou de garde, tout ceci à la satisfaction générale. L’été venu, une délégation de malades demanda à retarder l’heure de la distribution du Largactil pour pouvoir profiter plus longuement des soirées ! Leur demande fut acceptée. Quelques patients insomniaques retrouvèrent le sommeil lorsque la dose fut augmentée ; d’autres qui somnolaient s’animèrent lorsque la posologie fut réduite. L’auteur put vérifier que l’élimination du « Largactil vrai » était lente puisque des érythèmes solaires se produisirent comme tous les ans, en début d’été, deux mois après mise sous placebo.

Au bout de neuf mois, on fit les comptes. Pas de changement clinique chez quinze patients dont neuf schizophrènes, deux « déséquilibrés thymiques », un éthylique, deux déments et un patient souffrant d’un syndrome atypique. Des aggravations furent notées chez un schizophrène et un dément chez qui la réapparition de l’agitation ne put être calmée que par des injections de Largactil « vrai ». Certaines améliorations furent telles qu'elles permirent la sortie de onze malades dont quatre schizophrènes, six « déséquilibrés thymiques » et un épileptique. Dans onze autres cas, les progrès furent nets mais insuffisants pour l’autoriser : six schizophrènes, un « déséquilibré thymique », un confus, un arriéré, deux patients jugés « atypiques » étaient concernés. Le total de l’expérience montrait donc vingt-deux améliorations, dix-sept « échecs » dont deux aggravations. Sur vingt schizophrènes, on comptabilisa dix améliorations dont quatre sorties et dix échecs dont une aggravation. Chez les « déséquilibrés thymiques », le succès fut global et manifeste : on y comptait sept améliorations dont six sorties et seulement une aggravation.

La neuroscience cherche à mieux comprendre l'effet placebo à l'aide de l'imagerie cérébrale ; ainsi la tomographie par émission de positrons (PET) a pu montrer que des patients atteints de la maladie de Parkinson augmentaient leur production de dopamine après la prise d'un placebo, soit le même mécanisme biochimique que celui déclenché par le traitement usuel (source).

L'importance conceptuelle et les implications de l'effet placebo sont probablement sous-estimées par la médecine et par la science en général. Les processus de guérison basés sur l'autosuggestion, comme l'autohypnose ou la méthode Coué (qui, d'un point de vue New-Age, suggèrent une domination de l'esprit sur la matière) sont bien connus mais scientifiquement peu documentés.

Une variante chère aux entraîneurs sportifs et coaches personnels est la pensée positive : se concentrer sur son but, le visualiser, l'imaginer accompli, aide à l'atteindre (cela entre plus ou moins consciemment en jeu lors de la mise en place d'objectifs). Évidemment, ce n'est pas la panacée ; si un coach demande à chacun des coureurs du marathon de Paris de remporter la victoire grâce à la pensée positive, alors il est certain que la méthode échouera dans 100% des cas[4], ce qui n'est pas très spectaculaire en termes d'efficacité.

Dieu comme placebo

Sur le plan matériel l'effet placebo est mesurable grâce aux indicateurs de santé que fournissent les analyses médicales. Mais si le monde matériel n'est qu'un reflet d'un monde spirituel plus abstrait, où les états sont moins facilement mesurables, tout porte à croire qu'il y a un analogue spirituel à l'effet placebo dont le mécanisme est basé sur la croyance : la religion.

Les systèmes de croyances sont en effet tellement puissants que la religion peut apporter des bénéfices réels pour la condition physique et la santé mentale (Johns Hopkins Medical Newsletter, Nov 1998). De nombreuses études soulignent en effet que les croyants vivent plus longtemps et en meilleure santé que les sceptiques, même en tenant compte du fait qu'ils ont la plupart du temps une vie plus sobre du fait de leur foi. D'un point de vue évolutionnaire, la bonne tenue des croyants malgré l'évolution de la science provient peut-être de leurs capacité à tisser de puissantes structures sociales et communautaires à travers les rites, cérémonies, fêtes, et traditions[5], qui créent et maintiennent de profonds liens de solidarité (source).

Où est le mal ?

Alors, si l'effet placebo des religions est réel et rend plus heureux, il paraît inutile et vain de s'attaquer à des croyances inoffensives autour de l'âge du monde, de la préscience colorimétrique de la bible, ou du pouvoir des pierres précieuses. Car enfin, où est le mal à nier la réalité des faits et à construire un système de croyances basé sur l'imaginaire collectif ?

Je préfère l'illusion au désespoir.[6]

Nelson Muntz

Mais bien sûr ce n'est pas si simple, car au-delà du fanatisme et des guerres de religions, les croyances religieuses peuvent causer du tort à des innocents, comme le note le site What's the harm[7] en recensant de nombreux cas de fondamentalistes qui pensent guérir leur enfant par le pouvoir de la prière au lieu de l'emmener chez un médecin, entraînant parfois sa mort. Il y a donc un équilibre à trouver entre assistance à personne en danger et respect des libertés individuelles[8].

Quant au judaïsme, qui n'aime pas trop la magie, il refuse d'utiliser la torah pour la guérison et demande de vivre dans une ville qui où se trouve au moins un médecin (source). Le judaïsme récuse la foi-placebo, intéressée, au profit d'une foi et surtout d'actes authentiques[9].

Ressources (en anglais) :

Notes

[1] Toutefois certaines études dans un contexte purement scientifique viennent contrebalancer ce point, sans pour autant remettre en cause l'existence de l'effet placebo dans le contexte médical (Hróbjartsson & Gøtzsche, Is the Placebo Powerless? An Analysis of Clinical Trials Comparing Placebo with No Treatment, 2001), cf aussi Skepdic.

[2] Afin de limiter l'influence de l'expérimentateur ou du comité de supervision, la démarche scientifique a également défini des protocoles en double aveugle et même en triple aveugle.

[3] « Là où ils font la solitude, ils l'appellent paix. »

[4] Disclaimer : chiffre arrondi au centième de point près.

[5] D'ailleurs, on peut penser que plus les rites communs sont absurdes, plus les liens sont renforcés grâce à l'unicité de l'expérience. C'est pour cela que lors des séminaires de teambuilding d'entreprises, les participants ne sont pas incités à aller au cinéma tous ensemble mais plutôt à marcher sur des braises ou à danser la macarena.

[6] VO : Some of us prefer illusion to despair.

[7] Le site parle également des conséquences de la négation de l'autisme et des scams 419. Dans le même style, l'homéopathie peut être dangereuse quand elle incite les malades à ne pas prendre de médicaments qui marchent, sans parler de ses coûts pour la Sécurité Sociale qui suscitent des interrogations à l'Académie Nationale de Médecine.

[8] Un peu comme en droit international l'équilibre entre devoir d'ingérence et respect de la souveraineté nationale est souvent délicat.

[9] Extrait : La sagesse juive authentique affirme qu'être en bonne santé est à la fois la condition et la conséquence d'une bonne vie, mais ce ne doit pas pour autant en être l'objectif. La religion juive authentique nous dit : Oui, prolonge ta vie, mais pour quoi faire ? Oui, deviens plus mince et plus souple, mais pour quoi faire ? Oui, recherche le plaisir, mais pour quoi faire ? Contempler cette question, « pour quoi faire ? » est le commencement de la sagesse spirituelle.

mardi 22 janvier 2013

Les pierres précieuses dans la torah

Après les couleurs dans la bible, voici le tour des pierres précieuses. De tous temps symboles de pouvoir et de mystère, elles ne cessent de fasciner. Une pierre précieuse, par définition, est une gemme qui doit être belle et colorée.

Dans les temps anciens, les pierres précieuses étaient bien pratiques : petites et chères, elles s'emportaient facilement en tant de guerre ou de fuite, et servaient à acheter des villes, des pays, ou des royaumes !

Dans des villes comme Anvers, le procédé de coupe des diamants, optimisant la réfraction de la lumière, fut longtemps tenu secret entre les initiés, jusqu'au jour où ses mystères (utilisation de poudre de diamant pour la coupe) furent publiés, et les juifs qui tenaient ce marché en main en perdirent le complet monopole. Sur le plan des ressources naturelles, actuellement environ 80% des pierres proviennent de l'Asie du sud-est.

Aujourd'hui les pierres précieuses sont la pierre angulaire de la lithothérapie, qui leur attribue certains pouvoir de guérison. Cela se trouvait déjà dans certains écrits juifs, par exemple le Zohar de Shimon Bar Yohai (celui des mondes virtuels), qui parlent de segouloth. Encore plus New-Age (mais loin de ce blog l'idée de leur jeter la pierre), cela ne marcherait qu'avec des pierres naturelles, et pas des artificielles, synthétiques, même si celles-ci ont la même composition chimique et la même structure cristallographique que les naturelles[1]. Avec un peu de pensée magique, le rubis est bon pour la fertilité, l'ambre pour se calmer, le quartz pour l'amour, etc.

Dand la Bible, Tetsavé (5 épisodes après Bo) décrit les habits du grand-prêtre, et en particulier un vêtement, l'éphod, sur lequel vient s'appuyer un hoshen ("pectoral").

Tu feras le pectoral de jugement, artistement ouvragé, et que tu composeras à la façon de l’éphod : c’est d’or, d’azur, de pourpre, d’écarlate et de fin retors, que tu le composeras.

Il sera carré, plié en deux ; un empan sera sa longueur, un empan sa largeur. Tu le garniras de pierreries enchâssées, formant quatre rangées.

Sur une rangée : un rubis, une topaze et une émeraude, première rangée ; deuxième rangée, un nofekh, un saphir et un diamant ; troisième, rangée : un léchera, un chebô et un ahlama ; quatrième rangée : une tartessienne, un choham et un jaspe. Ils seront enchâssés dans des chatons d’or.

Ces pierres, portant les noms des fils d’Israël, sont au nombre de douze selon ces mêmes noms ; elles contiendront, gravé en manière de cachet, le nom de chacune des douze tribus.

Ensuite, tu prépareras pour le pectoral des chaînettes cordonnées, forme de torsade, en or pur. Tu feras encore, pour le pectoral, deux anneaux d’or, que tu mettras aux deux coins du pectoral. Puis tu passeras les deux torsades d’or dans les deux anneaux placés aux coins du pectoral, et les deux bouts de chaque torsade, tu les fixeras sur les deux chatons, les appliquant aux épaulières de l’éphod du côté de la face.

Tu feras encore deux anneaux d’or, que tu placeras aux deux coins du pectoral, sur le bord qui fait face à l’éphod intérieurement ; et tu feras deux autres anneaux d’or, que tu fixeras aux deux épaulières de l’éphod, par le bas, au côté extérieur, à l’endroit de l’attache, au-dessus de la ceinture de l’éphod. On assujettira le pectoral en joignant ses anneaux à ceux de l’éphod par un cordon d’azur, de sorte qu’il reste fixé sur la ceinture de l’éphod ; et ainsi le pectoral n’y vacillera point.

Et Aaron portera sur son cœur, lorsqu’il entrera dans le sanctuaire, les noms des enfants d’Israël, inscrits sur le pectoral du jugement : commémoration perpétuelle devant le Seigneur.

Tu ajouteras au pectoral du jugement les ourîm et les toummîm, pour qu’ils soient sur la poitrine d’Aaron lorsqu’il se présentera devant l’Eternel.

Aaron portera ainsi le destin des enfants d’Israël sur sa poitrine, devant le Seigneur, constamment.

Dieu n'a pas attendu Steve Jobs pour inventer l'iPad.

Un blog intitulé La Torah Minérale détaille la correspondance entre les 12 pierres précieuses et les 12 tribus, avec différentes traductions qui ont été proposées.

Position Pierre Tribu Trad. Ed. Sceptre Trad. Chouraqui Trad. L. Segond rév.
1-1Odem (אֹדֶם)Reoubén (רְאוּבֵן)RubisCornalineSardoine
1-2Pitdah (פִּטְדָה)Shim'ôn (שִׁמְעוֹן)TopazeTopazeTopaze
1-3Barékéth (בָרֶקֶת)Lévi (לֵוִי)ÉmeraudeÉmeraudeÉmeraude
2-1Nofék (נֹפֶךְ)Iehouda (יהוּדָה)-MalachiteEscarboucle
2-2Sapir (סַפִּיר)Issaskhar (יִשָּׂשכָר)SaphirSaphirSaphir
2-3Yahalom (יָהֲלֹם)Zebouloun (זְבוּלֻן)DiamantPerleDiamant
3-1Léshém (לֶשֶׁם)Dân (דָּן)-AméthysteAméthyste
3-2Shvo (שְׁבוֹ)Naphtali (נַפְתָּלִי)-AgatheAgathe
3-3Ahlamah (אַחְלָמָה)Gad (גָּד)-HyacintheOpale
4-1Tarshish (תַּרְשִׁישׁ)Ashér (אָשֵׁר)TartessienneBérylChrysolite
4-2Shoham (שֹׁהַם)Iosseph (יוֹסֵף)-OnyxOnyx
4-3Yashféh (יָשְׁפֵה)Biniamîn (בִנְיָמִן)JaspeJaspeJaspe


Le même blog note que le hoshen (חשן), l'habit qui supporte les pierres, a la même guematria (somme des lettres) que... le messie (משיח) ; en effet : מ+ש+י+ח = 358 = ח+ש+ן. Le pectoral est donc symboliquement lié au gardien du paradis ![2] (Et pour ajouter notre pierre à l'édifice, on remarquera que chez les catholiques, le gardien s'appelle... Saint-Pierre. Coïncidence ?)

Sans être trop lapidaire avec les superstitions qui n'amassent pas mousse, on retiendra avant tout le côté artistique des gemmes, avec lesquelles peuvent être confectionnées de jolies créations. Comme l'a dit un groupe populaire, you can't always get what you want, mais parfois si !

Notes

[1] Ainsi dans la panoplie du joailler, on trouvera une pince et une loupe, mais aussi des microscopes, réfractomètres, polariscopes, et spectroscopes. Parmi les signes d'origine naturelle des pierres se trouvent les inclusions, qui peuvent être observées au microscope x100. Certaines pierres présentent un effet d'astérisme, qui n'est pas sans rappeler les constellations.

[2] Les kabbalistes font d'une pierre deux coups, puisque le serpent (נָּחָשׁ) a également une guematria de 358.

jeudi 29 novembre 2012

Begetting Maxwell's demon

The best way to protect the future is to invent it.

Alan Kay

The rules of the Colloque Wright pour la Science, held every two years, are the following. During five evenings, worldfamous scientists present lectures of about 50 minutes followed by a round table discussion of the evening’s subject featuring all five of the week’s lecturers. Questions from the audience are discussed by the speakers and simultaneous translation from English to French and vice versa are provided throughout the program. The conferences are free of charge and open to everyone.

The previous editions were about:

This year's theme was Molecular architecture (Architecture moléculaire). We know that the matter that makes up the world we live in is made of atoms, but this simple statement is of limited use – it is like describing architecture by saying that buildings are made of stones. We would like to know how the atoms are arranged and put together, and how this can explain the astonishing variety of substances which we encounter and use in everyday life, including inside our own bodies.

In a presentation entitled The magic of molecular machines, David Leigh used entertaining magic tricks to explain how scientists use nature's nanotechnology to do creative synthetic chemistry. By developing controlled translational motion (catenane) and controlled rotational motion (rotaxane), researchers are able to manufacture molecular switches, building blocks for a molecular information ratchet (paper) that employs a mechanism reminiscent of Maxwell's demon. It is however powered by an external source (light) hence does not challenge the second law of thermodynamics.

Illustration by Peter Macdonald – Edmonds UK. From catenane.net .

Maxwell's demon is a fundamental Gedankenexperiment in science, where a demon uses information to split lukewarm water into hot and cold water. After a seminal letter from James Clark Maxwell to Peter Tait (1867), subsequent analysis by several generations of scientists revealed a fundamental link between entropy and information, significantly influencing the development of statistical and quantum physics and chemistry, information theory and computer science.

Leigh's final consideration: Chemistry is a bit like love, there is a special one for every one of us. But sometimes, anything will do.

Maxwell's equations have had a greater impact on human history than any ten presidents.

Carl Sagan