Radjaïdjah Blog

jeudi 18 avril 2013

Bitcoin présenté en 5 minutes

Au-delà des monnaies nationales (le Yen ¥, le Yuan ㍐) et communes (l'Euro €) ont émergé de nouvelles monnaies selon deux types de tendances opposées :

  • tendance au ''localisme'', avec l'apparition de devises locales, par exemple dans le cadre d'un système d'échange local (exemple : le dollar Ithaca).
  • tendance à la mondialisation, avec la création de devises mondiales supranationales, comme pourraient être qualifés les DTS du Fonds Monétaire International (lire par exemple cet article pour un historique ou celui-ci sur les accords de Bretton Woods).

Le bitcoin (฿ ou BTC) fait partie de la deuxième catégorie (article séminal). Il s'agit d'une monnaie électronique décentralisée (sans banque centrale), dont le stockage et les transactions combinent certaines technologies de chiffrement et un réseau d'ordinateurs à haute puissance de calcul connectés à internet, permettant d'effectuer des paiements instantanés et irréversibles sans intermédiaires bancaires. Des statistiques, incluant les fluctuations de la valeur du bitcoin depuis sa création, peuvent être observées sur bitcoincharts.

Génération des bitcoins

Le réseau bitcoin, né en 2009, est programmé pour créer 21 millions de bitcoins selon une évolution suivant une série géométrique[1]. Aujourd'hui (avril 2013) il existe environ 11 millions de bitcoins (source). Toutefois, en vertu de son format de stockage électronique, la plus petite unité monétaire en bitcoin est de 0.00000001 BTC (8 chiffres après la virgule) ; l'affichage des valeurs peut cependant être restreint à deux chiffres après la virgule. Si on appelle h฿ cette plus petite quantité[2], la masse monétaire finale de bitcoins sera de 2 100 000 000 000 000 h฿ indivisibles.

Critiques

De nombreuses critiques ont été émises vis-à-vis de bitcoin, comme dans cet article, qui reprochent entre autres :

  • L'opacité : le protocole bitcoin est ouvert. Par contre, les transactions sont cryptées, ce qui rend celles-ci difficilement traçables, donc un tremplin pour le blanchiment (bitcoin est ainsi qualifiée de cryptodevise) : Although the network makes the complete history of every Bitcoin transaction public, it can be difficult to associate Bitcoin identities with real-life identities. Pourtant, Block Explorer permet de suivre les échanges, faisant de bitcoin un système non pas anonyme mais pseudonyme. A contrario le manque d'anonymat est rejeté par ceux qui le recherchent.
  • Un système pyramidal : le reproche le plus frontal adressé à bitcoin est d'être une pyramide de Ponzi. Cet argument est repris (un peu légèrement) par Stephen Colbert dans une présentation assez sommaire (ici ou ). Le bitcoin est aujourd'hui l'or des nerds, et il ne fallait pas attendre autre chose de l'équipe du Colbert Report. Accuser le bitcoin de n'avoir aucune valeur intrinsèque et de n'être accepté que par ceux qui ont confiance en cette valeur, c'est oublier un peu rapidement qu'il en est de même pour l'argent conventionnel qui n'est que monnaie fiduciaire (c'est-à-dire basée non pas indexée sur un bien réel quelconque (étalon), mais sur la confiance de ses utilisateurs). Voir aussi cet article sur les comptes épargne et fonds d'investissement.
  • Une devise intrinsèquement déflationnaire : à terme, avec une masse monétaire constante, le bitcoin est intrinsèquement déflationnaire. En fait, si les conversions depuis et vers les monnaies classiques sont toujours possibles, l'objectif du bitcoin est de tourner en circuit fermé. Avec l'augmentation des biens et services qui acceptent cette monnaie les prix diminuent, ce qui encourage à la thésaurisation et non à la consommation[3].
  • La sécurité : La sécurité est un problème essentiel concernant les sites qui proposent de stocker les portefeuilles en ligne, comme le témoignent de nombreuses fermetures de sites dédiés à cette tâche. Cf ici ou par exemple. De plus, au niveau des fluctuations des cours, comme avec les monnaies classiques, le trading automatisé a parfois des errements avec le bitcoin, comme le relate cet article.
  • Les marchés noirs : Silk Road (dont l'adresse est uniquement accessible via Tor) place de marché anonymisée utilisant bitcoin comme monnaie d'échange. Cet excellent article sur la route de la soie mentionne aussi Black Market Reloaded, un marché un peu plus glauque où peuvent s'acheter et vendre des contrats d'élimination.
En pratique

En pratique, les principaux clients pour avoir accès au réseau sont Bitcoin-Qt et Armory. De plus certains sites proposent des plateformes d'échange, tels MtGox, TradeHill, BitMit, ou Forbitcoin. Un portefeuille est stockable en local ou sur le cloud comme Wuala ou autres. Enfin, il existe des applications Android comme Bitcoin Wallet.

Le futur

De façon assez tautologique, on peut envisager trois scénarios possibles pour le bitcoin :

  • une niche pour le paiement en ligne, utilisée uniquement par une petite communauté d'initiés
  • une généralisation de son usage à toute une population ou tout un pays
  • sa disparition suite à des attaques de pirates sur le plan technique ou d'agences gouvernementales sur le plan légal


Conclusion

En conclusion, bitcoin est une expérience, n'investissez que de l'argent que vous pouvez vous permettre de perdre, n'est-ce pas.

Le Radjaïdjah Blog a bien sûr une adresse bitcoin : 1radjaJx4P2GNuxv58PMjE6GJZscZX9um .

Radjaïdjah Blog bitcoin QR code

Addendum (mai 2013) : cet article de Wired UK sur les cryptodevises alternatives, comme Litecoin (LTC), PPcoin (PPC), Freicoin (FRC), SolidCoin, BBQCoin, Fairbrix, GeistGeld, Namecoin, Terracoin, Feathercoin, etc.

Notes

[1] Comme le précise ce court article, les bitcoins n'ont aucune « valeur » intrinsèque, le système n'est en aucune façon lié au système bancaire actuel, et permettent d'avoir une unité d'échange indépendante des banques. Afin de donner de la valeur aux bitcoins, le système rend donc leur création de plus en plus difficile avec le temps de telle sorte que leur nombre total tendra asymptotiquement vers une limite d'environ 21 millions de bitcoins. L'idée est ainsi de donner aux bitcoins un caractère analogue à celui des métaux précieux, existant en quantité finie et dont l'extraction se fait lentement et péniblement.

[2] Ce quantum de bitcoin est appelé un satoshi, en l'honneur du créateur du système Satoshi Nakamoto.

[3] C'est d'ailleurs pour ça qu'un objectif commun à de nombreuses banques centrales, y compris la BCE, n'est pas la stabilité des prix mais la stabilité de la hausse des prix. L'inflation ainsi fabriquée incite aux dépenses et aux transactions, augmentant la vitesse de circulation de la monnaie.

lundi 4 février 2013

Bioéthique 2013

Les débats sociétaux autour de la bioéthique, du transhumanisme, du mariage homo, des mères porteuses, de la vie, deviennent de plus en plus d'actualité. Or, cette semaine avait lieu le Forum Européen de Bioéthique 2013 à Strasbourg, avec un vaste programme. Au-delà des aspects artistiques précédemment évoqués, les thèmes étaient :

Avec les progrès de la médecine et de la biologie de synthèse, l’Homme va-t-il pour la première fois prendre la main sur l’évolution et l’équilibre des espèces vivantes ?

De l’Homme réparé à l’Homme augmenté : en route vers le post-humain ? L’Homme augmenté est doté de techniques qui permettent d’accroitre ses capacités naturelles. Personnage favori de la science-fiction, il se dessine progressivement dans notre réalité. Quelles conséquences pour l’humanité ?

Conférence inaugurale à deux voix. Jean-François Mattei. Ancien ministre, président de la Croix-Rouge française, président du conseil scientifique du Forum Européen de Bioéthique en 2010, membre du conseil scientifique du Forum Européen de Bioéthique. Israël Nisand. Professeur de médecine, chef du pôle de gynécologie obstétrique...

Débat très intéréssant qui cristallise la thématique du forum, portant sur les sujets de l'appartenance du corps (a-t-on un corps ? est-on un corps ?), du transhumanisme, de l'avortement, des dons d'organe, de la procréation médicalement assistée, de l'adoption, des mères porteuses, de l'eugénisme, etc.

Greffe de la main, greffe de la peau, greffe du visage… les succès médicaux se confirment. Mais quelles questions éthiques et identitaires posent-elles au sein de notre société et en premier lieu aux personnes concernées ?

Donner et recevoir. Quels sens revêtent ces deux notions, à priori consensuelles ? Car à y regarder de près, les sens divergent, y compris d’un pays à l’autre en Europe. Le débat est éthique, philosophique et juridique. Pas de don sans dette, disait Marcel Mauss.

Le marché des organes humains prospère à l’échelle mondiale. En dépit des lois, des réseaux sont démantelés, des scandales éclatent, et le récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé s’en alarme. Le vol d’organes, la vente d’organes sont juteux et dramatiques pour les personnes et les pays vulnérables.

Rien ne se jette, tout se recycle, y compris les matériaux issus des blocs opératoires. Mais avec quelle information, quel consentement et à quels usages ?

Détaché du corps inerte, la conscience peut néanmoins être active. Etat paradoxal qui pose la question de la subjectivité à la matérialité du corps et interroge le praticien et la société dans ses choix. Même les frontières de la mort s’en trouvent reculées.

Autour du corps comme matière première à modeler selon l'ambiance du moment, les usages et comme support d'expression, y compris dans l'art.

Identifier par l’empreinte, le sang, l’iris, les cheveux… Les outils scientifiques servant à la traçabilité fleurissent et dans leur sillage des questions nombreuses sur la liberté individuelle et les pratiques mercantiles.

De la difficulté à penser le corps, à vivre cette « pesanteur » et sa « chute ». Regards croisés entre les disciplines, les cultures et les époques.

Corps malade, corps tatoué, corps scarifié. Entre les maux, l’ornementation et la sublimation du corps, comment comprendre ces pratiques autour du corps ? Que disent les maux du corps ?

Est-ce une nouvelle façon de vieillir ? LLe moyen de se recréer ? La jeunesse devient aussi un vesteur de l'intégration sociale.

Le droit pose ce postulat : l’indisponibilité du corps humain. Mais entre la note de cadrage et les pratiques, la réalité est beaucoup plus nuancée.

La médecine et la recherche sont en train de franchir un cap important concernant le remplacement de pièces détachées du corps. Jusqu’où ira la médecine du corps en kit ? A quels usages ?

Quelles pratiques entourent les essais sur le médicament et les techniques chirurgicales ?

Le grand marché des pilules de la surpuissance et du bonheur font écho à la suprématie du culte de la performance.

L’Homme va-t-il pour la première fois prendre la main sur l’évolution et l’équilibre naturel des espèces vivantes ?

Entre les tenants du pour et contre reste cette question : a-t-on vraiment le choix de dire oui ou non à la prostitution.

Démêler les fils entre sexe, genre, identité et orientations sexuelles sur un fond d'évolutions sociétales bouleversantes.

Au final, des sujets biophilosophiques assez liés à l'actualité politique et aux réflexions contemporaines.

jeudi 29 novembre 2012

Begetting Maxwell's demon

The best way to protect the future is to invent it.

Alan Kay

The rules of the Colloque Wright pour la Science, held every two years, are the following. During five evenings, worldfamous scientists present lectures of about 50 minutes followed by a round table discussion of the evening’s subject featuring all five of the week’s lecturers. Questions from the audience are discussed by the speakers and simultaneous translation from English to French and vice versa are provided throughout the program. The conferences are free of charge and open to everyone.

The previous editions were about:

This year's theme was Molecular architecture (Architecture moléculaire). We know that the matter that makes up the world we live in is made of atoms, but this simple statement is of limited use – it is like describing architecture by saying that buildings are made of stones. We would like to know how the atoms are arranged and put together, and how this can explain the astonishing variety of substances which we encounter and use in everyday life, including inside our own bodies.

In a presentation entitled The magic of molecular machines, David Leigh used entertaining magic tricks to explain how scientists use nature's nanotechnology to do creative synthetic chemistry. By developing controlled translational motion (catenane) and controlled rotational motion (rotaxane), researchers are able to manufacture molecular switches, building blocks for a molecular information ratchet (paper) that employs a mechanism reminiscent of Maxwell's demon. It is however powered by an external source (light) hence does not challenge the second law of thermodynamics.

Illustration by Peter Macdonald – Edmonds UK. From catenane.net .

Maxwell's demon is a fundamental Gedankenexperiment in science, where a demon uses information to split lukewarm water into hot and cold water. After a seminal letter from James Clark Maxwell to Peter Tait (1867), subsequent analysis by several generations of scientists revealed a fundamental link between entropy and information, significantly influencing the development of statistical and quantum physics and chemistry, information theory and computer science.

Leigh's final consideration: Chemistry is a bit like love, there is a special one for every one of us. But sometimes, anything will do.

Maxwell's equations have had a greater impact on human history than any ten presidents.

Carl Sagan

jeudi 9 août 2012

The future of our societies

The world is changing, and it's hard to tell in which direction it evolves. Far from the ancient descriptions of potential ideal societies toward which it could incline, it seems, for unclear reasons, that most of the foretellers' trends are characterized by pessimistic notes. Indeed, what does our best predictor, art, have to say? Various fictitious devastated states of the world have been depicted as direct consequences of human activities. Planet of the Apes shows a return to primary civilizations after a nuclear warfare. Other uncareful and destructive behaviors may lead to climatic disasters according to The Day after Tomorrow and desolating droughts (combined with famine because of ressource consumption) according to Soylent Green. More humorously, intellectual decadence has been addresed in Idiocracy.

A few futuristic movies have envisioned societies where feelings are suppressed and with a high culture for performance. They share a common idea: escaping from a utopian but dehumanized world to conquer freedom. In Gattaca, a transhumanist society, a member of the underclass of humans, the kind employed to do menial jobs,[1] tries to infiltrate the elite to fulfill his dream : travelling to the stars. In Equilibrium rulers use a drug, Prozium, to annihilate feelings, which are illegal. The Island presents a world where people are raised to work until one day where they are elected to go to "the Island", a paradise. In his review of the movie, the most famous film critic, Roger Ebert, notes that (spoiler warning) it was a little eerie, watching "The Island" only a month after reading Kazuo Ishiguro's new novel Never Let Me Go. Both deal with the same subject: raising human clones as a source for replacement parts. The creepy thing about the Ishiguro novel is that the characters understand and even accept their roles as "donors," while only gradually coming to understand their genetic origins. They aren't locked up but are free to move around; some of them drive cars. Why do they agree to the bargain society has made for them? The answer to that question, I think, suggests Ishiguro's message: The real world raises many of its citizens as spare parts; they are used as migratory workers, minimum-wage retail slaves, even suicide bombers.

In the past, some authors have been quite successful at describing the future on Earth. A classical example concerns the duo formed by George Orwell's 1984 and Aldous Huxley's Brave New World. In the foreword of his book Amusing ourselves to death, the media theorist Neil Postman[2] holds that what Orwell feared were those who would ban books. What Huxley feared was that there would be no reason to ban a book, for there would be no one who wanted to read one. Orwell feared those who would deprive us information. Huxley feared those who would give us so much that we would be reduced to passivity and egoism. Orwell feared that the truth would be concealed from us. Huxley feared the truth would be drowned in a sea of irrelevance. Orwell feared we would become a captive culture. Huxley feared we would become a trivial culture, preoccupied with some equivalent of the feelies, the orgy porgy, and the centrifugal bumblepuppy. These remarks are illustrated here and in a different manner there; they show how Orwell's and Huxley's visions match, in some measure, our contemporary world. And everyone of us can do something about it.

Notes

[1] Such inequalities are also depicted in In Time, by the same director, where money is replaced by a lifetime counter, literally revealing that today, not only time is money, but also money is time.

[2] Neil Postman has also insightful views on education and the disappearance of childhood. As he puts, children are the living messages we send to a time we will not see.

lundi 21 novembre 2011

Secrets and light

Is a book relating the history of quantum key distribution needed? For sure.

As quantum key distribution (QKD) becomes more and more used to encrypt data on networks, there is an emerging need for a popular account of its history. QKD is, after all, the first real-world application taking advantage of the quantum properties of particles at the individual level. Hence, such a book is craving to be authored. The outline could be along the lines of[1]:

  1. Motivational introduction - How real-world quantum key distribution was used in referendums in Geneva or during the 2010 soccer world cup in South Africa.
  2. Brief history of classical cryptography - as described in Simon Singh's Code Book and in Bruce Schneier's Applied Cryptography.
    1. The first steps of cryptography - Caesar, Vigenère, steganography, etc
    2. Cryptography goes professional - 20th Century: encryption systems become weapons (WWII with Enigma, DES and PGP later)
    3. A short review of modern mathematical cryptography
      • Private key cryptography: one-time pad, Blowfish, AES, ...
      • Public key cryptography: Diffie-Hellmann, El-Gamal, RSA
  3. The advent of physical cryptography
    1. An anecdotal side effect of QM formalism - Wiesner70, BB84, Ekert91
    2. The cornerstone of QKD - the no-cloning theorem
    3. Overview of a QKD scheme e.g. BB84; from the photon source to the sifted key
    4. Ideas underlying security proofs - what is the QBER, why it is important
    5. What isn't QKD
      • QKD isn't a method for encryption, but for key distribution, to be combined with symmetric encryption
      • QKD's security isn't unconditional (problem of authentication, QKA)
    6. History of QKD achievements - in terms of speed, distances...
  4. From laboratories to commercial systems
    1. Who is interested in QKD
    2. Arguments in favour of QKD
      • time-vulnerability of asymmetric encryption
      • detection of eavesdroppers
    3. History of pioneer start-ups - idQ, MagiQ, Smartquantum, ...
  5. Attacks against QKD: quantum hacking
    1. Simple attacks, simple remedies
    2. Security holes due to implementation
    3. Attacks on commercial systems as a proof of maturity
    4. Competition between defenders and attackers
  6. Connections
    1. Bit commitment
    2. Quantum private queries
    3. Positional authentication
    4. Teleportation
  7. Perspectives
    1. The problem of the unknown dimension of Alice and Bob's Hilbert space
    2. Device-independent QKD - connection with nonlocality and violation of Bell inequalities
    3. Post-modern security of QKD
  8. Technical appendixes
    1. Formalism of BB84
    2. RNG, QRNG, DIQRNG

In the end, the remaining question is: who will write it?

Notes

[1] This outline draft is likely to be updated at random moments.

vendredi 28 octobre 2011

The future of science

This Wednesday, particle physicist Lisa Randall was invited on Jon Stewart's Daily Show whose topic was... science, its facets and its effects. To observe how science is perceived by some people (skip directly to 5:20) could be somehow depressing, but at the same time it is refreshing because it causes a lot of us scientists to leave for a few seconds our ivory towers (or our cardboard ones in France) where we feel clever and indispensable to humanity.

Nevertheless, this entry is rather about the ongoing shift in the way science is done and presented. Indeed, it is hard to imagine that so far, mainstream science has been hardly affected by the advent of the internet (although most publications are now available online). To put it a bit provocatively, science undergoes a long tradition of inertia and intrinsic resistance to change. And in today's world, this appears not only as paradoxical, since scientists are supposed to be ahead of their times, but also as quite suboptimal.

But this is changing. Is this evolution being documented? It was good news to be informed (through an e-mail apparently sent with alpine, which is, so to say, the icing on the cake) that Michael Nielsen, co-author with Isaac Chuang of Quantum computation and quantum information, has published a new book on open science, called Reinventing Discovery: The New Era of Networked Science. It's unfortunate he couldn't entitle the book A new kind of science because that's already taken.

A few insights of what the book (which I didn't read -yet) is about can be found in this essay and in this TEDx talk. It seems that Michael Nielsen's aim is not to elaborate big theories about the beauty of openness, but rather to illustrate his point that open science is both important and ineluctable, with amusing or thought-provoking concrete cases of "open" experiments (e.g. arXiv, GenBank, or the journal of visualized experiments), including failures (e.g. online comments sites). A nice touch is that Michael Nielsen puts his brain where his pen is since he's working on "massively collaborative mathematics" projects like Polymath.

In particular, an important issue concerns the ways of discussing experiments and disclosing the results to peers. Traditionally this is done through expensive peer-reviewed journals, but of course their legitimacy has been questioned. Today, serious scientific discussions are being held in more and more informal ways, e.g. via weblogs and wikis. In the long term, it is likely that such journals won't be needed at all anymore (think of the majors in the music industry). Michael Nielsen prophetizes that future publishers will rather be technology-driven companies.

All in all, the future of science is more networked and more open. Let's be prepared for it, and better, let's be part of it.

Addition: Michael Nielsen TED talk on open science, November 2011

A new way of making science does not triumph by convincing its opponents and making them see the light, but rather because its opponents eventually die, and a new generation grows up that is familiar with it.

Max Planck (almost)