Radjaïdjah Blog

mercredi 11 avril 2018

The dark side of technology II

After the dark side of chocolate and the dark side of intelligence, here is the second part of The dark side of technology, aka Charlie Brooker's third season of the mini-series Black Mirror.

  • 3x01 - Nosedive - A funny trip to a high-class wedding, or a dive inside a world where your personal online score is a real-life access key. Themes: social media, peer pressure, virtual life, online scores.

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  • 3x02 ★ - Playtest - An American traveler short on cash signs up to test a new gaming system using a revolutionary implant. Themes: VR, entertainment, game, experiments, memory, fear.

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  • 3x03 ★ - Shut Up and Dance - Kenny's fun suddenly turns into a blackmail situation involving allying with a strange individual. Themes: privacy, blackmail.

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  • 3x04 - San Junipero - A transcendental connection between two girls. Themes: bonding, party, VR.

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  • 3x05 - Men Against Fire - Some soldiers, some mutants, a war. Themes: eugenics, perception, brain.

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  • 3x06 ★ - Hated in the Nations - In near-future London, police detective Karin Parke, and her tech-savvy sidekick Blue, investigate a string of mysterious deaths with a sinister link to social media. Themes: democracy, death, social media, drones.

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Best episodes are starred.

mardi 13 janvier 2015

The dark side of technology

After the dark side of chocolate and the dark side of intelligence, here is evoked the dark side of technology, explored by Charlie Brooker's mini-series Black Mirror.

  • 1x01 ★ - The National Anthem - Upon the abduction of the Queen's daughter, a mysterious kidnapper has a bizarre request. Themes: social media, peer pressure, utilitarianism.

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  • 1x02 ★ - Fifteen Million Merits - In a world where low-rank people operate bikes to power their environment, there is one escape: a X-factor-like TV contest. Or is there? Themes: TV show, entertainment, systems, rebellion, purpose.

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  • 1x03 - The Entire History of You - In these days most of people are equipped with a device recording their life, and can at any moment replay or share any part from its databank. Trust issues arise within a hi-tech couple as the wife refuses to show some episodes of her own past. Themes: device implantation, privacy, openness, augmented reality, memory.

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  • 2x01 - Be Right Back - The sudden death of her husband leads a woman to use a new online service that lets people stay in touch with a virtual version of the deceased. Themes: death, memory, IA, social media.

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  • 2x02 - White Bear - A woman wakes up only to find herself and a bunch of allies chased by costumed characters, while ordinary people record the hunt on their smartphones. Flashes trigger blurry memory flashbacks. Themes: memory, justice.

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  • 2x03 - The Waldo Moment - The rise of a virtual candidate and the fall of its human interpreter. Themes: political campaigns, social medias.

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  • Special ★ - White Christmas - A 3-part dialog in a wooden outpost of two men sharing their troubled past. Themes: memory, augmented reality, coaching, slavery.

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Best episodes are starred.

lundi 18 mars 2013

Robots (I)

Les musée des arts et métiers organisait cet hiver une exposition sur les robots.

Certaines considérations morales autour des robots et de leurs prérogatives avaient été envisagées il y a bien longtemps par les auteurs de science-fiction, comme l'illustrent les trois lois de la robotique d'Isaac Asimov :

  1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
  2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.
  3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.

Avec la présence de Nao (présenté dans l'article sur la neutralité du net) et autres consorts, l'histoire des robots se déclinait selon :

  1. Introduction (à la veille d'une révolution ?)
  2. Robot, qui es-tu ?
  3. Robot, d'où viens-tu ? (différence entre robots et automates)
    1. Introduction
    2. De l’Égypte des pharaons aux ingénieurs mécaniciens grecs
    3. La popularisation des automates et la naissance de l’horlogerie
    4. Lorsque l’androïde paraît...
    5. XIXe et XXe siècle : la consécration avant le déclin
    6. Des automates pour tous
  4. Nom de code Robota
    1. La cybernétique, projet de l’après-guerre (oeuvre et leg de Norbert Wiener)
    2. Les robots dans l’industrie (tâches répétitives, pénibles, et dangereuses confiées aux machines, taylorisme, collaboration homme-robot)
    3. Robots et nucléaire : servir et protéger en milieu extrême (remplacer l'homme en milieu hostile en cas de catastrophe nucléaire)
    4. Les robots des abysses (robots téléopérés et sous-marins autonomes dans la pression et l'opacité des milieux sous-marins)
    5. Les robots au coeur de la conquête spatiale (Lunokhod 1, Spirit, Opportunity, Curiosity)
    6. Robots et défense : préserver des vies et des territoires ? (zones de conflit : robots biomimétiques, robots-soldats, robots multifonctions autonomes (ex : drones))
  5. Robots Domesticus
    1. Usables et corvéables (surveillance, nettoyage)
    2. Des robots au foyer (domotique)
  6. Le robot est-il l'avenir de l'homme ? (robots-chirurgiens, prothèses bioniques, exosquelettes, greffes et implants mécatroniques)
  7. Robots entre science et fiction (androïdes, imitations mécaniques d’un homme parfait)

Comme l'art aléatoire, les robots soulèvent de nombreuses questions d'éthique, depuis le golem du maharal de Prague : intelligence artificielle, conscience robotique, droit des robots, etc.

lundi 4 février 2013

Bioéthique 2013

Les débats sociétaux autour de la bioéthique, du transhumanisme, du mariage homo, des mères porteuses, de la vie, deviennent de plus en plus d'actualité. Or, cette semaine avait lieu le Forum Européen de Bioéthique 2013 à Strasbourg, avec un vaste programme. Au-delà des aspects artistiques précédemment évoqués, les thèmes étaient :

Avec les progrès de la médecine et de la biologie de synthèse, l’Homme va-t-il pour la première fois prendre la main sur l’évolution et l’équilibre des espèces vivantes ?

De l’Homme réparé à l’Homme augmenté : en route vers le post-humain ? L’Homme augmenté est doté de techniques qui permettent d’accroitre ses capacités naturelles. Personnage favori de la science-fiction, il se dessine progressivement dans notre réalité. Quelles conséquences pour l’humanité ?

Conférence inaugurale à deux voix. Jean-François Mattei. Ancien ministre, président de la Croix-Rouge française, président du conseil scientifique du Forum Européen de Bioéthique en 2010, membre du conseil scientifique du Forum Européen de Bioéthique. Israël Nisand. Professeur de médecine, chef du pôle de gynécologie obstétrique...

Débat très intéréssant qui cristallise la thématique du forum, portant sur les sujets de l'appartenance du corps (a-t-on un corps ? est-on un corps ?), du transhumanisme, de l'avortement, des dons d'organe, de la procréation médicalement assistée, de l'adoption, des mères porteuses, de l'eugénisme, etc.

Greffe de la main, greffe de la peau, greffe du visage… les succès médicaux se confirment. Mais quelles questions éthiques et identitaires posent-elles au sein de notre société et en premier lieu aux personnes concernées ?

Donner et recevoir. Quels sens revêtent ces deux notions, à priori consensuelles ? Car à y regarder de près, les sens divergent, y compris d’un pays à l’autre en Europe. Le débat est éthique, philosophique et juridique. Pas de don sans dette, disait Marcel Mauss.

Le marché des organes humains prospère à l’échelle mondiale. En dépit des lois, des réseaux sont démantelés, des scandales éclatent, et le récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé s’en alarme. Le vol d’organes, la vente d’organes sont juteux et dramatiques pour les personnes et les pays vulnérables.

Rien ne se jette, tout se recycle, y compris les matériaux issus des blocs opératoires. Mais avec quelle information, quel consentement et à quels usages ?

Détaché du corps inerte, la conscience peut néanmoins être active. Etat paradoxal qui pose la question de la subjectivité à la matérialité du corps et interroge le praticien et la société dans ses choix. Même les frontières de la mort s’en trouvent reculées.

Autour du corps comme matière première à modeler selon l'ambiance du moment, les usages et comme support d'expression, y compris dans l'art.

Identifier par l’empreinte, le sang, l’iris, les cheveux… Les outils scientifiques servant à la traçabilité fleurissent et dans leur sillage des questions nombreuses sur la liberté individuelle et les pratiques mercantiles.

De la difficulté à penser le corps, à vivre cette « pesanteur » et sa « chute ». Regards croisés entre les disciplines, les cultures et les époques.

Corps malade, corps tatoué, corps scarifié. Entre les maux, l’ornementation et la sublimation du corps, comment comprendre ces pratiques autour du corps ? Que disent les maux du corps ?

Est-ce une nouvelle façon de vieillir ? LLe moyen de se recréer ? La jeunesse devient aussi un vesteur de l'intégration sociale.

Le droit pose ce postulat : l’indisponibilité du corps humain. Mais entre la note de cadrage et les pratiques, la réalité est beaucoup plus nuancée.

La médecine et la recherche sont en train de franchir un cap important concernant le remplacement de pièces détachées du corps. Jusqu’où ira la médecine du corps en kit ? A quels usages ?

Quelles pratiques entourent les essais sur le médicament et les techniques chirurgicales ?

Le grand marché des pilules de la surpuissance et du bonheur font écho à la suprématie du culte de la performance.

L’Homme va-t-il pour la première fois prendre la main sur l’évolution et l’équilibre naturel des espèces vivantes ?

Entre les tenants du pour et contre reste cette question : a-t-on vraiment le choix de dire oui ou non à la prostitution.

Démêler les fils entre sexe, genre, identité et orientations sexuelles sur un fond d'évolutions sociétales bouleversantes.

Au final, des sujets biophilosophiques assez liés à l'actualité politique et aux réflexions contemporaines.

lundi 31 décembre 2012

La croissance de la décroissance

Le mois dernier Paul Ariès était invité à parler de décroissance, par ailleurs un des thèmes du GIMUN de cette année. Sur le fond c'était assez clair, sur la forme il est possible que le « compte-rendu » qui suit paraisse un peu désordonné et confus.

Selon Ariès, la nécessité d'une politique de décroissance (sous-entendu: de l'activité économique) provient des deux considérations suivantes :

  • Si les 7 milliards humains vivaient comme les Européens il faudrait 3 planètes pour les supporter (7 s'ils vivaient comme les Américains).
  • Il est moralement injuste que certaines catégories vivent bien mieux que d'autres[1] (ce qui est bien sûr contesté par les tenants du libéralisme).

Muni de son nouveau livre Le socialisme gourmand, Paul Ariès appelle à rompre avec le capitalisme, système « diablement efficace ». Le capitalisme serait en effet un système à la fois :

  • exploitant le travail et pillant les ressources
  • intrinsèquement productiviste, impensable sans croissance
  • imposant des styles de vie et des modes de vie

Selon le gouvernement socialiste actuel, il n'y a pas de solution aux inégalités sans croissance. Il apparaît ainsi que la gauche est divisée en deux catégories : la gauche productiviste (au pouvoir), et la gauche antiproductiviste (qui résiste au progrès[2]).

Paul Ariès fait partie ce cette dernière, dans la tradition des paysans qui s'opposaient au glânage, des ouvriers qui cassaient les machines, de Lafargue, de Fourier, des milieux libertaires, et de certains syndicalistes, et à l'opposé des pessimistes à l'image de l'école de Francfort, où les milieux populaires étaient perdus car perdus dans le milieu de la consommation.

La décroissance que défend Paul Ariès n'est pas celle du journal La Décroissance, synonyme d'austérité, de « décroissance de droite », malthusienne, mais plutôt d'une décroissance « intelligente ». Il y a de nombreuses directions pour aller dans la direction d'une décroissance raisonnable, telles que la lutte contre obsolescence programmée et contre le gaspillage : (un produit fini représente 4% des ressources mises en oeuvre pour sa fabrication). Surtout, la planète est assez riche pour passer à ce que les Amérindiens appellent le buen vivir. Il faudrait 40 milliards de dollars pour régler le problème de la sous-nutrition dans le monde (comme le souligne d'ailleurs Jean Ziegler dans le film We feed the world) et 60 milliards pour régler celui de la pauvreté, soit moins de 0.2% du PIB mondial. En même temps, le budget annuel mondial de l'armement est de 1000 milliards de dollars, celui de la publicité est de 900 milliards de dollars, et le produit international criminel (PIC) est estimé également à 1000 milliards.

Il y a ainsi deux concepts clefs dans la « bonne voie » envisagée : redistribution différente et décroissance intelligente. Et y parvenir demanderait un peu de psychologie, car on ne changera pas le monde en culpabilisant ni en faisant appel aux responsabilités mais en suscitant le désir. Le désir, essentiellement, de trois choses[3] :

  1. Le développement de l'économie sociale et solidaire, qui représente aujourd'hui environ 10% de l'économie en France, et a constitué un des secteurs qui a le mieux résisté à la crise[4].
  2. L'extension de la sphère de la gratuité qui passe par un nécessaire développement d'une culture de la gratuité[5] (un thème cher aux partis pirates).
  3. Le développement de la désobéissance à la croissance. Paul Ariès rêve d'une gauche objectrice de croissance tout en évoquant un forum national de la désobéissance multipliant les appels à la désobéissance civile, professionnelle, et institutionnelle.

Dès lors qu'on considère l'intérêt du plus grand nombre dans le cadre d'une « économie du bonheur », les étudent réfutent l'idée d'une corrélation entre pib et accès au bonheur mais trouvent en revanche un lien entre type de société et accès au bonheur. Ainsi Richard Wilkinson montre les conséquences négatives des inégalités économiques sur les sociétés. De plus, comme le capitalisme multiplie les individus superflus, un remède pour pallier ces inégalités serait le revenu minimum universel, éventuellement sous forme partiellement démonétarisée (eau, électricité).

En conclusion, peut-être qu'on ne pourra pas changer le monde mais rien ne nous interdit d'en construire un autre[6].

Notes

[1] Il y a une distribution des richesses à la Pareto : 20% des humains se partagent 80% des richesses mondiales. Plus précisément, un individu possédant au moins 5000€ de patrimoine serait dans le top 50% des humains en termes de richesse, dans le top 10% avec 37500€, et dans le top 1% avec 340000€. Voir aussi le site Slavery Footprint pour savoir combien d'esclaves travaillent pour vous.

[2] Paul Ariès semble opposé à certaines formes de progrès et considère assez sombrement les perspectives transhumanistes qui verraient passer l'homo sapiens au robot sapiens (Jacques Testard parle d'« humanité augmentée ») ou au soma sapiens (avec les technologues comme Anders Sandberg (à qui Ariès attribue bizarrement un prix Nobel) qui étudient les sentiments artificiels et l'ingénierie émotionnelle, des thèmes qui seront évoqués dans l'entrée à venir sur la reprogrammation du cerveau).

[3] Quatre, en fait, car on peut ajouter une nécessaire volonté de surcroît de démocratie (cf l'article de Georges Gurvitch Le principe démocratique et la démocratie future ainsi que l'entrée Démocratie et populisme).

[4] Ce secteur concerne essentiellement les classes moyennes et pauvres, qui évoluent. Lors du forum mondial sur la pauvreté organisé par Emmaüs, 2 constats se sont dégagés : d'une part, un pauvre n'est pas un riche sans argent, d'autre part, un naufragé ne pourra jamais retourner dans le système (et tant mieux). De plus, si le XXe siècle a en quelque sorte vu l'apparition des classes moyennes, le XXIe siècle serait plutôt sur la voie de la démoyennisation, ce qui est finalement une bonne chose si elle est à l'origine d'une remise en question du système dans son ensemble.

[5] Lors du forum national de la gratuité, ont été mentionnées des expérimentations sur gratuité de l'eau vitale, des transports en commun, des services funéraires. Paul Ariès récuse le principe d'une gratuité uniquement « pour les pauvres » et lui préfère celui de gratuité d'émancipation, telle que celle de l'école publique. Mais qu'en serait-il avec le logement, la santé, ou l'alimentation ? Il existe de facto un droit à l'expérimentation ; selon la constitution française, des villes peuvent expérimenter des politiques en dehors de la loi, et la gauche s'est en général trop refusée à expérimenter.

[6] On peut voir ça comme une variation du célèbre Si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?

jeudi 27 décembre 2012

Peut-on reprogrammer le cerveau ?

Avant une réponse scientifique à cette question, que dit l'art sur le sujet ?

Les livres The Bourne Identity (Peter Ludlum) et L'Empire des Loups (Jean-Christophe Grangé) ainsi que les films The Manchurian Candidate et Cypher viennent entrenir les fantasmes des adeptes des théories du complot à ce sujet.

D'autres films comme Le Créateur ou Limitless se penchent sur la question : peut-on doper le cerveau ?

La programmation neuro-linguistique (PNL) peut sembler assez New-Age. Et pourtant, les chercheurs avancent que l'hypnose et les faux souvenirs sont des phénomènes bien réels.

On verra bientôt ce que dit la science à ce sujet.