Un des symboles communément associé à Hanoucca (fête des lumières) est la toupie (en hébreu : סביבון, sevivon), et plus particulièrement le dreidl.
Un dreidl est une toupie à 4 faces (mathématiquement, un 4-dé), où sur chaque face est inscrite une lettre hébraïque. Ces quatre lettres sont נ (noune), ג (guimel), ה (hé) et ש (chine). Elles constituent les initiales de la phrase :
נס גדול היה שם
qui se prononce "Nes Gadol Haya Cham", et qui signifie "un grand miracle a eu lieu là-bas".
Sur les toupies distribuées en Israël depuis 1948, le chine est remplacé par un פ (pé) et la phrase devient
נס גדול היה פה, "Nes Gadol Haya Po", qui signifie "un grand miracle a eu lieu ici".
Le classique jeu de Dreidl se pratique avec les règles suivantes :
- Tous les joueurs débutent avec le même nombre de jetons/pièces/bonbons (en général entre 10 et 15).
- Au début de chaque tour, chaque joueur place un ante d'un ou deux jetons au centre (pot commun)
- Chacun leur tour les joueurs lancent la toupie, et en fonction du résultat doivent recevoir ou donner des jetons au pot. Plus précisément :
- נ (noune) -> le joueur passe son tour
- ג (guimel) -> le joueur ramasse tout le pot, et chacun replace un ante pour un nouveau tour
- ה (hé) -> le joueur prend la moitié du pot
- ש (chine) -> le joueur doit placer un jeton dans le pot
- Le vainqueur est le premier à récolter tous les jetons.
Magie, le lien entre les lettres et les actions en découlant peut se retrouver via le yiddich : en effet
- נ (noune) correspond à nischt (rien), en allemand moderne : nichts
- ג (guimel) correspond à gants (tout), en allemand moderne : ganz
- ה (hé) correspond à halb (moitié), en allemand moderne : halb
- ש (chine) correspons à shtel ayn (dépose), en allemand moderne : stell ein
Il existe des versions plus modernes du jeu, dont le Texas Dreidel, combinant Dreidl et poker Hold'em.
Un commentaire du midrach relate que les quatre faces du Dreidl peuvent être associées aux quatre royaumes s'opposant au peuple juif[1] :
- נ (noune) correspond à Nabuchodonozzor (Babylone)
- ג (guimel) correspond à Gog (Grèce)
- ה (hé) correspond à Haman (Perse)
- ש (chine) correspons à Séir/Esaü (Rome)
Pour finir, ceux qui ont lu l'article sur les pierres précieuses dans la torah se souviendront de l'aspect messianique du serpent. Concernant Hanoucca, on relèvera simplement que נגהש a pour guematria (valeur numérique) 358, soit celle de... משיח !
Sources :
Amy Scheinerman, How to play Dreidl
Rabbi Yaakov, Secret of the Dreidel
חנוכה סמח
Note
[1] Evidemment, il existe une autre interprètation qui affirme que les lettres sont à mettre en rapport avec Nefech (l'esprit), Gouf (le corps), Hacol (la totalité), et Sekhel (la sagesse), qu'ont attaqués respectivement Babylone, la Perse, Rome, et les Grecs.
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