Radjaïdjah Blog

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lundi 6 décembre 2021

5 philosophical short stories for xmas

Time for a humble present, here are five philosophical short stories.

Isaac Asimov's The Last Question describes the world as a computer, or does it.

Daniel Dennett's Where am I takes Putnam's brain in a vat thought experiment to the next level.

Ursulas Le Guin's The Ones Who Walk Away from Omelas is a tale of a city and its inhabitants.

Jorge Luis Borges' Tlön, Uqbar, Orbis Tertius is a literary labyrinth with broken paths.

Howard P. Lovecraft's Ex Oblivione is a mellow experience.

vendredi 22 mai 2020

Kalsarikänni Times or A Path to A Societal Apax

During these challenging C19 times, people stay at home and, as in The Little Prince, drink to forget. Now, because they are at home, no need do dress formally, or better, no need to dress at all.

The Finnish language has a word for that: Kalsarikänni (it describes the specific Scandinavian behavior consisting in absorbing alcoholic beverages in order to of get drunk at home in underwear).

Now, this word is not immediatly translatable, as its meaning is unique to the Finnish language. Any direct linguistic transposition would be lost in translation.

A gamified way to discover such words and expressions is the Sticky Terms application by Philipp Stollenmayer.

Tenants of the weak Sapir-Whorf hypothesis could even argue that untranslatable words from a language embody its spirit.

Now, let's see another facet. What is the common feature shared among the Hebrew words Gevina (cheese), Zechuchith (glass), and Sfarad (Spanish)?

These words appear exactly once in the Tanach (the Bible, to simplify), hence they are difficult to translate.

In linguistics, words appearing with only one occurrence within a corpus (such as the Old Testament, or the literary writings from an author) are called apax legomenon (from ancient Greek άπαξ λεγόμενον, "told once").

Because of its unicity, an apax is somehow a separation, a cut within a text. There is a before, and an after. Like the inverted nuns (׆) in the Torah (Numbers 10:35–36).

The musicologist Wladimir Jankelevitch extends this notion of linguistic apax (single occurence of a peculiar term within a literary corpus) or semantic apax (unique meaning of a term within a peculiar context) to the one of existential apax.

The original essence of this concept is that every moment in a life is an apax. It is a frame, unique, and therefore needs to be enjoyed and cherished.

A variation of the existential apax is that when a once-in-a-lifetime event occurs, it might lead to internal realization and dramatic changes in life. For example, for an individual, the emergence of a disease such as cancer can lead to definitive priority shifting.

But one could also imagine a collective version.

Despite all negative consequences, Covid-19 might arise as a societal apax.

lundi 26 février 2018

Pierre de Ronsard condamné par contumace

Ça y est, l'auteur des Sonnets pour Hélène (1578) a enfin été condamné pour harcèlement suite à son poème "Quand vous serez bien vieille".

#metoo #balancetonporc #carpediem #carpenoctem

Quand vous serez bien vieille (Pierre de Ronsard)


Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard (1578)

mercredi 6 septembre 2017

Le procès des Fleurs du Mal

Le 20 août 1857, moins de deux mois après leur parution, le recueil de poèmes Les Fleurs du Mal est poursuivi pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Le procureur impérial, Ernest Pinard, obtiendra face à l'avocat de Baudelaire, Gustave Gaspard Chaix d'Est-Ange, la condamnation du poète à respectivement 300 et 100 francs d'amende par la sixième Chambre correctionnelle du Tribunal de la Seine

Suite à la loi du 25 septembre 1946, le procès fut révisé en 1949, et la Chambre criminelle de la Cour de Cassation affirmera : « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renferment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas, en leur forme expressive, les libertés permises à l’artiste ; que si certaines peintures ont pu, par leur originalité, alarmer quelques esprits à l’époque de la première publication des Fleurs du Mal et apparaître aux premiers juges comme offensant les bonnes mœurs, une telle appréciation ne s’attachant qu’à l’interprétation réaliste de ces poèmes et négligeant leur sens symbolique, s’est révélée de caractère arbitraire ; qu’elle n’a été ratifiée ni par l’opinion publique, ni par le jugement des lettrés ».

Et voici un remake du procès original, organisé par Lysias Paris I le 14 mars 2013, dans la première chambre de la cour d'Appel de Paris.


Historiquement, la plaidoirie de Gustave Gaspard Chaix d'Est-Ange est essentiellement basée sur le fait que Baudelaire peint le vice mais pour mieux le condamner : Est-ce que, sérieusement, ses intentions peuvent être douteuses ; est-ce que vous pouvez hésiter un instant sur le but qu’il a poursuivi et sur la fin qu’il s’est proposée ? Vous l’avez entendu lui-même il n’y a qu’un moment, dans les explications si loyales qu’il vous a données, et vous avez été frappés sans doute et émus de ces protestations d’un honnête homme.

Il a voulu tout peindre, vous a dit le ministère public ; il a voulu tout mettre à nu ; il a fouillé la nature humaine dans ses replis les plus intimes, avec des tons vigoureux et saisissants, il l’a exagérée dans ses côtés hideux, en les grossissant outre mesure… Prenez garde en parlant ainsi, dirai-je à M. le Substitut ; êtes-vous sûr vous-même, de ne pas exagérer quelque peu le style et la manière de Baudelaire, de ne pas forcer la note et de ne pas pousser au noir ? Mais enfin soit ; c’est là sa méthode et c’est là son procédé ; où est la faute, je vous prie, au point de vue même de l’accusation, où est la faute et surtout où peut être le délit, si c’est pour le flétrir qu’il exagère le mal, s’il peint le vice avec des tons vigoureux et saisissants, parce qu’il veut vous en inspirer une haine plus profonde et si le pinceau du poète vous fait de tout ce qui est odieux une peinture horrible, précisément pour vous en donner l’horreur… ?

Cet argument moraliste consistant à présenter l'intention de l'artiste de peindre le vice pour mieux le condamner sera réitéré ultérieurement à de nombreuses reprises, entre autres pour défendre le Marquis de Sade, et même bien plus récemment dans les années 2000 concernant le film Requiem for a Dream de Darren Aronovsky.

vendredi 14 avril 2017

Les codeurs de l'ombre

Suite de l'article Robozzle (parlant de LightBot et Robozzle), sur les nouvelles méthodes pour apprendre à coder.

Publiée en français aux éditions 404, la série Les codeurs de l'ombre (VO : Secret Coders) (T1 T2 T3) raconte les aventures d'une élève arrivant dans une nouvelle école. C'est une série initiatique sur l'apprentissage de certains concepts de programmation (binaire, variables, fonctions).

Secret Coders Characters

Les éditions 404 ont également publié des variations littéraires des escape games, des escape books, sortes de livres-jeux dont le but est de s'echapper du livre. Par exemple : Prisonnier des Morts.

Tynker est également une approche ludique intéressante pour apprendre à coder.

Enfin, pour s'initier à la logique sous pression, signalons Keep Talking and Nobody Explodes (KTaNE pour les intimes), un jeu coopératif dont le but est de désamorcer des bombes en équipe. Le manuel de déminage a été traduit en français.

Tout cela est très prometteur, si vous connaissez des initiatives francophones similaires n'hésitez pas à les signaler en commentaire.

lundi 1 février 2016

5 clubs où être

Un cadeau du Radjaïdjah Blog pour la nouvelle année : 5 clubs où adhérer absolument en 2016.

1. Corupsis - COmité pour la Réhabilitation et l'Usage du Passé Simple et de l'Imparfait du Subjonctif, dont la bible est Le bar du subjonctif, d'Alain Bouissière.

2. Flat Earth Society - aka la Société de la Terre Plate. Le club pour faire reconnaitre au monde que la Terre est plate.

Flat Earth Society - Charlie Hankin

3. Société des Buveurs d'Eau - un club hélas défunt[1], dont la bible était Scènes de la vie de Bohème, de Henry Murger.

4. Luxuriant Flowing Hair Club for Scientists - Club des Scientifiques à la Chevelure Luxuriante Flottante, offert par Improbable Research, éditeur de Annals of Improbable Research, une variante du célèbre Journal of Irreproducible Results. Un club très improbable, donc.

5. Club Contexte - une sorte de «société secrète dont le but est de semer la confusion partout où elle peut ».

De rien.

Note

[1] La Société des Buveurs d'Eau connut un ennemi juré post-mortem en la personne de Pierre Desproges, qui écrivait dans ses chroniques culinaires : « Certes, l’eau est plus digeste que l’amanite phalloïde et plus diurétique que la purée de marrons. Mais ce sont là futiles excuses de drogués. D’autres vous diront que la cocaïne est moins cancérigène que l’huile de vidange. N’en tenez pas compte. Faites comme moi. Ménagez votre santé. Buvez du vin, nom de Dieu ! Et quand l’appel sournois et satanique de l’eau viendra vous tenter l’épiglotte, au hasard d’un égarement fortuit dans le désert des Tartares, ne cédez pas. Ne vous jetez pas à l’eau que le chamelier - tous des dealers - ou l’oasis - toutes des mirages - viendraient à vous procurer. Serrez les dents. N’oubliez jamais que Bourgueil est à moins de 15 000 km de la Tartarie, à vol d’oiseau. Et rappelez-vous que les plus grands criminels de l’histoire ont tous été des buveurs d’eau : Caligula siphonnait les fontaines du Colisée entre deux orgies patriciennes. Napoléon se faisait péter la sous-ventrière à la Vitelloise pour éliminer ses toxines impériales. Quant à Adolf Hitler, contrairement à ce qu’affirment les antinazis primaires, ce n’est pas pour le plaisir de pisser dans la Vistule qu’il envahit la Pologne, mais pour noyer sa tristesse de Chopin à la source claire des ruisseaux varsoviens. » À noter également que Desproges écrivait dans ses Chroniques de la haine ordinaire : « Il était temps que janvier fit place à février. », ce qui est certes d'actualité mais démontre qu'il semblait aussi être un ennemi du Corupsis, à moins qu'il n'ait été très visionnaire et ait anticipé la disparition progressive de l'accent circonflexe via les réformes orthographiques.

mardi 19 janvier 2016

Générateur de générateurs

Les aficionados d'art aléatoire trouveront ici une liste de générateurs de textes, sur divers thèmes. Le but de cet article étant de constituer une collection de qualité de littérature générative combinatoire.

À tout seigneur tout honneur, viennent en premier les champions des discours creux, les politiciens.

Ce générateur de langue de bois, fidèle aux enseignements de l'ENA (École Nationale d'Administration), produit des discours politiques que pourrait tenir tout ministre en exercice.

Exemple de -long- discours politique produit par le générateur de langue de bois Exemple de -long- discours politique produit par le générateur de langue de bois

Mesdames, messieurs,

la démocratie participative doit réunir les atouts d'une majorité parlementaire qui responsabiliserait sur l'urgence écologique. Je désirerai que vous jaugiez que la formidable complémentarité des différents courants artistiques doit correspondre aux directives indispensables préalablement établies afin de poursuivre l'effort plus que légitime d'une recherche de la meilleure solution possible. Dès lors, sachez que je me battrai pour faire admettre que la complexité de la réalité Française encourage mon attrait avéré de progresser dans la direction d'un rassemblement des conditions de base pour construire sa vie et envisager son avenir. Aujourd'hui, je voudrais vous dire que la vrai question qui nous est posée en terme de maintien des acquis sociaux doit permettre la libre expression d'un plan correspondant véritablement aux exigences légitimes de chacun. Il faut savoir que la situation réelle doit mettre un coup d’arrêt au sentiment de fuite en avant d'une évolution quoiqu'il arrive indispensable à la préservation de notre mode de vie. J'aimerai que vous mesuriez avec discernement que l'effort prioritaire en faveur du statut précaire des exclus a pour effet voulu la pressante exigence d'une intelligence collective où la République tiendra sa promesse égalitaire.

C’est fort de cette unité et fort de votre présence que je peux aujourd'hui m'adresser à vous en cet instant solennel pour vous dire que la nécessité de répondre à votre inquiétude journalière, que vous soyez jeunes ou âgés, efforce notre conscience à l'inéluctable constat d'une société où nous aurions tous notre place. Inutile de chercher à vous convaincre, vous qui savez déceler le vrai du faux, si j'affirme avec force que le particularisme dû à notre histoire unique se trouve déjà à l'étape avancée d'une France forte, riche et attractive. Je serai toujours le premier à assurer que l’élan populaire tourné vers notre avenir commun propose concrètement l'opposition résolue d'une décroissance tangible du nombre d’individus dans la fatalité. Vous ne mettrez pas ma parole en cause si j'exprime le souhait de pointer du doigt que le projet réaliste et ambitieux pour faire de la ville la capitale de toutes les solidarités doit nous mener au recueil ouvertement irrésistible d'une valorisation plus généreuse des moins aisés. Je dois vous avertir que le développement équitable doit parvenir à la comptabilisation mensuelle d'une valorisation sans concession de nos caractères spécifiques. Je lance un appel à toutes celles et ceux qui veulent entendre que l'intensité habituelle des difficultés de l’entreprise contraint la plupart d'entre nous à repenser les fondements d'un temps et d'une époque en phase avec les innovations afin de ne pas être dépassé.

Je dois vous informer que le reflet de l'idéologie du moment doit renouveler la responsabilisation protectrice et la dynamique d'un déploiement visionnaire revivifiant. La démarche est si importante que je peux attester sans difficulté que le droit fondamental des femmes permet la reconnaissance absolue d'un seul vrai recours qui dit qu'il faut faire son devoir au quotidien. Où que nous mène la dualité de la situation conjoncturelle, l'intégration sociale au profit de la vie associative des quartiers doit prendre en compte les préoccupations de la population de base dans l'élaboration d'un monde plus égalitaire où personne n'aurait la sensation d'être exclu par une société de plus en plus exigeante. Le constat est tel que je peux certifier sans mal que la République du respect encourage la diversité et la sensibilité d'un progrès considérable soutenu par l'entente des différents partenaires sociaux. De plus, vous savez pertinemment que la France généreuse doit s'intégrer à la finalisation globale d'un réaménagement dans lequel quiconque pourra en définitive reconquérir sa distinction. Il faut résolument admettre que la tradition attachée à notre mémoire consubstantielle génère la profonde réflexion d'un retard en terme de gestion de contenu qui peut être très facilement rattrapé.

Je demeure entièrement assuré que la conjoncture actuelle interpelle le citoyen que je suis et nous oblige tous à aller de l'avant dans la voie d'une impulsion avançant vers d’avantage de consentement. Je tiens à vous dire ici ma détermination sans faille pour clamer haut et fort que l'escalade du coût de la vie, notamment en ce qui concerne les énergies fossiles atteint la restructuration profonde d'un avenir s'orientant vers plus de progrès et plus de justice. Beaucoup de nos concitoyens n’ont pas encore fait leur choix et pensent que le regain d'intérêt pour le paquet fiscal, nécessaire à l'augmentation du pouvoir d'achat pour tous entraine une mission somme toute des plus exaltante pour moi : l'élaboration d'une délégation ayant pour objectif la préoccupation de la totalité des problématiques de bon sens. Je garde la réelle conviction que la volonté farouche de sortir notre pays de la crise oriente la conscience collective dans la voie d'un mouvement cheminant vers plus d'unité. Je m'efforce sans relâche pour vous, afin que vous appréhendiez au mieux le fait que la mission qui nous a été confiée véhicule les valeurs d'humanisme d'une Europe socialement et économiquement redressée et capable de peser dans un mode multipolaire. Je confirme tout de suite que la société de consommation, telle que nous la connaissons, oblige à la prise en compte encore plus effective d'une France où les plus assidus seraient récompensés.

Je suis naturellement certain que la puissante divergence locale doit être au centre des débats d'une baisse effective du nombre de personne dans la détresse. Et c'est tout à fait sincère quand je déclare avec conviction que la sécurité des personnes connait, par définition, la tentation d'une rupture sans agitation partisane pour retrouver le chemin du vivre ensemble. En effet, c'est en toute prescience que je peux garantir présentement que l'aspiration plus que légitime de chacun au progrès social confirme l'inaliénable volonté d'une prise en charge complète des laissés pour compte. Il se trouve que la répercussion de l'augmentation récurrente des dépenses se concentre sur les citoyens et les forces sociales qui donne un nouvel élan à la France et qui rends possible, avec votre concours, les changements dont notre pays a besoin. Et c'est en toute honnêteté que j'atteste avec évidence que l'hégémonie du profit au détriment de l'humain a pour conséquence obligatoire l'urgente nécessité d'une exigence politique innovante. Et ce n'est certainement pas vous, mes chers compatriotes, qui me contredirez si je vous dis que la force et la richesse de la diversité guide le dialogue identitaire d'une France où collectivité rime avec solidarité.

Aujourd'hui encore plus qu'hier, personne ne me désavouera si je maintien que la réforme sur les régimes spéciaux nécessite de la majorité des Français qu'ils reconsidèrent le socle d'une prospection émérite, et c'est un symbole. Comme disent les Chinois : Qui n'est pas venu sur la grande muraille n'est pas un brave et qui vient sur la grande muraille conquiert la bravitude. Je ne peux affirmer le point de vue qui conduit à penser que la précaution essentielle de protection doit nous amener au choix réellement impératif d'un projet porteur de véritables espoirs, notamment pour les plus démunis. J'ose prendre des risques en vous disant que l'intelligence participative permet d'affirmer la prise de position résultante de l'ordre juste pour une France plus juste. Présentement, l'acuité des problèmes de la vie quotidienne pilote la clairvoyance fédérative sur la route de solutions rapides correspondant aux grands axes sociaux prioritaires. Il m'appartient de vous prévenir que l'autorité juste justifie la démarche vertueuse d'une autorité permettant la meilleure cohérence possible. Par ailleurs, c'est en toute connaissance de cause que je peux affirmer aujourd'hui que l'identité nationale dans notre pays qui perds ses repères prend la direction conditionnelle d'un suivi plus humain des moins fortunés.

Vous appréhendez sans nul doute que la situation d'exclusion que certains d'entre vous connaissent réitère l'élan nouveau d'une focalisation qui se traduit par un choc de méfiance. De plus, vous connaissez certainement la situation qui mène à dire que la montée des dépenses basiques doit insister sur la rupture du lien social et sur le sentiment de vide d'une société politique n’entendant plus assez l'appel répété des français. Je reste fondamentalement persuadé que le processus de concertation au niveau national et local est l’orientation acquise d'une société où vivre mieux ne rime pas forcement avec travailler plus. Je compte sur vous, raison pour laquelle je vous confie que l'approche sociale dans notre pays justifie les subventions publiques d'un processus allant vers plus d'égalité. Je vous garantis sauf inconduite que la dynamique vertueuse doit conduire à l'ouverture intégrale d'un programme plus humain, plus fraternel et plus juste. J'ai depuis longtemps défendu l'idée que l'exceptionnelle diversité culturelle doit décider de l'avenir d'au moins deux générations compte tenu de la lourdeur d'un encadrement plus propice à l'instauration d'un climat de confiance.

Il faut opiniâtrement accepter que l'effort indispensable de défense véhicule les prémices d'une perception des prémices de la récession dans laquelle se trouvent distinguées des repères utiles. Actuellement, la forte disparité régionale doit être le stimulus d'une postérité allant vers essentiellement plus d’équité. Il est tout à fait normal que je vous dise que la refonte du pacte républicain fait ressortir le réel attrait d'un monde nouveau où chacun ira à son rythme et où nous attendrons ceux qui vont un peu plus lentement sans freiner ceux qui veulent accélérer. J'ai toujours pensé que l'évolution sans concession de notre mode de vie doit s'assimiler à la notion intacte d'une restructuration dans laquelle chacun pourra enfin retrouver sa dignité. Pourquoi devrais-je essayer de vous convaincre, il suffit de regarder les chiffres et de constater que ceux-ci illustrent bien que la juste récompense de la promotion sociale conforte mon désir incontestable d'aller dans le sens d'une force sereine et progressiste qui remettra notre pays sur le chemin de la réussite.

Mesdames, messieurs, je vous remercie de votre attention. Par la même soyez assuré de ma réelle implication et du caractère profond de mon engagement concrétisé ici par les mots pour vous offrir un monde meilleur et plus juste.

Application : Franck Lepage crée un discours en direct (source : Scop le Pavé).

Vient ensuite le monde de l'entreprise et son jargon corporate.

Pour les start-ups entrant dans l'univers capitaliste de la levée de fonds, Pitch French Tech vous aidera à construire quelques phrases pour attirer les investisseurs (utilisables dans l'acsenseur (elevator pitch) ou sur Twitter). Exemple : Notre idée de startup est simple, c'est le Foursquare du massage thaïlandais pour les mères célibataires. Notre but est de nous installer en Thaïlande et poster des photos, comme tous les autres. Dans une seconde étape vous pourrez montrer une superbe présentation à toute une assemblée de business angels grâce aux slides générés par pipotronic, fournisseur de contenu textuel pour vos powerpoints, réunions, plaquettes corporate....

La présentation sera avantageusement complétée par ce générateur de discours universels remplis de grandes phrases qui ne veulent rien dire.

Pour l'univers mystico-médical, un générateur de personnalité basé sur l'effet Barnum, applicable aux consultations psychiatriques, horoscopes, tarot, divination, boule de cristal, cartomancie, etc. Le même site offre un générateur de phrases absurdes et inutiles pour briller en société et épater vos amis, le blablator. (Les lecteurs chez qui la phraséologie mystique réveille une vocation de marabout pourront bien sûr bénéficier d'un générateur de carte de medium.)

Exemple de blabla new age généré par le blablator Exemple de blabla new age généré par le blablator

Il est connu  que l'état pathologique  repose sur une violation des lois ésotériques du vide cosmique qui couvre l'Univers et constitue sa gangue.

Il faut bien prendre en considération le fait avéré que la puissance des forces ancestrales de l'humanité représente une relativité ontologique inséparable d'une relativité énonciative, au sens axiologique, et n'est possible qu'à travers la médiation de machines autopoïétiques.

Au regard de ce qui précède, nous pouvons donc affirmer sans ambages que l'objectivité résiduelle est ce qui résiste au balayage de l'infinie variation des points de vue constituables sur lui.

Les adeptes du New Age anglophones pourront se tourner vers ce générateur cosmique.

Pour la vie personnelle et professionnelle, le site Flemmardise propose des générateurs de lettres d'amours pour femmes, pour hommes, de lettres d'insultes pour femmes, pour hommes, de lettres de ruptures pour femmes, pour hommes, et pour le monde du travail, de lettres de licenciement, et de lettres de démission pour femmes et pour hommes.

Enfin, pour les visiteurs les plus architectes, des générateurs de générateurs (meta-générateurs) : Charabia, et l'historique Dada Engine.

En conclusion, un poème généré par ordinateur :

Comptine aléatoire

lundi 29 juin 2015

5 pièces de théâtre

5 pièces pour les amateurs de théâtre.

  • La Chambre Mandarine, avec Marthe Mercadier (La bonne Anna), et Michel Roux (L'école des contribuables), voix française de Tony Curtis / Danny Wilde d'Amicalement Vôtre, amateur de glaçons de rivière.
  • Panique au Plazza, une pièce de Ray Cooney adaptée par Jean-Marie Poiré et Christian Clavier.
  • La soupière, de Robert Lamoureux (Échecs et meurtre, Diable d'homme, L'amour foot, Le Charlatan), avec Micheline Dax (Quelle famille) et Roger Pierre.
  • Grosseses Nerveuses, avec Henri Guybet (Les aventures de Rabbi Jacob).
  • Un Singe en Hiver, reprise du film d'Henri Verneuil avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo.

jeudi 14 mai 2015

5x5 premières phrases

Le saviez-vous : on n'a qu'une seule fois l'occasion de faire une bonne première impression. C'est peut-être pourquoi Jerry Weissman mentionne l'importance des premières secondes lors d'une présentation (cf l'article sur l'art des présentations), qu'il illustre par la suite à l'aide de gambits d'ouverture[1].

Dans un livre c'est un peu la même chose (et dans les articles de blogs aussi d'ailleurs), le premier contact entre l'écrivain et le lecteur, au-delà de la couverture, est la première phrase. Un exemple fameux est l'essai Tristes Tropiques du voyageur et ethnologue Claude Lévi-Strauss, qui débute par le constat : Je hais les voyages et les explorateurs (cf L'art de voyager)

On s'en serait douté, il existe des livres dédiés aux premières phrases des romans, tels que Premières phrases des romans célèbres (2004) de Léon Mazella, ou Les 1000 premières phrases de romans célèbres (2009) de Philippe Loffredo, dont la quatrième de couverture annonce :

Plus que la simple amorce d’un texte, la première phrase est la clé qui ouvre la porte de l’imaginaire de l’auteur, provoquant un « appel d’imagination » comme une porte ouverte crée un appel d’air. Elle est le cordon ombilical qui relie l’âme de l’auteur à son roman balbutiant, et qu’il va immédiatement couper pour que celui-ci, comme un enfant, fasse ses premiers pas, avance doucement, puis se mette à courir et s’invente au fil des pages. Elle n’est pas forcément belle, ni originale. Mais elle est toujours précieuse, toujours émouvante, car elle symbolise le seuil du livre, le point de passage entre deux mondes, la main tendue de l’auteur au lecteur. Cet ouvrage n’a d’autre prétention que celle d’éveiller la curiosité, d’évoquer des souvenirs, d’émouvoir, de distraire et même d’amuser, bref d’emmener le lecteur dans un drôle de voyage en littérature, à travers toutes les époques et tous les pays.

Pour les livres scientifiques, c'est différent. Si le traité Mécanique quantique de Claude Cohen-Tannoudji, Bernard Diu, et Franck Laloë débute par un classique Il n'est pas nécessaire d'insister sur l'importance de la mécanique quantique en physique et en chimie modernes, ou que l'ouvrage Théorie des groupes : une approche intuitive de R. Mirman commence avec Le changement est l'essence de la vie, et de la physique, d'autres auteurs ont des entrées plus romanesques.

Donc, voilà un Jeu littéraire pour le lecteur : trouver les 25 romans + 2 intrus (livres scientifiques) dont les incipits sont donnés ci-dessous.

Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.

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Albert Camus, L'Étranger

Les familles heureuses se ressemblent toutes; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon.

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Leon Tolstoï, Anna Karénine

Au XVIIIème siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables.

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Patrick Süskind, Le Parfum

Lorsque Gregor Samsa se réveilla un matin après des rêves agités, il se trouva métamorphosé dans son lit en un monstrueux insecte.

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Franz Kafka, La Métamorphose

Am-tep était l'artiste en chef du roi, un artiste d'un talent achevé.

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intrus ! -> Roger Penrose, À la découverte des lois de l'univers

« C'est le moment de croire que j'entends des pas dans le corridor », se dit Bernard.

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André Gide, Les Faux-Monnayeurs

Je marmeladais un toast avec panache et je pense n'avoir jamais été aussi prêt de chanter « Tra-la-la » qu'à ce moment, car je me sentais dans une forme printanière ce matin-là.

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Pelgram G. Wodehouse, Gardez le sourire, Jeeves!

Lorsque j'avais six ans j'ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la Forêt Vierge qui s'appelait 'Histoires Vécues'.

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Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince

Appelez-moi Ismaël.

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Herman Melville, Moby Dick

Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace.

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Gabriel Garcia Marquez, Cent ans de solitude

Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins.

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Vladimir Nabokov, Lolita

Une casquette de chasse verte enserrait le sommet ju ballon charnu d'une tête.

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John Kennedy Toole, La conjuration des imbéciles

Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame-de-la Garde signala le trois-mâts le Pharaon, venant de Smyrne, Tieste et Naples.

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Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo

Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.

Je n'ai jusqu'à présent livré au lecteur qu'un seul épisode du journal d'oncle Oswald.

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Roald Dahl, Chienne

« Eh oui ! il y a Dieu... mais il y a vos parents aussi, malgré tout, mon enfant !  »

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Henry de Montherlant, Port-Royal

Il était monté dans mon taxi boulevard Haussmann, un très vieux monsieur avec une belle moustache et une barbe blanche qu'il s'est rasées après, quand on s'est mieux connus.

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Romain Gary, L'angoisse du roi Salomon

Je rêve souvent de l'hôtel du Dauphin.

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Haruki Murakami, Danse, danse, danse

L'univers (que d'autre appellent la Bibliothèque) se compose d'un nombre indéfini, et peut-être infini, de galeries hexagonales, avec au centre de vastes puits d'aération bordés par des balustrades très basses.

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Jose Luis Borges, La Bibliothèque de Babel

Frédéric le Grand, roi de Prusse, arriva au pouvoir en 1740.

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intrus ! -> Douglas Hofstadter, Gödel, Escher, Bach

Alice Della Rocca détestait l'école de ski.

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Paolo Giordano, La solitude des nombres premiers

Pour moi, dans cette causerie millésienne, je veux te présenter une suite variées, et caresser ton oreille bienveillante d'un aimable murmure, si toutefois tu ne dédaignes pas de jeter les yeux sur un papyrus égyptien revêtu d'écriture par la finesse d'un roseau du Nil ; tu verras avec émerveillement des êtres humains quitter leur figure et leur condition pour prendre une autre forme, puis réciproquement par un ordre inverse, se rechanger en eux-mêmes.

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Apulée, L'âne d'or ou les métamorphoses

À onze ans, j'ai cassé mon cochon et je suis allé voir les putes.

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Éric-Emmanuel Schmitt, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran

Bonne chance !

Vous pouvez laisser d'autres premières phrases de romans en commentaire.

Note

[1] Ces gambits d'ouverture (opening gambits) sont au nombre de sept, respectivement : une question, un factoïde, une rétrospective/perspective, une anecdote, une citation, un aphorisme, une analogie.

mardi 17 février 2015

5 creepypastas

En animation, les histoires d'horreurs sont populaires.

Toutefois, une bonne histoire ne suffit pas, la manière de raconter est essentielle, ainsi que le contexte.

Creepy

Pour l'atmosphère sonore, une ambiance sombre et oppressante s'impose. Exemple : les compositions de Christian Stahlberg (chaine).

Pour l'éclairage, une lumière rouge, violette, ou blanche sera la plupart du temps de circonstance. Ou pas d'éclairage du tout.

La dame blanche, c'est dépassé, la mode de l'horreur tourne aujourd'hui davantage autour de Slenderman. La version moderne des histoires d'horreurs : les creepypastas, des légendes urbaines construites sur internet. En voici cinq, extraites du site Creepypasta from the Crypt, avec à chaque fois le début en guise d'appetizer.

1. L'expérience russe d'hypnologie (v.a.) (racontée ici)

Durant la fin des années 1940, des chercheurs russes ont gardé cinq personnes éveillées pendant quinze jours en utilisant un gaz expérimental basé sur des stimulants. Ils étaient enfermés dans un environnement scellé afin de pouvoir contrôler leur consommation d’oxygène de manière à ce que le gaz ne les tue pas, étant donné qu’il était toxique à partir d’une concentration élevée. Cela a eu lieu avant l’invention des caméras en circuit fermé, ils n’avaient donc que des microphones et des fenêtres de verre épais d’une douzaine de centimètres en forme de hublot qui permettaient de les surveiller. La chambre était équipée de lits d’appoint sans literie, de l’eau courante et de toilettes, et contenait des livres et suffisamment de nourriture sèche pour qu’ils puissent tenir à cinq pendant plus d’un mois.

Les sujets de test étaient des prisonniers politiques jugés ennemis de l’État durant la Seconde Guerre Mondiale.

2. Eidétique

Avant que je commence, laissez-moi vous expliquer ce qui m'arrive. Le terme technique pour ce que je suis est appelé un eidétique. Vous avez déjà sûrement entendu parler de personnes avec des mémoires photographiques, eh bien c'est ça, excepté que les eidétiques, de ce qu'ils se rappellent, ne sont pas limités à leur seule vision. Chaque cas varie dans ses capacités spéciales, le sens de l'ouïe, du goût, de l'odeur et du toucher peuvent être utilisés n'importe quand. Quelques eidétiques sont aussi connus pour avoir la possibilité de voir ce qu'ils pensent. C'est la catégorie dont je fais partie.

3. Peter Pan

J'ai toujours adoré les contes, «Blanche neige», «Le Petit Chaperon Rouge»... Et même maintenant je continue de les lire encore et encore, les histoires je les connais par cœur, à tel point que je serais capable de reconnaître la moindre référence à ces contes dans les films, les livres, et … les faits-divers .

Vous seriez surpris du nombre de faits-divers qui peuvent rappeler une de ces histoires, je me suis amusé à les collectionner. Ça peut aller du truc complètement con, l'histoire d'un type qui a réveillé sa copine dans le coma après l'avoir embrassée, aux choses les plus morbides qui soient, comme ce chasseur qui, pris d'une crise de folie, a tiré à plusieurs reprises sur une petite fille avec son fusil de chasse avant de l'attacher à un arbre, dans un regain de lucidité ou de panique totale, pour la donner à manger au loup qui rôdait dans les parages pour faire disparaître son crime.

De tous ces faits-divers peu connus, un a retenu mon attention plus que les autres, une série de crimes irrésolus qui m'ont poussé à enquêter de mon côté malgré les menaces de la police.

Le meurtrier est un fou que j'ai surnommé «Peter Pan».

4. L'Homme

Je fais des cauchemars... Je fais beaucoup de cauchemars... Beaucoup trop, trois à quatre chaque nuit. J'essaye de les noter dans un carnet posé sur ma table de chevet, ça fait maintenant un mois que j'emmagasine les récits de mes nuits agitées ou les simples bribes encore dans ma mémoire. Mes nuits se passent toujours de la même façon, je vais me coucher, je me réveille avec le coeur battant vers deux ou trois heures du matin, j'ouvre mon carnet, j'écris ce dont je me souviens, puis je me rendors. Je me réveille en sursaut à 4h09, j'ouvre mon livre, j'écris, je me rendors. Pour finir je me réveille tétanisé à 6h34, j'ouvre mon journal lentement, j'écris encore en tremblant, et soit je continue le supplice encore une fois, soit je me lève. Je n'ouvre jamais mon carnet en journée. En fait je ne l'ai jamais ouvert, sauf pour noter mes terreurs nocturnes. J'ai peur de me souvenir.

5. Possédée par le mal

Je m'en souviens comme si c'était hier. Tout a commencé par une nuit sans lune, la veille de mon 13e anniversaire. J'étais seule dans ma chambre à ce moment là, je regardais des vidéos sur Youtube. La soirée était particulièrement chaude, aussi, j'avais ouvert ma fenêtre de chambre pour faire un peu d'air. Les criquets chantaient sans discontinuer au dehors, et ma lumière était éteinte afin d'éviter d'attirer les moustiques. L'ambiance était pour le moins lugubre. Soudain, j'ai entendu un grand claquement derrière moi. La porte de ma chambre, qui avait été ouverte jusque là, s'était brutalement refermée, ce qui m'avait fait sursauter. Dans le même temps, un courant d'air froid avait commencé à parcourir la pièce. Je me suis dit que c'était simplement le vent, et j'ai refermé la fenêtre. Comme il était tard, j'ai décidé d'aller me coucher. Même si on était en vacances, mes parents ne voulaient pas que je me couche trop tard.

J'ai eu énormément de mal à m'endormir cette nuit là. C'était probablement parce que j'étais excitée à cause de mon anniversaire le lendemain, mais en même temps, je ne me sentais pas à mon aise. C'était peut être le courant d'air froid qui m'avait donné une drôle d'impression, en tout cas, j'ai eu du mal à trouver le sommeil. Et lorsque j'ai réussi, il a été peuplé de cauchemars atroces dans lesquels je me sentais poursuivie. Je me suis réveillée plusieurs fois en sueur avec la certitude que quelqu'un m'épiait, mais quand j'allumais la lumière, je ne voyais personne dans ma chambre. Seul mon reflet dans le miroir sur la porte de mon placard était visible.

Le lendemain, je me suis réveillée en sentant que quelque chose avait changé en moi.

...

Pour les plus de 18 ans, voir aussi l'article 5 films d'horreur modernes.

vendredi 30 janvier 2015

Cinéma ergodique

Le livre oulipien de Raymon Queneau Cent mille milliards de poèmes comporte 14 pages de 10 vers chacun. En prélevant un vers de chaque page on obtient un poème. Il est assez clair que le recueil génère 1014 poèmes (100 000 milliards), chacun d'entre eux pouvant être indexé par un 14-uplet d'entiers compris entre 1 et 10. Si le 14-uplet est choisi au hasard, on obtient un poème qui relève de l'art aléatoire.

Les livres dont vous êtes le héros permettent aux lecteurs de faire des choix et d'orienter le sens de leur aventure en fonction de leurs décisions. Si les choix sont faits au hasard, cela crée une histoire aléatoire.

En termes postmodernes, ce genre d'art peut être appelé littérature ergodique.

De même des pièces de théâtre comme La nuit du 16 janvier ou Dernier coup de ciseaux, où c'est l'audience qui choisit par vote le dénouement, s'apparentent à du théâtre ergodique.

La télé-réalité où le public élimine des gens constitue en ce sens une forme de télévision ergodique.

Reste à inventer une forme de cinéma ergodique où les spectateurs peuvent choisir l'évolution du scénario par le vote.

Ou une vie ergodique, où les protagonistes peuvent choisir l'évolution de leur vie grâce au libre arbitre.

À moins que cela n'existe déjà ?

mercredi 24 décembre 2014

Hommage boisé à Raymond Devos

La forêt

L'autre jour, j'étais dans une forêt pour cueillir des champignons. J'avais trouvé un bon coin à cèpes, et je commençais à les goûter pour vérifier qu'ils étaient bien frais (on dit « un cèpe » et pas « une cèpe »), quand soudain je croise le garde-forestier. Je lui dis « Qu'est-ce qu'il y a à voir dans cette forêt ? ». Il me dit « Dans la forêt ? Le hêtre. » Je lui dis « Le hêtre est à voir ? » Il me dit « Oui, surtout en été. » Je lui dis « Qu'est-ce qu'il aura ce hêtre en été ? » Il me répond « Il aura une certaine aura. » Je lui demande « Et où peut-on le trouver ce hêtre ? » Il me répond « La meilleure vue, vous l'aurez à l'orée. » « À l'orée ? » « À l'orée du bois. » Je prends ma voiture, et je vais de ce pas à l'orée du bois. Je descends, et là je le vois ce hêtre, majestueux, resplendissant.

À ce moment, je vois arriver le garde-forestier, et je constate qu'il fixait avec attention le réservoir de la voiture. Je lui dis « Mais qu'est-ce que vous faites dans le bois ? » Il me répond « Je bois ». Je lui demande « Pourquoi ? ». Il me répond « Pour me libérer ». Je lui dis « Du hêtre ? ». Il me dit « Non, des chênes. » Je lui dis « C'est du boulot ! » Je vois qu'il continuait à fixer la voiture. Je lui demande « Et vous buvez directement au réservoir ? » Il me dit « Non, la forêt, ça m'a donné l'occasion de me mettre au verre. » Je lui dis « Ça tombe bien, j'ai fait le plein d'essence. Mais tout de même, boire au travail, quelle indécence ! » Il me dit « Un des sens, oui, celui du goût. » Je lui demande « Et chez vous aussi, c'est comme dans le bois ? » Il répond « Oui, chez moi, comme dans le bois, je bois. Le hêtre me manque. » Je lui demande « Et tout est dépeuplé ? » Il me dit, « Oui, le hêtre passe avant la boisson. » Je lui demande « Comment ça ? » Il me dit « L'existence précède l'essence. » Je regarde la voiture, et quand je me retourne, le garde-forestier avait disparu ! Je regarde le hêtre, plus de hêtre ! Le néant. Je regarde les champignons, et ils me font un grand sourire.

Comme disent les jeunes d'aujourd'hui : c'est hallucinant !

Bonus : les voeux de Raymond Devos pour 1982 (il y a 33 ans...).

lundi 3 mars 2014

Ye Molechka

En animation, il y a de nombreuses chansons dont les paroles sont claires comme Un éléphant qui se baladait ou Le Matou revient. Parfois cependant les paroles sont plus obscures comme dans la chanson russe :

Ye Molechka

Dans la plaine recouverte de neige,
J'ai laissé ma femme et mon traîneau
Et je pars pour de longues semaines,
Et je pars pour de longues années, pour de longues années.

Refrain :
Ye moleschka, ye momo lé oschka
Ye moleschka, ye momo loko
Haskilibach shkilibach ma doudouna
Oh ma doudouna,
Ye momoloko, ye momoloko

Elle chante pour celui qu'elle aime
Elle chante pour celui qu'elle attend, pour celui qu'elle attend

Refrain

Elle danse pour celui qu'elle aime
Elle danse pour celui qu'elle attend, pour celui qu'elle attend

Refrain

Elle pleure pour celui qu'elle aime
Elle pleure pour celui qu'elle attend, pour celui qu'elle attend

Refrain

Que signifie le refrain en Russe ? Rien du tout, c'est une illusion, comme le détecteur de mensonges dans cet épisode de The Wire. La mélodie est bien russe[1], les paroles n'ont aucun sens !

Note

[1] Mélodie de Катюша (Katioucha), une chanson traditionnelle russe relatant les écrits une jeune fille à son amant soldat parti combattre au front.

mardi 10 septembre 2013

5 inspirational cartoons

From zen pencils, who "adapts inspirational quotes into cartoons" (a bit in the spirit of the KabbalaToons clips), here is a selection of five cartoons for inspiration and enjoyment, to start the new year with some perspective.

That's for the 1%.

שנה טובה

Genius is one percent inspiration, ninety nine percent perspiration.

Thomas Alva Edison

mardi 5 mars 2013

Art aléatoire

Les articles aléatoires (random papers), sont connectés à l'art aléatoire, qui peut être généré par une grammaire telle que la Context Free Design Grammar (CFDG). Son auteur, Chris Coyne, est également derrière les projets OkCupid et SparkNotes.

L'utilisation de l'aléatoire dans l'art n'est pas nouvelle, et a été l'une des clefs de l'art génératif, comme la peinture dynamique de San Base.

En littérature, la technique du cut-up où des passges d'un livre sont déplacés aléatoirement a été employée par William Burroughs. Du point de vue narratif, la fabrication de phrases par la méthode du cadavre exquis a été étendue à la génération de scénarios. En poésie, Raymond Queneau (évoqué dans l'entrée sur l'OuLiPo) a écrit le recueil Cent mille milliards de poèmes qui contient de nombreux (10^14) sonnets.

Concernant la musique et la génération d'ambiance, il est naturel de penser à boodler (écrit en python2), qui peut créer et combiner de nombreuses atmosphères sonores : forêts, lacs, pluie, vent, vagues, orages, feu, horloges, moteurs, machines de chantier, chuchotements, temples,machines à écrire, instruments de musique, enfants, insectes, grenouilles, corbeaux, sonneries de téléphone, battements de coeur, démons... encore mieux que le gadget de Chabat dans La Cité de la Peur.

En peinture, dans la veine de Sokal on peut aussi rendre hommage à Boronali et son tableau sur l'Adriatique.

Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique

Que ce soit sur la conscience des machines, la formalisation de l'esthétique, ou le rôle du hasard, l'art génératif soulève toute une panoplie d'éminentes questions qui auraient toute leur place en philo de bistro.

lundi 4 février 2013

Journal de Marc

L'émission radiophonique poético-OuLiPienne Des papous dans la tête propose chaque semaine un jeu à ses auditeurs.

Ce dimanche, il s'agissait de bout-rimé, un exercice en vogue dans les salons aristocratiques du XVIIe siècle consistant à composer un poème à l’aide de rimes données d’avance. Les rimes étaient : brioche, mioche, randonnée, abandonnée, carlingue, bringue, enfumer, allumer, Charlemagne, montagne, bonbon, rebond, calepin, lapin.

Et donc, dans la série « peut-on rire de tout ?», voici un sonnet sobrement intitulé Journal de Marc.


Le crépuscule venant, dégustant une brioche
Je rentrais vers la ville après une randonnée
C'est là que je le vis, tout seul, abandonné
Un gamin l'air perdu, à peine dix ans, un mioche

C'est décidé me dis-je, il me faut l'allumer
J'approchai donc de lui, avec deux-trois bonbons
Qu'il accepta très vite après quelques rebonds
Puis pour mieux endormir son esprit enfumé

Sur le ton de la foi transportant les montagnes
Dis qu'il était spécial, qu'il était Charlemagne
Et l'invitai chez moi voir mes jolis lapins

Le jour où la police trouvera sa carlingue
Mon nom sera en tête sur tous leurs calepins
Je sais mais dans la vie, il faut bien faire la bringue

jeudi 10 janvier 2013

Successful random papers

The famous internet RFC 2795 (The Infinite Monkey Protocol Suite) states that a monkey hitting keys at random on a typewriter keyboard for an infinite amount of time will almost surely type a given text, such as the complete works of William Shakespeare.

A modern variation of this monkey-fed typewriter consists of programs outputting random text sequences from a words database and a set of rules called grammar. Such programs are nicknamed generators.

Examples of generators in the area of science are SCIgen who produces meaningless computer science papers, or Mathgen who creates nonsensical math papers. The latter provides even the source code to generate full-size random e-books featuring custom-named authors, which can then be printed out at Lulu.

One can think that target journals for publication of such gems should be world-class journals such as the Journal of Irreproducible Results or the Journal of Universal Rejection, where no failure is to expect.

But it happens that from time to time so-called random papers are accepted in real-world publications. For example, a paper entitled Deconstructing Access Points has been accepted in The Open Information Science Journal, whereas Independent, Negative, Canonically Turing Arrows of Equations and Problems in Applied Formal PDE has been accepted in Advances in Pure Mathematics. As far as conferences are concerned, the talk Rooter: A Methodology for the Typical Unification of Access Points and Redundancy has been accepted at the WMSCI2005 and the talk Towards the Simulation of E-Commerce has been accepted at the 2008 International Conference on Computer Science and Software Engineering.

This highlights that some slimy journals or conferences are ready to accept fees to publish irrelevant non-peer-reviewed papers while it may be deduced that some authors are ready to pay (institutional) money in exchange for easy CV bullets.

It also reminds of Georges Perec's Experimental demonstration of the tomatotopic organization in the Soprano (pdf) and of the Sokal affair[1], which was more of a critic of post-modernism.

Update (March 2015): a more recent hoax in sociology has been ployed and unveiled by Arnaud Saint-Martin and Manuel Quinon after their postmodern-funny-gibberish paper entitled Automobilités postmodernes : quand l'Autolib' fait sensation à Paris has been accepted and published in Sociétés, a journal whose editor-in-chief is the French iconic sociologist Michel Maffesoli.

Note

[1] In 1996 Physics professor Alan Sokal managed to publish his manuscript Transgressing the Boundaries: Towards a Transformative Hermeneutics of Quantum Gravity in the Social Text Spring/Summer "Science Wars" issue. The text included jokes such as: Just as liberal feminists are frequently content with a minimal agenda of legal and social equality for women and 'pro-choice', so liberal (and even some socialist) mathematicians are often content to work within the hegemonic Zermelo–Fraenkel framework (which, reflecting its nineteenth-century liberal origins, already incorporates the axiom of equality) supplemented only by the axiom of choice.

mardi 28 août 2012

Peut-on plaire à tout le monde ?

J'ai lu dans quelque endroit qu'un meunier et son fils
L'un vieillard, l'autre enfant, non pas des plus petits,
Mais garçon de quinze ans, si j'ai bonne mémoire,
Allaient vendre leur âne un certain jour de foire.
Afin qu'il fût plus frais et de meilleur débit,
On lui lia les pieds, on vous le suspendit ;
Puis cet homme et son fils le portent comme un lustre.
Pauvres gens ! idiots ! couple ignorant et rustre !
Le premier qui les vit de rire s'éclata :
« Quelle farce dit-il, vont jouer ces gens-là ?
Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense. »
Le meunier, à ces mots, connaît son ignorance ;
Il met sur pied sa bête, et la fait détaler.
L'âne, qui goûtait fort l'autre façon d'aller,
Se plaint en son patois. Le meunier n'en a cure ;
Il fait monter son fils, il suit : et, d'aventure,
Passent trois bons marchands. Cet objet leur déplut.
Le plus vieux au garçon s'écria tant qu'il put :
« Oh là ! oh ! descendez, que l'on ne vous le dise,
Jeune homme, qui menez laquais à barbe grise !
C'était à vous de suivre, au vieillard de monter.
- Messieurs, dit le meunier, il vous faut contenter. »
L'enfant met pied à terre, et puis le vieillard monte ;
Quand trois filles passant, l'une dit:« C'est grand' honte
Qu'il faille voir ainsi clocher ce jeune fils,
Tandis que ce nigaud, comme un évêque assis,
Fait le veau sur son âne et pense être bien sage.
- Il n'est, dit le meunier, plus de veaux à mon âge :
Passez votre chemin, la fille, et m'en croyez. »
Après maints quolibets coup sur coup renvoyés,
L'homme crut avoir tort et mit son fils en croupe.
Au bout de trente pas, une troisième troupe
Trouve encore à gloser. L'un dit : « Ces gens sont fous !
Le baudet n'en peut plus, il mourra sous leurs coups.
Eh quoi ! charger ainsi cette pauvre bourrique !
N'ont-ils point de pitié de leur vieux domestique ?
Sans doute qu'à la foire ils vont vendre sa peau.
- Parbleu ! dit le meunier, est bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le monde et son père.
Essayons toutefois si par quelque manière
Nous en viendrons à bout. » Ils descendent tous deux.
L'âne se prélassant marche seul devant eux.
Un quidam les rencontre, et dit:« Est-ce la mode
Que baudet aille à l'aise; et meunier s'incommode ?
Qui de l'âne ou du maître est fait pour se lasser ?
Je conseille à ces gens de le faire enchâsser
Ils usent leurs souliers et conservent leur âne !
Nicolas, au rebours : car quand il va voir Jeanne,
Il monte sur sa bête; et la chanson le dit.
Beau trio de baudets ! » Le meunier repartit :
« Je suis âne, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue ;
Mais que dorénavant on me blâme, on me loue,
Qu'on dise quelque chose ou qu'on ne dise rien,
J'en veux faire à ma tête ». Il le fit, et fit bien.

Jean de la Fontaine

vendredi 13 janvier 2012

Jeu des 7 erreurs

Lisez attentivement le texte ci-dessous. Il a quelque chose de bien particulier, mais quoi ?

Comme à l'accoutumée, M. Milano commentait les copies qu'il nous distribuait avec l'enthousiasme d'un commerçant vantant les soldes exceptionnelles sur les produits phares du magasin, lorsqu'il réalisa qu'on avait frappé à la porte. M. Hardi-Delattre entra, profita quelques instant de l'attention qui lui était dûe, et s'installa sur l'estrade. Etant donné son air lugubre, les nouvelles que le directeur avait à nous annoncer n'allaient à priori pas nous plonger dans les délices éternels de la satisfaction.

Après les salutations de mise, M. Hardi-Delattre débuta son intervention par lire l'hommage approfondi qu'il avait amené. Les vingt ans que Mme Valmy avait vécus à la tête de notre classe de quatrième avaient été unanimement source de moulte satisfaction. Au fil des générations de professeurs qui s'étaient succédées, elle était l'une des personnalités qui aurait le plus marqué l'établissement. Le défi qui attendait son successeur, également de la gente féminine, et qui nous serait introduit la semaine prochaine, s'annonçait rude.

Le directeur laissa passer une pause, puis ses traits se durcirent davantage; lorsqu'il reprit la parole, son ton avait changé du tout au tout. M. Hardi-Delattre annonça qu'il avait eu l'opportunité de mettre à jour, avec quelques autres professeurs, un système d'entrée en contrebande de whisky dans l'internat. Il promit qu'en trente ans de carrière, c'était la première fois qu'il voyait une chose pareille, et qu'il n'était pas question d'ignorer les trafiquants de ces soi-disant stimulants.

Une effluve d'angoisse sembla parcourir la classe lorque le directeur exposa les sanctions conséquentes auxquelles s'exposaient les fautifs, tout en inscrivant "RENVOI DEFINITIF" en majuscules sur le tableau noir que M. Milano avait préalablement effacé. De toutes façons, des mesures drastiques seraient prises suite à ces découvertes. En attendant, les coupables faisaient face à un cruel dilemme : soit ne rien dire, soit se dénoncer, sans autre alternative.

Après ceci, peut-être par acquis de conscience, M. Hardi-Delattre clôtura son discours en nous souhaitant à tous de réussir les examens de fin d'année, nous salua d'une brève inclinaison de la tête, et prit congé.

Effectivement, le texte est truffé de fautes de français (orthographe, grammaire, typographie, abus de langage, etc...) plus ou moins graves. Il y en a trente-cinq, plus un bonus dans la phrase précédente. Saurez-vous les retrouver ?

lundi 5 décembre 2011

OuLiPo

OuLiPo ? Ouvroir de Littérature Potentielle. L'OuLiPo se définit d'abord par ce qu'il n'est pas :

  • Ce n'est pas un mouvement littéraire.
  • Ce n'est pas un séminaire scientifique.
  • Ce n'est pas de la littérature aléatoire.

La Disparition est un roman lipogrammique de Georges Perec, ne comportant pas la lettre 'e'. Quelques années plus tard, l'auteur publia son antithèse, Les Revenentes.

Le Train de Nulle Part est un roman en 233 pages, écrit par Michel Dansel (sous le pseudonyme de Michel Thaler) en 2004. Sa particularité ? Le livre est entièrement rédigé sans aucun verbe.

Quelle aubaine ! Une place de libre, ou presque, dans ce compartiment. Une escale provisoire, pourquoi pas ! Donc, ma nouvelle adresse dans ce train de nulle part : voiture 12, 3e compartiment dans le sens de la marche. Encore une fois, pourquoi pas ?

Enfin, un des plus célèbres textes liés à l'OuLiPo est Exercices de style, de Raymond Queneau. Selon Wikipédia, "Exercices de style'' est un brillant exemple d'une contrainte littéraire (écrire 99 fois la même histoire) en tant que moteur créatif et constitue à ce titre un texte précurseur du mouvement Oulipo dont Raymond Queneau sera l'un des fondateurs. La présence d'une deuxième contrainte (chaque version de l'histoire doit illustrer un genre stylistique bien particulier) apparaît à la lecture des titres des 99 versions de l'histoire :

Notations, En partie double, Litotes, Métaphoriquement, Rétrograde, Surprises, Rêve, Pronostications, Synchyses, L'arc-en-ciel, Logo-rallye, Hésitations, Précisions, Le côté subjectif, Autre subjectivité, Récit, Composition de mots, Négativités, Animiste, Anagrammes, Distinguo, Homéotéleutes, Lettre officielle, Prière d'insérer, Onomatopées, Analyse logique, Insistance, Ignorance, Passé indéfini, Présent, Passé simple, Imparfait, Alexandrins, Polyptotes, Aphérèses, Apocopes, Syncopes, Moi je, Exclamations, Alors, Ampoulé, Vulgaire, Interrogatoire, Comédie, Apartés, Paréchèses, Fantomatique, Philosophique, Apostrophe, Maladroit, Désinvolte, Partial, Sonnet, Olfactif, Gustatif, Tactile, Visuel, Auditif, Télégraphique, Ode, Permutations par groupes croissants de lettres, Permutations par groupes croissants de mots, Hellénismes, Ensembliste, Définitionnel, Tanka, Vers libres, Translation, Lipogramme, Anglicismes, Prosthèses, Épenthèses, Paragoges, Parties du discours, Métathèses, Par devant par derrière, Noms propres, Loucherbem, Javanais, Antonymique, Macaronique, Homophonique, Italianismes, Poor lay Zanglay, Contrepèteries, Botanique, Médical, Injurieux, Gastronomique, Zoologique, Impuissant, Modern style, Probabiliste, Portrait, Géométrique, Paysan, Interjections, Précieux, Inattendu.

Notations :

Dans l'S, à une heure d'affluence. Un type dans les vingt-six ans, chapeau mou avec cordon remplaçant le ruban, cou trop long comme si on lui avait tiré dessus. Les gens descendent. Le type en question s'irrite contre un voisin. Il lui reproche de le bousculer chaque fois qu'il passe quelqu'un. Ton pleurnichard qui se veut méchant. Comme il voit une place libre, se précipite dessus.

Deux heures plus tard, je le rencontre Cour de Rome, devant la gare Saint-Lazare. Il est avec un camarade qui lui dit : « Tu devrais faire mettre un bouton supplémentaire à ton pardessus. » Il lui montre où (à l'échancrure) et pourquoi.