Radjaïdjah Blog

mardi 30 mars 2021

Qu'as-tu, mer


Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir, Jourdain, pour retourner en arrière ?

Qu'avez-vous, montagnes, pour sauter comme des béliers, et vous, collines, comme des agneaux ?

Tremble devant le Seigneur, ô terre ! Devant le Dieu de Jacob,

Qui change le rocher en étang, le roc en source d'eaux.

lundi 28 août 2017

5 films magiques

À l'heure où tout n'est qu'illusion, et où Fool Us a attaqué sa quatrième saison, voici cinq films sur la magie.

The Illusionist (2006), avec Edward Norton, Jessica Biel, et Paul Giamatti (Sideways). Un illusionniste veut reconquérir son amour d'enfance face au prince héritier de la couronne d'Autriche. Basé sur une nouvelle de Steven Millhauser.

The Prestige (2006), avec Hugh Jackman, Christian Bale, Michael Caine, et David Bowie dans le rôle de Nikola Tesla. L'histoire de la concurrence entre deux magiciens rivaux à Londres : qui créera la meilleure illusion ? Basé sur le roman éponyme de Christopher Priest.

Now You See Me (2013), avec Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson. Une équipe de magiciens qui braque des banques durant leur spectacle est traquée par Interpol.

Fantasia (1940). Sous la direction musicale de Leopold Stokowski, un enchainement de saynettes oniriques, avec Mickey dans le rôle de l'apprenti sorcier.

Houdini (1953), avec Tony Curtis et Janet Leigh (qui joue dans Murder by Death). La vie de Harry Houdini.

Ont failli être dans la liste : The Sorcerer's Apprentice, The Wizard of Oz. Hugo, The Geisha Boy, et la saga des Harry Potter.

Bonus : la série Columbo comporte deux épisode ayant trait à la magie : Columbo Goes to the Guillotine et Now You See Him (présent dans le Top 10 Columbo). Bonus du bonus : Presto des studios Pixar.

vendredi 2 juin 2017

Top 10 Columbo

Quand le howcatchem rencontre le whodunit, pour ce week-end prolongé, voici la liste très subjective des 10 meilleurs épisodes de la série Columbo.

Le lieutenant Columbo est interprété par Peter Falk, qui s'autoparodie dans Murder by Death, cf un article sur 5 films concernant les maisons hantées.

(Le pire épisode étant : Last Salute to the Commodore (La Montre Témoin, 1976), assez incompréhensible.)

10. Murder Under Glass (Un meurtre à la carte, 1978)

9. Swan Song (Le Chant du Cygne, 1974)

8. The Most Dangerous Match (Match dangereux, 1973)

7. Rest in Peace, Mrs. Columbo (L’Enterrement de Madame Columbo, 1990)

6. Death Hits the Jackpot (Meurtre au champagne, 1991)

5. Requiem for a Falling Star (Requiem pour une star, 1972)

4. Now You See Him... (Tout n’est qu’illusion, 1976)

3. Prescription: Murder (Inculpé de Meurtre, 1968)

2. Any Old Port in a Storm (Quand le vin est tiré, 1973)

1. A Friend in Deed (En toute amitié, 1974)

lundi 30 janvier 2017

Labyrinthe Magique

Pour les amateurs de mathémagie, voici un tour présentant une certaine esthétique mathématique, qui ravira petits et grands.

Description (extraite du site Mayette Magie) :

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Le Magicien propose à un spectateur de faire une partie de Labyrinthe Magique.

Le Magicien montre une espèce de plan sur lequel il y a cinq points de départ, et cinq points d'arrivée.
Il demande au spectateur de choisir un point d'arrivée (le choix est complètement libre), qui sera le point d'arrivée du vainqueur.
Puis il lui demande de choisir les quatre points de départ qu'il va utiliser pour lui-même.
Le seul point de départ restant sera celui du Magicien.
Il est évident que le spectateur aura définitivement toutes les chances de gagner.

Le plan est déployé, et on constate qu'il n'y a aucun tracé entre le départ et l'arrivée.

Le Magicien sort alors quatre Cartes Labyrinthes.
Sur chaque carte, il y a des lignes qui se croisent. On demande au spectateur de disposer les cartes dans l'ordre, et dans le sens qu'il désire (aucun forçage, aucune influence d'aucune sorte), afin de relier les points de départ et d'arrivée de manière complètement aléatoire.

Enfin, le jeu peut commencer !

Le spectateur suit lui-même les lignes à partir de chacun de ses propres points de départ (ceux qu'ils a choisis pour lui-même). Il sera à chaque fois perdant !
La dernière ligne, celle que le spectateur a déterminé pour le Magicien, est la ligne gagnante !

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Magic Maze

Et la démo vidéo.

Le défi du jour pour les lecteurs du Radjaïdjah Blog : comment ça marche ?

Indice 2 (donne quasiment la solution) Indice 2 (donne quasiment la solution)

Penser aux permutations circulaires du groupe symétrique à 5 éléments : i-ème carte = (1 2 3 4 5)i.

Ce petit tour vendu par le fabricant japonais Tenyo sous le nom de Magic Maze est une version modernisée de Light the Lamp (démo vidéo), apparu dans les années 70, où le but était cette fois d'allumer une ampoule.

Une fois que vous avez compris le principe, vous pouvez bien sûr fabriquer vos propres cartes, éventuellement avec plus où moins de points de départ et d'arrivée, et créer votre propre histoire (loterie, prédiction, chasse au trésor...). Cela peut être présenté comme un tour classique, ou un tour où le spectateur devient le magicien.

Ou même, pour ceux qui veulent gagner un peu d'argent ou un bisou, sous la forme d'un pari avec une ou plusieurs victimes :)

vendredi 11 septembre 2015

Magie footballistique

Voici un rite ésotérique qui va vous prédire le vainqueur du championnat de France de foot (ligue 1) de cette saison 2015/2016. Pour mémoire, les vingt clubs engagés sont : GFC Ajaccio, Angers SCO, SC Bastia, Girondins de Bordeaux, SM Caen, EA Guingamp, Lille OSC, FC Lorient, Olympique Lyonnais, Olympique de Marseille, AS Monaco, Montpellier HSC, FC Nantes, OGC Nice, Paris-SG, Stade de Reims, Stade Rennais, AS Saint-Etienne, Toulouse FC, ES Troyes Aube Champagne.

l1-magie.png

Allez-vous tomber sur un club aléatoire ?

Ou alors... Ou alors...

Ou alors sur le Paris-SG ? Pourquoi ?

Ce tour footballistique est une variante du mystère international concocté par Max Maven (Phil Goldstein), un pionnier et spécialiste de la magie interactive.

Max Maven a par ailleurs produit en 1998 une émission pédagogique, MAXimum Dimension, destinée à montrer une facette ludique des mathématiques aux 7-11 ans, à travers des défis et énigmes. Un des ex-acteurs a uploadé quelques épisodes, le pilote permet de revivre le côté old-school de la télé à l'époque.

lundi 6 avril 2015

Pyrhologrammes

En cette période de sortie d'Egypte, le judaïsme rappelle que la vie d'esclave qu'ont menée les Hébreux à l'époque de Pharaon est vaine et illusoire.

Reformulé de façon plus métaphorique : les pyramides produisent de l'illusion.

C'est mutatis mutandis ce que redécouvre la rubrique Pixels du journal Le Monde, s'appuyant sur un tutorial intitulé DIY hologram using a 4-sided pyramid.

Un effet optique en effet bien connu des illusionnistes, le fantôme de Pepper (Pepper's ghost) permet de reconstituer un pseudo-hologramme d'un objet, à l'aide d'un sujet source, d'une simple plaque transparente (en pratique souvent en plexiglas) et de conditions d'éclairage bien choisies (dans le style d'un miroir sans tain).

Fantôme de Pepper, source : wikipedia

Le tutorial de Steven Dufresne élargit cet effet à différentes perspectives en introduisant une pyramide tronquée permettant de créer l'illusion de la présence d'un objet tridimensionnel à partir de la projection d'une image horizontale selon les quatre directions cardinales du plan[1].

Cette image peut être issue d'un écran tel celui d'un smartphone (iPhone, Android), ou bien d'une tablette.

Pyrhologramme Leia, source : rimstar.org

Cette pyramide pourrait être dénommée pyramide de Dirks (le blog aime bien nommer les objets insolites, cf le cercle d'Osterlind).

La construction d'une 4-pyramide[2] partiellement réfléchissante à partir d'un transparent est simple, à partir du patron 2D suivant représentant un tore hexagonal partiel (dont l'échelle est à adapter à la taille de l'écran source).

Pyrhologramme Patron

Tutorial video de la réalisation d'un tel pyrhologramme, par Steven de rimstar.org :


De nombreuses images et animations pyrholographiques (holho pour les initiés) existent.

Une idée naturelle de généralisation continue de la 4-pyramide est de la remplacer par un cône, tandis que la 4-projection est substituée par une projection stéréographique. Cela permettrait d'éviter les effets de bords pour un observateur tournant autour de la pyramide. On aurait alors affaire à un cônhologramme.

Une autre variation géométrique est le double miroir parabolique dont une version commerciale Mirage est vendue sur la boutique en ligne Grand Illusions.

Les lecteurs intéressés par ce genre d'illusions pourront également consulter l'article sur la boite miroir (holocube).

Notes

[1] Cette phrase doit être la moins claire de tout le blog depuis sa création.

[2] La 4-pyramide, i.e. pyramide à base carrée, est à la base d'une toupie appelée Dreidl qui sera présentée dans un article à venir lors des prochaines fêtes de Hanoucca

mardi 7 janvier 2014

La triche aux échecs

Une épreuve difficile que celle proposée par Gregory Conti et James Caroland à leurs élèves : restituer par écrit les cent premiers chiffres de pi, le rapport entre le périmètre d'un cercle et son diamètre (3,14159265...). La particularité de ce test est que les élèves avaient explicitement la possibilité de tricher et que la note attibuée reflèterait l'efficacité et l'originalité de la méthode employée, sur la base : pas vu, pas pris. La synthèse de cette expérience Embracing the Kobayashi Maru: Why You Should Teach Your Students to Cheat en recense certaines (antisèche cachée dans un faux livre ou une fausse canette, sur un ordinateur, réponse codée en mandarin...) qui le soulignent bien : tricher demande parfois de faire preuve de créativité.

C'est en pratique dans le domaine des échecs que ce constat a été illustré récemment. Tricher lors d'une partie, c'est jouer des coups que l'on n'a pas trouvés soi-même, mais par une entité extérieure (un autre joueur, ou un ordinateur[1]). Quelles que soient les motivations qui animent un tricheur, le phénomène est considéré comme un grave manquement à l'éthique du jeu et toute tentative avérée discrédite un joueur de façon quasi-irréversible (l'honneur c'est comme les allumettes...). Au-delà de cela, les deux exemples suivants démontrent une certaine créativité dans la mise en place de la triche.

Dans le premier cas, trois Français ont agi de concert pour tricher. Si on voulait romancer un peu la méthode déployée, il y aurait "l'analyste", "le messager", et "le joueur". Le joueur participe à un tournoi et dispute les parties. Le messager est présent dans la salle du tournoi, comme spectateur. Enfin, l'analyste est dans un endroit externe, avec un ordinateur. Il suit la partie du joueur sur internet, fait analyser les positions par un logiciel échiquéen (type Fritz, Shredder, Houdini, ou Rybka), et note le coup proposé par l'ordinateur, qui joue donc la même partie que le joueur. Il envoie ensuite le coup au messager par SMS, en le dissimulant dans un anodin numéro de téléphone (en cryptologie, on parlerait de stéganographie) : certains chiffres du numéro codent la notation internationale du coup à jouer. Le messager déchiffre le SMS et va signaler le coup à jouer au joueur en se plaçant à certains endroits prédéterminés de la salle pendant un certain temps. Le joueur repère alors les positions successives du messager, et joue le coup correspondant. L'adversaire réplique, la nouvelle position est aussitôt retransmise sur Internet, et l'analyste peut enchainer. En remplaçant le joueur par un enfant de dix ans, on assisterait à la démonstration d'un prodige.

(source)

Dans le second cas, il s'agit d'un joueur bulgare qui agit sans complice ; le joueur a un ordinateur miniature (type smartphone) muni d'un logiciel d'analyse dans sa chaussure et communique avec à l'aide de ses orteils. Peut-être une inspiration de la nouvelle Nora says "Check" de Martin Gardner ? Bien que la triche n'ait pas été formellement avérée, il existe un faisceau de présomptions assez impressionnant, basées sur le comportement du joueur durant certains tournois, et, plus intéressant, sur ses performances et sur les coups qu'il a joués. En effet d'une part les résultats enregistrés lors de ces tournois constituaient une aberration statistique en regard des performances attendues en vertu du classement ELO, d'autre part de très fortes corrélations ont été relevées entre les choix du joueur et les coups proposés par un ordinateur disputant la même partie. Il faut en effet savoir que, les ordinateurs basant leurs choix sur le calcul pur et les humains donnant une part plus importante à l'intuition, dans une même position ils ont tendance à jouer des coups différents. Ce qui a amené un M. Regan à proposer une sorte de test de Turing échiquéen[2] indiquant, au vu de ses coups, à quel point un joueur est susceptible d'être un ordinateur. Ce même type de méthodes est utilisé sur certains sites d'échecs en ligne pour détecter les internautes utilisant un programme pour jouer à leur place.

(source)

Complément : A history of cheating in chess, en 4 parties. 1 raconte l'histoire d'une feinte et un épisode de vraie triche, 2 parle du Turc mécanique et de l'avènement des ordinateurs aux échecs, 3 évoque l'Allemand Allwermann qui préfigure le second cas ci-dessus, et enfin 4, à partir de deux anecdotes sur un apport minimal d'information externe, envisage les performances d'un duo homme-machine (ce que Kasparov appelle advanced chess).

Bonus : Major Fraud, un reportage sur des tricheurs en carton au jeu télévisé Who wants to be a Millionaire (épisode qui a peut-être inspiré le film Slumdog Millionnaire).

En conclusion, il n'y a pas de conclusion. Bonne année 2014 !

Notes

[1] Les ordinateurs sont aujourd'hui meilleurs que les humains aux échecs. Sauf peut-être en chessboxing, si on commence par la boxe.

[2] Une illustration de la logique sous-jacente est apportée par la parabole du golfeur.

vendredi 26 juillet 2013

Le cercle d'Osterlind

Certaines prédictions et performances magiques sont réalisées avec des cartes Zener[1].

Cartes Zener (ou ESP)

Un jeu de cartes Zener est composé de cinq fois cinq cartes représentant un motif pouvant être associé à un chiffre entre 1 et 5 : le cercle (une boucle), une croix (deux segments perpendiculaires), une vague (troits traits ondulés), un carré (quatre côtés), et une étoile (5 branches).

Certains magiciens se sont demandés s'il existait un ordre intéressant pour présenter un paquet de cartes Zener.

Et il y en a au moins un : en enlevant une carte étoile, on a 24 cartes qui peuvent être rangées de façon à ce que 2 cartes consécutives indiquent de façon déterministe l'identité de la suivante, de manière cyclique (invariante par coupe)[2].

\(1~1~4~5~3~1~3~3~2~5~4~3~4~4~1~5~2~4~2~2~3~5~1~2\)

Evidemment n'importe quelle permutation des symboles conserve la propriété mais celle-ci présente l'avantage que la formule donnant le chiffre à apparaître en fonction des deux précédents est très simple, il suffit de doubler modulo cinq leur somme :

\(U_n = 2 * (U_{n-2} + U_{n-1})~mod~5\)

où dans la suite, le symbole \(5\) dénote le zéro.

En ipython, le chiffre à venir est ainsi donné par :

(_+__) * 2 % 5

Autrement dit, il s'agit de la suite de Fibonacci doublée dans \(\bf{Z}_5\).

Sur les 25 éléments de \(\bf{Z}_5 \times \bf{Z}_5\), le seul couple absent de la suite est \( (5,5) \), neutre. Les quatre autres \( (n,n) \) sont équirépartis.

Cette suite à valeurs dans un corps fini semble avoir été découverte par le magicien Richard Osterlind qui cherchait à fabriquer un stack Zener d'aspect aléatoire, dans son livre The Very Modern Mindreader. Par son caractère cyclique il est tentant de lui attribuer le nom de "cercle d'Osterlind".

Le cercle d'Osterlind

Pour ne pas trop dévoiler de magie, qui est une discipline ornée de ses mystères, les tours pouvant être créés à partir de ce cercle sont laissés à l'imagination des visiteurs.

Notes

[1] Ces cartes, inventées par Joseph Rhine, également appelées cartes ESP, pour exstrasensory perception (perception extrasensorielle, i.e paranormale). Évidemment les adeptes du New Age en sont férus.

[2] Note : Le CDN de MathJax a changé, pour cette raison la connexion externe à cloudfront.net annoncée dans l'article sur les bénéfices de sortir couvert est à ce jour remplacée par une connexion externe SSL à rackcdn.com .

mardi 5 février 2013

Dieu placebo

Le pouvoir de l'imagination

Souvenons-nous de ce récit extrait de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu de la trilogie des fourmis de Bernard Werber :

Dans les années 50, un bateau container anglais transportant des bouteilles de Madère en provenance du Portugal débarque en Ecosse pour livrer sa marchandise. Un marin s'introduit dans le container de réfrigération pour vérifier s'il ne reste plus rien à livrer. Nul ne sait qu'il est entré et on referme la porte du container alors que l'homme est encore à l'intérieur. Il tambourine sur les cloisons, mais personne ne l'entend et le bateau repart pour le Portugal.

Le marin trouve de la nourriture dans ce lieu mais il sait qu'il ne pourra pas survivre très longtemps dans cette chambre froide. Il a pourtant la force de saisir un morceau de métal et il grave heure après heure jour après jour, le récit de son terrible martyre. Il énonce avec une précision scientifique son agonie. Comment le froid l'engourdit, comment ses doigts et ses orteils gélent. Comment son nez se transforme en pierre insensible. La morsure de l'air réfrigéré devient une véritable brûlure, son corps qui peu à peu devient un gros glaçon.

Lorsque le bateau jette l'encre à Lisbonne, on ouvre le container et on découvre l'homme mort de froid. On lit son histoire gravée sur les murs. Toutes les étapes de son calvaire y sont décrites avec force détails. Mais le plus extraordinaire n'est pas là. Le capitaine examine le thermomètre du container frigorifique. Il indique 20°C. En fait, le système de réfrigération n'avait pas été activé pendant tout le trajet du retour.

L'homme est mort de froid parce qu'il croyait que le système de réfrigération fonctionnait et qu'il s'imaginait avoir froid. Ce n'était que son imagination qui l'avait tué.

Récit fictif, néanmoins vraisemblable. La puissance de la suggestion et en particulier de l'auto-suggestion est à tel point reconnu par la science de nos jours[1] que les essais cliniques des médicaments se déroulent en aveugle[2] (la moitié de l'échantillon-test, le groupe expérimental, reçoit le médicament et l'autre moitié, le groupe contrôle un traitement ineffectif, et les participants ne savent pas ce qu'ils reçoivent) afin de filtrer l'effet placebo.

Qu'est-ce que l'effet placebo ?

Historiquement, l'effet placebo est le nom du mécanisme à l'origine de l'efficacité clinique d'une substance inerte chez un malade qui croit prendre un médicament pour sa guérison. Une situation de ce genre sur une échelle collective est rapportée par Patrick Lemoine dans son livre Le mystère du placebo :

Il est d’autres situations de recherche où le placebo a été utilisé à l’insu de presque tout le monde, à l’exception d’un ou deux protagonistes. C’est ainsi que Serge Follin, psychiatre français, a pu mettre en place un essai historique sur le Largactil, difficile à concevoir à l’heure actuelle sous le sourcilleux regard des comités d’éthique. La chlorpromazine (Largactil) a obtenu son autorisation de mise sur le marché en 1952 et a rapidement transformé la vie des institutions psychiatriques, permettant la sortie de plusieurs milliers d’aliénés jusque-là réputés incurables.

Cependant, le progrès qu’il représenta eut aussi un effet pervers. Se reposant uniquement sur leurs lauriers pharmacologiques, certains services abandonnèrent toute réflexion institutionnelle et toute tentative psycho-sociologique de désaliénation, paraphrasant le terrible jugement de Tite-Live sur la pax romaina : Ubi solitudinem, pacem appellant[3]. Finies les activités collectives, sorties, fêtes, bals, veillées, et tout ce qui transformait les services ouverts en communautés parfois assez chaleureuses. Une chape morne semblait s’être abattue sur l’asile. Et l’on vit se pérenniser sur les cahiers de pharmacie des prescriptions interminables que les patients un peu trop bien calmés avalaient immuablement, années après années.

Partant de ce constat, Follin tenta une expérience audacieuse. Il jeta son dévolu sur un pavillon ouvert, peuplé de malades chroniques. À l’insu de tout le personnel et, bien entendu des aliénés eux-mêmes, il remplaça subrepticement les gouttes de Largactil par un placebo identique dans sa présentation. Seuls trois médecins et un interne avaient été mis au courant. Ce service vétuste n’accueillait pas de nouveaux malades et formait une communauté chronique et stable de malades réputés difficiles mais généralement calmes. Les doses quotidiennes de Largactil allaient de 150 à 700 mg, la durée de traitement s’échelonnant entre 200 et 900 jours.

L’expérience a duré en tout neuf mois, du premier mai 1959 au premier février 1960. Sur les soixante-huit malades qui ont participé à l’étude, trente-neuf seulement ont été retenus pouir l’analyse ; vingt-neuf en ont été exclus : soit ils ont changé de pavillon, soit ils ont reçu des traitements associés. Il est évident qu’une des grandes faiblesses de cette publication réside dans l’absence de tout renseignement sur ces vingt-neuf exclus. Les résultats de cet essai n’en demeurent pas moins étonnants. La vie pavillonnaire resta inchangée et personne ne se douta une seconde de la « supercherie ». Les incidents ne furent ni plus ni moins nombreux qu’auparavant. De nombreuses modifications de traitements, avec augmentation ou réduction des dosages de placebo, furent effectuées par les internes du service ou de garde, tout ceci à la satisfaction générale. L’été venu, une délégation de malades demanda à retarder l’heure de la distribution du Largactil pour pouvoir profiter plus longuement des soirées ! Leur demande fut acceptée. Quelques patients insomniaques retrouvèrent le sommeil lorsque la dose fut augmentée ; d’autres qui somnolaient s’animèrent lorsque la posologie fut réduite. L’auteur put vérifier que l’élimination du « Largactil vrai » était lente puisque des érythèmes solaires se produisirent comme tous les ans, en début d’été, deux mois après mise sous placebo.

Au bout de neuf mois, on fit les comptes. Pas de changement clinique chez quinze patients dont neuf schizophrènes, deux « déséquilibrés thymiques », un éthylique, deux déments et un patient souffrant d’un syndrome atypique. Des aggravations furent notées chez un schizophrène et un dément chez qui la réapparition de l’agitation ne put être calmée que par des injections de Largactil « vrai ». Certaines améliorations furent telles qu'elles permirent la sortie de onze malades dont quatre schizophrènes, six « déséquilibrés thymiques » et un épileptique. Dans onze autres cas, les progrès furent nets mais insuffisants pour l’autoriser : six schizophrènes, un « déséquilibré thymique », un confus, un arriéré, deux patients jugés « atypiques » étaient concernés. Le total de l’expérience montrait donc vingt-deux améliorations, dix-sept « échecs » dont deux aggravations. Sur vingt schizophrènes, on comptabilisa dix améliorations dont quatre sorties et dix échecs dont une aggravation. Chez les « déséquilibrés thymiques », le succès fut global et manifeste : on y comptait sept améliorations dont six sorties et seulement une aggravation.

La neuroscience cherche à mieux comprendre l'effet placebo à l'aide de l'imagerie cérébrale ; ainsi la tomographie par émission de positrons (PET) a pu montrer que des patients atteints de la maladie de Parkinson augmentaient leur production de dopamine après la prise d'un placebo, soit le même mécanisme biochimique que celui déclenché par le traitement usuel (source).

L'importance conceptuelle et les implications de l'effet placebo sont probablement sous-estimées par la médecine et par la science en général. Les processus de guérison basés sur l'autosuggestion, comme l'autohypnose ou la méthode Coué (qui, d'un point de vue New-Age, suggèrent une domination de l'esprit sur la matière) sont bien connus mais scientifiquement peu documentés.

Une variante chère aux entraîneurs sportifs et coaches personnels est la pensée positive : se concentrer sur son but, le visualiser, l'imaginer accompli, aide à l'atteindre (cela entre plus ou moins consciemment en jeu lors de la mise en place d'objectifs). Évidemment, ce n'est pas la panacée ; si un coach demande à chacun des coureurs du marathon de Paris de remporter la victoire grâce à la pensée positive, alors il est certain que la méthode échouera dans 100% des cas[4], ce qui n'est pas très spectaculaire en termes d'efficacité.

Dieu comme placebo

Sur le plan matériel l'effet placebo est mesurable grâce aux indicateurs de santé que fournissent les analyses médicales. Mais si le monde matériel n'est qu'un reflet d'un monde spirituel plus abstrait, où les états sont moins facilement mesurables, tout porte à croire qu'il y a un analogue spirituel à l'effet placebo dont le mécanisme est basé sur la croyance : la religion.

Les systèmes de croyances sont en effet tellement puissants que la religion peut apporter des bénéfices réels pour la condition physique et la santé mentale (Johns Hopkins Medical Newsletter, Nov 1998). De nombreuses études soulignent en effet que les croyants vivent plus longtemps et en meilleure santé que les sceptiques, même en tenant compte du fait qu'ils ont la plupart du temps une vie plus sobre du fait de leur foi. D'un point de vue évolutionnaire, la bonne tenue des croyants malgré l'évolution de la science provient peut-être de leurs capacité à tisser de puissantes structures sociales et communautaires à travers les rites, cérémonies, fêtes, et traditions[5], qui créent et maintiennent de profonds liens de solidarité (source).

Où est le mal ?

Alors, si l'effet placebo des religions est réel et rend plus heureux, il paraît inutile et vain de s'attaquer à des croyances inoffensives autour de l'âge du monde, de la préscience colorimétrique de la bible, ou du pouvoir des pierres précieuses. Car enfin, où est le mal à nier la réalité des faits et à construire un système de croyances basé sur l'imaginaire collectif ?

Je préfère l'illusion au désespoir.[6]

Nelson Muntz

Mais bien sûr ce n'est pas si simple, car au-delà du fanatisme et des guerres de religions, les croyances religieuses peuvent causer du tort à des innocents, comme le note le site What's the harm[7] en recensant de nombreux cas de fondamentalistes qui pensent guérir leur enfant par le pouvoir de la prière au lieu de l'emmener chez un médecin, entraînant parfois sa mort. Il y a donc un équilibre à trouver entre assistance à personne en danger et respect des libertés individuelles[8].

Quant au judaïsme, qui n'aime pas trop la magie, il refuse d'utiliser la torah pour la guérison et demande de vivre dans une ville qui où se trouve au moins un médecin (source). Le judaïsme récuse la foi-placebo, intéressée, au profit d'une foi et surtout d'actes authentiques[9].

Ressources (en anglais) :

Notes

[1] Toutefois certaines études dans un contexte purement scientifique viennent contrebalancer ce point, sans pour autant remettre en cause l'existence de l'effet placebo dans le contexte médical (Hróbjartsson & Gøtzsche, Is the Placebo Powerless? An Analysis of Clinical Trials Comparing Placebo with No Treatment, 2001), cf aussi Skepdic.

[2] Afin de limiter l'influence de l'expérimentateur ou du comité de supervision, la démarche scientifique a également défini des protocoles en double aveugle et même en triple aveugle.

[3] « Là où ils font la solitude, ils l'appellent paix. »

[4] Disclaimer : chiffre arrondi au centième de point près.

[5] D'ailleurs, on peut penser que plus les rites communs sont absurdes, plus les liens sont renforcés grâce à l'unicité de l'expérience. C'est pour cela que lors des séminaires de teambuilding d'entreprises, les participants ne sont pas incités à aller au cinéma tous ensemble mais plutôt à marcher sur des braises ou à danser la macarena.

[6] VO : Some of us prefer illusion to despair.

[7] Le site parle également des conséquences de la négation de l'autisme et des scams 419. Dans le même style, l'homéopathie peut être dangereuse quand elle incite les malades à ne pas prendre de médicaments qui marchent, sans parler de ses coûts pour la Sécurité Sociale qui suscitent des interrogations à l'Académie Nationale de Médecine.

[8] Un peu comme en droit international l'équilibre entre devoir d'ingérence et respect de la souveraineté nationale est souvent délicat.

[9] Extrait : La sagesse juive authentique affirme qu'être en bonne santé est à la fois la condition et la conséquence d'une bonne vie, mais ce ne doit pas pour autant en être l'objectif. La religion juive authentique nous dit : Oui, prolonge ta vie, mais pour quoi faire ? Oui, deviens plus mince et plus souple, mais pour quoi faire ? Oui, recherche le plaisir, mais pour quoi faire ? Contempler cette question, « pour quoi faire ? » est le commencement de la sagesse spirituelle.

jeudi 29 novembre 2012

Begetting Maxwell's demon

The best way to protect the future is to invent it.

Alan Kay

The rules of the Colloque Wright pour la Science, held every two years, are the following. During five evenings, worldfamous scientists present lectures of about 50 minutes followed by a round table discussion of the evening’s subject featuring all five of the week’s lecturers. Questions from the audience are discussed by the speakers and simultaneous translation from English to French and vice versa are provided throughout the program. The conferences are free of charge and open to everyone.

The previous editions were about:

This year's theme was Molecular architecture (Architecture moléculaire). We know that the matter that makes up the world we live in is made of atoms, but this simple statement is of limited use – it is like describing architecture by saying that buildings are made of stones. We would like to know how the atoms are arranged and put together, and how this can explain the astonishing variety of substances which we encounter and use in everyday life, including inside our own bodies.

In a presentation entitled The magic of molecular machines, David Leigh used entertaining magic tricks to explain how scientists use nature's nanotechnology to do creative synthetic chemistry. By developing controlled translational motion (catenane) and controlled rotational motion (rotaxane), researchers are able to manufacture molecular switches, building blocks for a molecular information ratchet (paper) that employs a mechanism reminiscent of Maxwell's demon. It is however powered by an external source (light) hence does not challenge the second law of thermodynamics.

Illustration by Peter Macdonald – Edmonds UK. From catenane.net .

Maxwell's demon is a fundamental Gedankenexperiment in science, where a demon uses information to split lukewarm water into hot and cold water. After a seminal letter from James Clark Maxwell to Peter Tait (1867), subsequent analysis by several generations of scientists revealed a fundamental link between entropy and information, significantly influencing the development of statistical and quantum physics and chemistry, information theory and computer science.

Leigh's final consideration: Chemistry is a bit like love, there is a special one for every one of us. But sometimes, anything will do.

Maxwell's equations have had a greater impact on human history than any ten presidents.

Carl Sagan

vendredi 27 juillet 2012

Parties parallèles

Les parties simultanées forment une facette très populaires des échecs. Lors de tels événement, un joueur affronte plusieurs adversaires (généralement des enfants) en parallèle. Certains joueurs se sont faits spécialistes de telles confrontations dont le public, invité ainsi à participer, est très friand.
Comment font-ils ? Dans la vidéo ci-dessous, l'illusionniste Derren Brown, un des plus doués de sa génération, parvient à remporter un match face à neuf Grands Maîtres.

vendredi 22 juin 2012

Dobble

Le jeu Dobble est né d'un concept de Denis Blanchot qui semble simple : 55 cartes, 8 symboles différents par carte, et toujours un et un seul symbole commun entre chaque carte. Il faut être le plus rapide à trouver ce symbole commun[1].

Exemple : quel est l'unique symbole commun aux cartes suivantes ?

[ ⚑ ★ ☋ ◐ ☎ ☕ ☣ ☯ ] et [ ☪ ☕ ♞ ♬ ⚓ ⚷ ✈ ➑ ]

Une question naturelle qui se pose est : comment construire un ensemble de cartes muni de cette propriété : pour toute paire de cartes, il existe un un et seul symbole commun ?

En indexant les symboles, par des entiers, la question peut être reformulée de la manière suivante : comment construire une famille \(S_i\) de parties de \([|1,n|]\) telles que \(\forall (i,j): \# S_i = \# S_j\) et \(\# (S_i \cap S_j) =1\) ?

Pour commencer, prenons 2 symboles par carte. Si on note [ 1 2 ] la première carte, alors la deuxième carte devra être de la forme [ 1 3 ], puis on a deux solutions pour une troisième carte : [ 1 4 ] ou [ 2 3 ]. Seulement, dans le premier cas, il n'est plus possible d'ajouter d'autres cartes qui ne soient pas de la forme [ 1 x ], ce qui signifie que 1 est un unique symbole commun à chaque paire de cartes, ce qui n'est pas vraiment ce qu'on veut. Dans l'autre cas, on obtient un système constitué de { [ 1 2 ], [ 1 3 ], [ 2 3 ] } qui répond bien à nos attentes.

Plan de Fano Avec trois symboles par carte, on peut construire de même un ensemble de façon itérative, dont chacun pourra s'assurer que chaque couple de cartes possède exactement un unique chiffre en commun : { [ 1 2 3 ], [ 1 4 5 ], [ 2 4 6 ], [ 3 5 6 ] }. On a aussi la possibilité suivante :

[ 1 2 3         ]
[ 1     4 5     ]
[   2   4   6   ]
[ 1         6 7 ]
[   2     5   7 ]
[     3 4     7 ]
[     3   5 6   ]

Soit maintenant T l'ensemble des parties de \([|1,7|]\) à 2 éléments. Un élément de T ne peut être inclus dans deux cartes différentes, sinon leur intersection aurait strictement plus d'un chiffre en commun. De plus, à chaque carte peuvent être associés 3 éléments de T, nécessairement différents d'une carte à l'autre, ce qui fait 21 éléments, soit le cardinal de T. Conséquemment chaque élément de T est inclus dans une et une seule des cartes.

Un ensemble \(S\) à \(n\) éléments et un ensemble de parties \(K\) de \(S\) à \(k\) éléments (blocs) tels que chaque partie de \(S\) à \(t\) éléments soit incluse exactement dans un bloc constituent un système de Steiner \(S(t,k,n)\). Le jeu de cartes précédent est donc isomorphe à \(S(2,3,7)\), ce qu'on peut illustrer par le plan de Fano ci-dessus, où les symboles sont les chiffres et les cartes les lignes. Deux lignes quelconques (blocs) s'intersectent toujours au niveau d'un unique symbole.

Remarquons enfin qu'à chaque carte on peut associer un mot binaire, les chiffres codant les positions des bits allumés. Les 7 mots sont tous sur une sphère de rayon 3 et Hamming-équidistants de 4, leur énumération forme la matrice d'incidence du plan de Fano.

[ 1 1 1 0 0 0 0 ]
[ 1 0 0 1 1 0 0 ]
[ 0 1 0 1 0 1 0 ]
[ 1 0 0 0 0 1 1 ]
[ 0 1 0 0 1 0 1 ]
[ 0 0 1 1 0 0 1 ]
[ 0 0 1 0 1 1 0 ]

Pour finir, un petit exercice au lecteur : le jeu de Dobble est-il, tel le jeu de Set, un système de Steiner, et si oui, lequel ?

La réponse : comme l'explique très bien cet article, la structure sous-tendant le Dobble est le plan projectif d'ordre 7 \(PG(2,7)\) (le plan de Fano est d'ordre 2), qui est aussi le système \(S(2,8,57)\). Le jeu devrait donc avoir en principe 57 symboles différents et 57 cartes, or il n'en comporte que 55, apparemment pour des raisons techniques de production. Il en résulte une certaine asymétrie, puisque 15 symboles apparaissent moins fréquemment que les autres, dont un (, celui commun aux deux cartes manquantes) pourrait être qualifié de "rare". Les plus malins en déduiront éventuellement des stratégies gagnantes basées sur ces statistiques.

Notes

[1] Le jeu existe en 5 modes : la tour infernale, le puits, la patate chaude, attrapez-les tous, le cadeau empoisonné.

mardi 6 mars 2012

Ce que Fantasia doit aux Français

En 2009 sortait un roman de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à là nuit, un beau titre pour un livre qui fut par la suite accusé de plagiat sur le roman de Youcef Dris, Les Amants de Padovani.

L'occasion de rappeler que Fantasia, un fameux dessin animé de Walt Disney, dont une deuxième version parut en 1999, doit musicalement beaucoup aux compositeurs français tels que Camille Saint-Saëns (Le Carnaval des Animaux) et surtout Paul Dukas (L'apprenti-sorcier, thème musical de Der Zauberlehrling écrit cent ans plus tôt par Goethe).

Fantasia 2000

Dans Fantasia 2000, l'épisode de l'apprenti-sorcier (ou apprenti-magicien ?) qui se brûle aux ailes de la vie, est d'ailleurs présenté par les illusionnistes Penn & Teller.

Le rapport avec le blog est bien sûr que certains scientifiques sont peut-être quelque part des apprentis-sorciers.

lundi 28 novembre 2011

Behind the scene

Like in science, magicians sometimes reveal their secrets.

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lundi 31 octobre 2011

Nous n'utilisons que 10% de notre cerveau

Dans les soirées un peu New Age, on tombe toujours sur quelqu'un qui l'affirme : chacun de nous n'utilise que 10% de son cerveau, qui a donc un potentiel bien supérieur à ce qu'on imagine. Si la seconde partie est probablement vraie, la première est démentie par la science.

Les fMRI (functional Magnetic Resonance Imaging, i.e. Imagerie par Résistance Magnétique fonctionnelle) et PET (Positron Emission Tomography, i.e. Tomographie par Émission de Positrons) mettent en évidence que quasi-toutes les zones du cerveau (qui n'auraient pas été endommagées suite à un accident) sont actives dans toutes les conditions (sommeil, éveil...). Donc, nous utilisons en permanence presque 100% de notre cerveau.

Alors que dire à quelqu'un qui affirme que nous n'utilisons que 10% de notre cerveau ?

  1. Alors quels sont les 90% inutilisés ?
  2. Si tu acceptes une ablation des 90% que tu n'utilises pas, je te donne 1000 €.

L'origine de ce mythe est peu claire. Il fut un temps où des soi-disant personnes aux capacités extra-sensorielles affirmaient qu'elles, contrairement à nous pauvres humains ordinaires réduits à 10%, pouvaient utiliser 100% de leur capacité cérébrale, ce qui leur permettait de justifier leurs pouvoirs extraordinaires. D'autres personnes se basaient sur cet argument pour vendre une alléchante méthode permettant de passer de 10% à 100%...

Source : B.L. Beyerstein, Whence Cometh the Myth that We Only Use 10% of Our Brains? in Mind Myths. Exploring Popular Assumptions about the Mind and Brain edited by S. Della Sala, Chichester: John Wiley and Sons, pages 3-24, 1999.

Cela étant dit, on peut aussi voir cela d'une autre perspective. Si ce genre d'assertions, indépendamment de leur véracité, encourage à utiliser davantage son cerveau pour se rapprocher de son potentiel, de même que les concepts de Père Noël ou de paradis encouragent à être attentionné, alors il devient évident que nous n'utilisons effectivement que 10% de notre cerveau.

We are making use of only a small part of our possible mental and physical resources.

William James, The Energies of Men (1908)

mercredi 12 octobre 2011

Penn & Teller, Fool us

A show where magicians perform tricks in front of a famous duo of professional illusionists, Penn & Teller. The magician's goal is to mystify (to "fool") Penn & Teller, whose objective is to guess how the tricks are done.

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