Radjaïdjah Blog

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mardi 5 avril 2016

Darfimbabwour

Un court-métrage tragicomique sur l'ascension médiatique de la famine au Darfimbabwour.

Inspiré de la bd désamorcage de Gotlib, comme le confirme le réalisateur qui semble vivre à l'écart de la place publique.

De la même équipe, les podcasts de Marius : La pâte à prout, Draguer une fille, La piscine.

mardi 21 janvier 2014

Droit international, vie privée, et internet

La Déclaration universelle des droits de l'homme définit selon l'ONU "l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations".

L'article 12 de cette déclaration est le suivant : Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

La vie privée comme droit inaliénable de l'homme est également le point de vue de Bruce Schneier, au contraire de celui du PDG de Google Éric Schmidt.

Avec l'avènement d'internet et des technologies numériques en général, l'ONU a pensé qu'il serait de bon aloi de mettre à jour cet article avec des considérations plus contemporaines.

C'est ainsi que lors de la soixante-huitième session de l'Assemblée générale s'étant tenue il y a deux mois, l'attention de la troisième commission s'est portée entre autres sur le droit à la vie privée à l'ère du numérique (the right to privacy in the digital age). En résulta un document (original en anglais) stipulant que l'Assemblée générale :

  1. Réaffirme le droit à la vie privée, selon lequel nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance et le droit à la protection de la loi contre de telles immixtions, que définissent l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques;
  2. Reconnaît le fait qu’Internet est par essence mondial et ouvert à tous et que les progrès rapides dans le domaine des technologies de l’information et des communications constituent un moteur du développement sous ses diverses formes;
  3. Affirme que les droits dont les personnes jouissent hors ligne doivent également être protégés en ligne, y compris le droit à la vie privée;
  4. Invite tous les États :
    1. À respecter et à protéger le droit à la vie privée, notamment dans le contexte de la communication numérique;
    2. À prendre des mesures pour faire cesser les violations de ces droits et à créer des conditions qui permettent de les prévenir, notamment en veillant à ce que la législation nationale applicable soit conforme aux obligations que leur impose le droit international des droits de l’homme;
    3. À revoir leurs procédures, leurs pratiques et leur législation relatives à la surveillance et à l’interception des communications, et à la collecte de données personnelles, notamment à grande échelle, afin de défendre le droit à la vie privée en veillant à respecter pleinement toutes leurs obligations au regard du droit international;
    4. À créer des mécanismes nationaux de contrôle indépendants efficaces qui puissent assurer la transparence de la surveillance et de l’interception des communications et de la collecte de données personnelles qu’ils effectuent, le cas échéant, et veiller à ce qu’ils en répondent, ou à les maintenir en place s’ils existent déjà;
  5. Prie la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de lui présenter, à sa soixante-neuvième session, ainsi qu’au Conseil des droits de l’homme, à sa vingt-septième session, un rapport sur la protection et la promotion du droit à la vie privée dans le contexte de la surveillance et de l’interception des communications numériques et de la collecte des données personnelles sur le territoire national et à l’extérieur, y compris à grande échelle, dans lequel elle proposera aux États Membres des vues et recommandations;
  6. Décide d’examiner la question à sa soixante-neuvième session, au titre de la question subsidiaire intitulée « Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales » de la question intitulée « Promotion et protection des droits de l’homme ».

Cette invitation semble bienvenue à l'heure où les communications sur le réseau internet font l'objet de toutes sortes de filtrage et d'interceptions de la part de nombreuses agences et entités dans le monde, comme le souligne le rapport 2014 de Human Right Watch.

En même temps, mettons-nous à la place des services de renseignements, qui sont bien embêtés par toutes ces règlementations autour de la vie privée qui les empèchent de mener leurs enquêtes tranquillement. Les agences américaines, en virtuose de la Realpolitik du renseignement, ont appris à en faire peu de cas.

Aussi paradoxal que ça puisse paraître, la règlementation de l'usage d'internet, le réseau mondial, relève assez peu du droit international.

lundi 24 juin 2013

Europe 2014

Platini : "Nous avons la solution pour que la coupe du monde reste en Europe".

Le président de l'UEFA, Michel Platini, a dévoilé ce matin le nouveau plan de son association pour que la coupe du monde reste en Europe en 2014, après la victoire de l'Italie en 2006 et le sacre historique de l'Espagne en Afrique du Sud en 2010.

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vendredi 10 mai 2013

Human Traffic

Aujourd'hui, c'est la Journée commémorative de l'abolition de l'esclavage en France métropolitaine[1]

On peut toujours considérer que le capitalisme est l'infrastructure d'un esclavage moderne où l'argent a remplacé la force, comme le suggérait Léon Tolstoï.

Mais dans le monde, l'esclavage et le trafic d'être humains est florissant, et des films comme The Whistleblower (en Bosnie Herzégovine) ou The Jammed (en Australie) soulignent la complexité du sujet (le film éponyme en est assez éloigné).

Certaines organisations affirment lutter contre ce phénomène, entre autres Not For Sale, FIZ, Free the Slaves, Human Rights Watch, ou le projet Polaris.

En pratique, c'est un domaine tumultueux, avec beaucoup d'argent, de pouvoir, de violence, de sexe, de misère, de mensonges, en bref d'humanité.

lundi 31 décembre 2012

La croissance de la décroissance

Le mois dernier Paul Ariès était invité à parler de décroissance, par ailleurs un des thèmes du GIMUN de cette année. Sur le fond c'était assez clair, sur la forme il est possible que le « compte-rendu » qui suit paraisse un peu désordonné et confus.

Selon Ariès, la nécessité d'une politique de décroissance (sous-entendu: de l'activité économique) provient des deux considérations suivantes :

  • Si les 7 milliards humains vivaient comme les Européens il faudrait 3 planètes pour les supporter (7 s'ils vivaient comme les Américains).
  • Il est moralement injuste que certaines catégories vivent bien mieux que d'autres[1] (ce qui est bien sûr contesté par les tenants du libéralisme).

Muni de son nouveau livre Le socialisme gourmand, Paul Ariès appelle à rompre avec le capitalisme, système « diablement efficace ». Le capitalisme serait en effet un système à la fois :

  • exploitant le travail et pillant les ressources
  • intrinsèquement productiviste, impensable sans croissance
  • imposant des styles de vie et des modes de vie

Selon le gouvernement socialiste actuel, il n'y a pas de solution aux inégalités sans croissance. Il apparaît ainsi que la gauche est divisée en deux catégories : la gauche productiviste (au pouvoir), et la gauche antiproductiviste (qui résiste au progrès[2]).

Paul Ariès fait partie ce cette dernière, dans la tradition des paysans qui s'opposaient au glânage, des ouvriers qui cassaient les machines, de Lafargue, de Fourier, des milieux libertaires, et de certains syndicalistes, et à l'opposé des pessimistes à l'image de l'école de Francfort, où les milieux populaires étaient perdus car perdus dans le milieu de la consommation.

La décroissance que défend Paul Ariès n'est pas celle du journal La Décroissance, synonyme d'austérité, de « décroissance de droite », malthusienne, mais plutôt d'une décroissance « intelligente ». Il y a de nombreuses directions pour aller dans la direction d'une décroissance raisonnable, telles que la lutte contre obsolescence programmée et contre le gaspillage : (un produit fini représente 4% des ressources mises en oeuvre pour sa fabrication). Surtout, la planète est assez riche pour passer à ce que les Amérindiens appellent le buen vivir. Il faudrait 40 milliards de dollars pour régler le problème de la sous-nutrition dans le monde (comme le souligne d'ailleurs Jean Ziegler dans le film We feed the world) et 60 milliards pour régler celui de la pauvreté, soit moins de 0.2% du PIB mondial. En même temps, le budget annuel mondial de l'armement est de 1000 milliards de dollars, celui de la publicité est de 900 milliards de dollars, et le produit international criminel (PIC) est estimé également à 1000 milliards.

Il y a ainsi deux concepts clefs dans la « bonne voie » envisagée : redistribution différente et décroissance intelligente. Et y parvenir demanderait un peu de psychologie, car on ne changera pas le monde en culpabilisant ni en faisant appel aux responsabilités mais en suscitant le désir. Le désir, essentiellement, de trois choses[3] :

  1. Le développement de l'économie sociale et solidaire, qui représente aujourd'hui environ 10% de l'économie en France, et a constitué un des secteurs qui a le mieux résisté à la crise[4].
  2. L'extension de la sphère de la gratuité qui passe par un nécessaire développement d'une culture de la gratuité[5] (un thème cher aux partis pirates).
  3. Le développement de la désobéissance à la croissance. Paul Ariès rêve d'une gauche objectrice de croissance tout en évoquant un forum national de la désobéissance multipliant les appels à la désobéissance civile, professionnelle, et institutionnelle.

Dès lors qu'on considère l'intérêt du plus grand nombre dans le cadre d'une « économie du bonheur », les étudent réfutent l'idée d'une corrélation entre pib et accès au bonheur mais trouvent en revanche un lien entre type de société et accès au bonheur. Ainsi Richard Wilkinson montre les conséquences négatives des inégalités économiques sur les sociétés. De plus, comme le capitalisme multiplie les individus superflus, un remède pour pallier ces inégalités serait le revenu minimum universel, éventuellement sous forme partiellement démonétarisée (eau, électricité).

En conclusion, peut-être qu'on ne pourra pas changer le monde mais rien ne nous interdit d'en construire un autre[6].

Notes

[1] Il y a une distribution des richesses à la Pareto : 20% des humains se partagent 80% des richesses mondiales. Plus précisément, un individu possédant au moins 5000€ de patrimoine serait dans le top 50% des humains en termes de richesse, dans le top 10% avec 37500€, et dans le top 1% avec 340000€. Voir aussi le site Slavery Footprint pour savoir combien d'esclaves travaillent pour vous.

[2] Paul Ariès semble opposé à certaines formes de progrès et considère assez sombrement les perspectives transhumanistes qui verraient passer l'homo sapiens au robot sapiens (Jacques Testard parle d'« humanité augmentée ») ou au soma sapiens (avec les technologues comme Anders Sandberg (à qui Ariès attribue bizarrement un prix Nobel) qui étudient les sentiments artificiels et l'ingénierie émotionnelle, des thèmes qui seront évoqués dans l'entrée à venir sur la reprogrammation du cerveau).

[3] Quatre, en fait, car on peut ajouter une nécessaire volonté de surcroît de démocratie (cf l'article de Georges Gurvitch Le principe démocratique et la démocratie future ainsi que l'entrée Démocratie et populisme).

[4] Ce secteur concerne essentiellement les classes moyennes et pauvres, qui évoluent. Lors du forum mondial sur la pauvreté organisé par Emmaüs, 2 constats se sont dégagés : d'une part, un pauvre n'est pas un riche sans argent, d'autre part, un naufragé ne pourra jamais retourner dans le système (et tant mieux). De plus, si le XXe siècle a en quelque sorte vu l'apparition des classes moyennes, le XXIe siècle serait plutôt sur la voie de la démoyennisation, ce qui est finalement une bonne chose si elle est à l'origine d'une remise en question du système dans son ensemble.

[5] Lors du forum national de la gratuité, ont été mentionnées des expérimentations sur gratuité de l'eau vitale, des transports en commun, des services funéraires. Paul Ariès récuse le principe d'une gratuité uniquement « pour les pauvres » et lui préfère celui de gratuité d'émancipation, telle que celle de l'école publique. Mais qu'en serait-il avec le logement, la santé, ou l'alimentation ? Il existe de facto un droit à l'expérimentation ; selon la constitution française, des villes peuvent expérimenter des politiques en dehors de la loi, et la gauche s'est en général trop refusée à expérimenter.

[6] On peut voir ça comme une variation du célèbre Si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?

mercredi 17 octobre 2012

EZRA

Les billets d'avion sont un réel problème du premier monde : les prix sont chaotiques, voire d'apparence aléatoire. Pire, pour des companies low-cost telles easyJet ou Ryanair, les dates de disponibilité des nouveaux billets d'avion sont inconnues.

Certaines agrégateurs et comparateurs de prix de billets d'avion comme SkyScanner proposent des applications Android s'installant en widget sur les téléphones et permettant d'obtenir un suivi journalier des vols intéressants.

Easy Releases Alerter (EZRA) vous propose de vous envoyer une alerte e-mail afin de vous informer de nouvelles ouvertures de vol ou des réductions de prix sur les trajets de votre choix.

Pour vous inscrire à ce service -gratuit-, il suffit d'envoyer un e-mail à ezra AT radjaidjah.org en indiquant votre aéroport/ville de départ et de destination, en précisant si vous êtes intéressé-e par un aller simple ou un aller-retour.

Aucune garantie.

vendredi 21 septembre 2012

La science de l'autisme

Fernand Deligny, auteur du célèbre recueil « Graine de crapule » (1945), était un éducateur qui fut dans les années 70 à l'origine de la création d’un réseau de prise en charge d’enfants autistes. Je dis tout simplement qu'un radeau n'est pas une barricade et qu'il faut de tout pour qu'un monde se refasse., affirmait-il.

L'autisme se manifeste par des comportements simultanés et cumulatifs qui peuvent déstabiliser ceux qui ne sont pas familiers avec cette condition, qualifiée de trouble envahissant du comportement (TED) :

  • des troubles des interactions sociales
  • des troubles de la communication verbale et non-verbale
  • des comportements stéréotypés et répétitifs

On distingue grossièrement trois types d'autisme (avec divers degrés, on parle de spectre autistique) :

  • L'autisme infantile, appelé aussi autisme de la petite enfance (aussi traduit autisme infantile précoce), psychose de la petite enfance, syndrome de Kanner ou trouble autistique. L'appellation autisme sans précision supplémentaire renvoie le plus souvent à cette identification, mais souvent en l'élargissant plus ou moins (comme on l'observe dans les critères utilisés dans les études épidémiologiques censées dénombrer les autistes).
  • Le syndrome d'Asperger, d'abord appelé psychopathie autistique (en 1943), est considéré comme une forme d'autisme. Il est inclus dans les décomptes épidémiologiques de l'autisme, mais les critères diagnostiqués sont très différents de ceux de l'autisme infantile. Il y a très peu de différences entre l'autisme dit de haut niveau et le syndrome d'Asperger. La distinction reposerait sur l'âge où l'enfant commence à parler, les patients ayant le syndrome d'Asperger ne connaissant pas de retard dans ce domaine. Certains ont aussi avancé l'existence de différences dans la comparaison des QI verbal et performance.
  • L'autisme atypique est un critère qui distingue un caractère autistique autre que l'autisme infantile ou le syndrome d'Asperger. Contrairement au diagnostic de trouble envahissant du développement non spécifié, le caractère autistique est clairement indiqué (il pointe l’existence des trois critères de référence de l'autisme, sociaux, communicationnel et de centre d’intérêt).

Les New-Agers parlent d'enfants indigo pour désigner les enfants autistes, dylexiques, ou hyperactifs. C'est-à-dire, des humains surdoués mais inadaptés au côté normatif des systèmes éducatifs traditionnels, et auxquels un environnement spécialisé est plus adéquat. Alors certes, c'est très bien de dire que ces enfants recèlent beaucoup de potentiel et qu'avec beaucoup d'efforts ils réaliseront des tas de choses dans la vie. Après amalgamer le tout et conférer aux enfants indigo des pouvoirs paranormaux pour faire plaisir aux parents et en faire un business[1], c'est déjà plus discutable.

L'autisme est le trouble du développement qui se répand actuellement le plus vite sur Terre. Le fait que les populations migrantes soient particulièrement touchées met en lumière une influence possible de l'environnement. Maladie rare il y a cinquante ans (un enfant sur dix mille affecté), la proportion d'enfants atteints est aujourd'hui d'environ 1 pour 150 en Europe, 1 pour 90 aux États-Unis, et même 1 pour 40 en Corée du Sud. En résumé, l'autisme revêt de plus en plus les apparences d'une épidémie.

Des associations comme Autistes sans Frontières et Autisme France insistent sur la nécessité d'un dépistage précoce, qui pourrait être effectué dès 2 ans, pour améliorer l'efficacité de la prise en charge. Malgré l'absence de marqueur biologique connu, certains signes avant-coureurs et signes d'alertes, décrits à partir de la page 15 de la brochure susmentionnée, peuvent conduire à demander une observation clinique et des examens psychologiques effectués par des professionnels.

En présentant l'autisme comme une rupture des capacités à la survie, le chercheur Ami Klin argumente aussi qu'une détection précoce des troubles du spectre autistique est importante afin d'éviter que des enfants atteints ne se retrouvent isolés face à leur environnement. Des équipes ont ainsi récemment mis en évidence que chez les très jeunes, le mouvement des yeux face à un écran de télévision présentait souvent des motifs spécifiques chez les enfants autistes ou hyperactifs (étude).

Se pose également la question de la cause de l'autisme, considéré comme une maladie neurobiologique. Certains suggèrent que des vaccins comme le Measles-Mumps-Rubella (MMR) seraient facteur d'autisme, mais cette théorie s'est vite révélée complètement infondée). Par contre, un documentaire d'Arte intitulé L'énigme de l'autisme - La piste bactérienne fait état de recherches scientifiques liant autisme et métabolisme, via des bactéries intestinales[2]. Ces études orientent les recherches vers des tests de détection complètement différents des tests comportementaux, tels les tests d'urine (étude), et envisagent des traitements basés sur des compléments alimentaires probiotiques.

Ce résultat n'est pas isolé. Une autre maladie cérébrale est de plus en plus perçue comme d'origine métabolique : la maladie d'Alzheimer [3], ainsi que l'illustre la couverture du New Scientist de ce mois.

Il n'existe aujourd'hui ni de preuve de l'irréversibilité de l'autisme, ni de traitement curatif. Mais une chose est sûre, c'est qu'il y a un gouffre d'incompréhension entre le monde des autistes et le monde des « gens normaux ». Notre vision et nos perspectives souvent limitées ont tendance à ériger une haute barrière de communication dont le difficile franchissement se rapproche, spirituellement, d'un saut en hauteur.

Notes

[1] Extrait d'une publication du GEMPPI :Habituellement une secte fabrique un objet de culte superstitieux (Omitama, Gohonzon etc.) exclusif auquel l'adepte va attribuer des pouvoirs magiques bénéfiques en cas d'obéissance ou maléfiques en cas de rebellion. Les adeptes de la secte Kryeon n'ont d'autres objets de culte et de superstition que leurs enfants "indigo", qui se trouvent revêtus de super-pouvoirs magiques bénéfiques en cas d'obéissance, maléfiques en cas de rejet, dès lors que les guides patentés de l'église kryeoniste les déclarent Indigo. L'avantage pour ceux qui exploitent ce système est que les adeptes ne pourront jamais se débarrasser de l'objet de culte qui les asservit à un enseignement et à la loi d'une entité invisible dont Lee Carroll et ses apôtres ont le monopole de la médiation.

[2] D'après l'enquête, les métabolites de bactéries intestinales telles que l'acide propionique pourraient déclencher l'autisme chez les enfants prédisposés.

[3] Depuis 2005 (étude), la maladie d'Alzheimer est de plus en plus considérée comme un diabète de type 3, une sorte de « diabète du cerveau », conduisant à envisager des traitements basés sur des médicaments appelés glitazones, ou sur l'insuline. Il est toutefois possible que diabète et maladie d'Alzheimer ne soient pas soient liées directement mais par des causes communes telles que des microsaignements au niveau du cerveau.

jeudi 9 août 2012

The future of our societies

The world is changing, and it's hard to tell in which direction it evolves. Far from the ancient descriptions of potential ideal societies toward which it could incline, it seems, for unclear reasons, that most of the foretellers' trends are characterized by pessimistic notes. Indeed, what does our best predictor, art, have to say? Various fictitious devastated states of the world have been depicted as direct consequences of human activities. Planet of the Apes shows a return to primary civilizations after a nuclear warfare. Other uncareful and destructive behaviors may lead to climatic disasters according to The Day after Tomorrow and desolating droughts (combined with famine because of ressource consumption) according to Soylent Green. More humorously, intellectual decadence has been addresed in Idiocracy.

A few futuristic movies have envisioned societies where feelings are suppressed and with a high culture for performance. They share a common idea: escaping from a utopian but dehumanized world to conquer freedom. In Gattaca, a transhumanist society, a member of the underclass of humans, the kind employed to do menial jobs,[1] tries to infiltrate the elite to fulfill his dream : travelling to the stars. In Equilibrium rulers use a drug, Prozium, to annihilate feelings, which are illegal. The Island presents a world where people are raised to work until one day where they are elected to go to "the Island", a paradise. In his review of the movie, the most famous film critic, Roger Ebert, notes that (spoiler warning) it was a little eerie, watching "The Island" only a month after reading Kazuo Ishiguro's new novel Never Let Me Go. Both deal with the same subject: raising human clones as a source for replacement parts. The creepy thing about the Ishiguro novel is that the characters understand and even accept their roles as "donors," while only gradually coming to understand their genetic origins. They aren't locked up but are free to move around; some of them drive cars. Why do they agree to the bargain society has made for them? The answer to that question, I think, suggests Ishiguro's message: The real world raises many of its citizens as spare parts; they are used as migratory workers, minimum-wage retail slaves, even suicide bombers.

In the past, some authors have been quite successful at describing the future on Earth. A classical example concerns the duo formed by George Orwell's 1984 and Aldous Huxley's Brave New World. In the foreword of his book Amusing ourselves to death, the media theorist Neil Postman[2] holds that what Orwell feared were those who would ban books. What Huxley feared was that there would be no reason to ban a book, for there would be no one who wanted to read one. Orwell feared those who would deprive us information. Huxley feared those who would give us so much that we would be reduced to passivity and egoism. Orwell feared that the truth would be concealed from us. Huxley feared the truth would be drowned in a sea of irrelevance. Orwell feared we would become a captive culture. Huxley feared we would become a trivial culture, preoccupied with some equivalent of the feelies, the orgy porgy, and the centrifugal bumblepuppy. These remarks are illustrated here and in a different manner there; they show how Orwell's and Huxley's visions match, in some measure, our contemporary world. And everyone of us can do something about it.

Notes

[1] Such inequalities are also depicted in In Time, by the same director, where money is replaced by a lifetime counter, literally revealing that today, not only time is money, but also money is time.

[2] Neil Postman has also insightful views on education and the disappearance of childhood. As he puts, children are the living messages we send to a time we will not see.

mercredi 16 mai 2012

Le côté obscur du chocolat

Une autre entrée classée par choix dans la rubrique animation, après celle sur les maillots du PSG. Aujourd'hui : faut-il manger du chocolat ?

Il y a quelques années, la découverte du fait que la production de cacao en Côte d'Ivoire (qui contribue à plus d'un tiers du le marché mondial) était en partie basée sur la mise en esclavage d'enfants a mené à un boycott de Nestlé. Nestlé, dont le siège social est situé à Vevey, dans le charmant canton de Vaud, Suisse, est derrière certaines marques comme Smarties, Cailler, KitKat, Mövenpick, Perrier, San Pellegrino, Vittel, L'Oréal, etc.

Un peu dans l'esprit du commerce équitable, des membres du congrès américain ont par la suite proposé de mettre au point un système de labels certifiant que telle plaque de chocolat a été produite sans faire travailler des enfants. Au coeur de la mondialisation, c'est le consommateur qui a le dernier mot.

Pour en savoir un peu plus, le film The dark side of chocolate (Le côté obscur du chocolat) documente les coulisses du cacao.

Cacao

Pour un aspect plus lumineux du chocolat, voir le site Chocolate Bar Book qui est vraiment chocolate bar.

jeudi 23 février 2012

Faut-il acheter les maillots du PSG ?

Cette année, le Paris-Saint-Germain Football Club (PSG), c'est du solide. Grâce aux pétrodollars d'investisseurs qataris, le club a recruté de très bons joueurs, et est actuellement en tête du championnat de France. Dans ce contexte, acheter un maillot pour porter ses couleurs et soutenir l'équipe semble la meilleure chose à faire.

En même temps, les plus observateurs d'entre vous auront remarqué que cette entrée n'est pas placée dans la catégorie sport, ni philosophie, mais animation. Mais pourquoi ?

Qui fabrique les maillots du PSG ? L'entreprise Nike. C'est une entreprise américaine dont le siège est en Oregon, mais dont la plupart des usines sont en Asie. Or, ces usines sont souvent apparentées à des sweatshops. Ce ne sont pas des accusations gratuites, la tendance a été documentée, et pour sa défense Nike affirme ne pas pouvoir contrôler les conditions de travail de tous ses sous-traitants.

Maillot Nike du PSG

Alors bien sûr, Nike fait des pubs sympas, où le monde est un jeu de tag et le sport est une drogue, mais la réalité reste là : ceux qui fabriquent les produits sont des esclaves, dont des enfants.

Cela ramène à la citation d'Alain évoquée il y a quelques mois.

Quand on fait de l'animation, même si on ne signe pas de charte déontologique ou autre, la pensée que les enfants ont droit à une jeunesse heureuse porte à s'interroger sur l'éthique d'acheter des produits Nike, y compris les maillots du PSG.