Radjaïdjah Blog

vendredi 19 novembre 2021

The possibility of a hyperstition

According to Nick Land, hyperstition is a positive feedback circuit including culture as a component. It can be defined as the experimental (techno-)science of self-fulfilling prophecies. Superstitions are merely false beliefs, but hyperstitions – by their very existence as ideas – function causally to bring about their own reality.

vendredi 7 mai 2021

The possibility of an extitution

The point is, not to resist the flow. You go up when you are supposed to go up. And down when you’re supposed to go down. When you’re supposed to go up find the highest tower and climb to the top. When your are supposed to go down find the deepest well and go down to the bottom. Haruki Murakami, The Wind-Up Bird Chronicle (1997)

In Feÿ Castle (Burgundy, France) there is a well, a deep well. One of the kind which makes you realize: it would be a great idea to bury a time capsule at the very bottom.

Fey::well

Gravity law is hard, but it is the law.

Living for a few days with the Feÿtopian tribe in the Feÿ Castle is akin to an immersion inside a a strange mix between a digital Kibbutz, Abbaye de Thélème, and Rusty Lake.

Just to illustrate this, the utopian Thelemite motto in Rabelais’ Gargantua Faÿ ce que vouldras (do what you’ll wish) leads to a fringe and tempting theory: the name Feÿ is simply a disguised version of Faÿ, and this very naming is a purposeful indication that it was always in the mind of the founders that this noble castle should at a later stage become a phalanstery.

Fey::rusty

Mr Crow and Mr Deer from Rusty Lake.

Living in the Feÿ community brings a number of interrogations, as people do their best to be kind one to eachother.

Great public benefits arise from private virtues but isn’t it true that greater public benefits arise from private vices, as Mandeville described in the Fable of the Bees? Probably this is a question of dimension, of critical size.

On the Feÿ domain stands a beautiful forest. Sometimes the color tone can transition from spring green to viridian. Sometimes it is also easy to get stranded or floored there, however with lysergic power comes lysergic responsibility and collective nurturing helps prevent such fate to happen. Sometimes in the forest the infamous Codex Serafinianus helps to remind why Nature imitates Art. Sometimes in the forest you can see the music of the spheres.

Now it becomes a bit clearer. Individual oscillate in life, and one of the purpose of communities is to enter a collective mode of vibration. In other words, resonance. This is also what religion has been trying to achieve. Religion, seen as a collective hallucination or as a collective realization or as a collective construction (whatever the difference between the three might be).

Fey::thailand_buddhists_monks

Did I say “opium”? Sorry I meant “acid”. --Karl Marx

And here comes the Elephant in the forest.

A group of blind men heard that a strange animal, called an elephant, had been brought to the town, but none of them were aware of its shape and form. Out of curiosity, they said: "We must inspect and know it by touch, of which we are capable". So, they sought it out, and when they found it they groped about it. The first person, whose hand landed on the trunk, said, "This being is like a thick snake". For another one whose hand reached its ear, it seemed like a kind of fan. As for another person, whose hand was upon its leg, said, the elephant is a pillar like a tree-trunk. The blind man who placed his hand upon its side said the elephant, "is a wall". Another who felt its tail, described it as a rope. The last felt its tusk, stating the elephant is that which is hard, smooth and like a spear.

Now it becomes clearer: the concept of extitution is here to enhance the perceptual set of social groups and communities, and therefore to act on them.

If tokens can be considered as bottom-up, extitutional currencies, is a related point to consider.

A challenge of adulthood is: how to move oneself gracefully in the fluid of life? In “The possibility of an Island”, the author quotes Arthur Schopenhauer: "human existence resembles a theatre performance which, begun by living actors, is ended by automatons dressed in the same costumes."

So it might be the case that extitutions offer to transform into life magicians.

Fey::truckin

Today a young man on acid realized that all matter is merely energy condensed to a slow vibration, that we are all one consciousness experiencing itself subjectively, there is no such thing as death, life is only a dream, and we are the imagination of ourselves. And here’s Tom with the weather. --Bill Hicks

In conclusion, after spending a few days in the Feÿ Castle for an extitutional workshop, and acknowledging its spiritual gravity, one can ask: is it an autotelic journey, or is it for higher purposes?

But of course, one can ask the same question for their life: is life autotelic or for higher purposes?

mardi 30 mars 2021

Qu'as-tu, mer


Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir, Jourdain, pour retourner en arrière ?

Qu'avez-vous, montagnes, pour sauter comme des béliers, et vous, collines, comme des agneaux ?

Tremble devant le Seigneur, ô terre ! Devant le Dieu de Jacob,

Qui change le rocher en étang, le roc en source d'eaux.

mardi 16 juin 2020

Vous êtes un arbre

Un peu d'oubli new-age et naturaliste : vous êtes un arbre.


mercredi 24 décembre 2014

Hommage boisé à Raymond Devos

La forêt

L'autre jour, j'étais dans une forêt pour cueillir des champignons. J'avais trouvé un bon coin à cèpes, et je commençais à les goûter pour vérifier qu'ils étaient bien frais (on dit « un cèpe » et pas « une cèpe »), quand soudain je croise le garde-forestier. Je lui dis « Qu'est-ce qu'il y a à voir dans cette forêt ? ». Il me dit « Dans la forêt ? Le hêtre. » Je lui dis « Le hêtre est à voir ? » Il me dit « Oui, surtout en été. » Je lui dis « Qu'est-ce qu'il aura ce hêtre en été ? » Il me répond « Il aura une certaine aura. » Je lui demande « Et où peut-on le trouver ce hêtre ? » Il me répond « La meilleure vue, vous l'aurez à l'orée. » « À l'orée ? » « À l'orée du bois. » Je prends ma voiture, et je vais de ce pas à l'orée du bois. Je descends, et là je le vois ce hêtre, majestueux, resplendissant.

À ce moment, je vois arriver le garde-forestier, et je constate qu'il fixait avec attention le réservoir de la voiture. Je lui dis « Mais qu'est-ce que vous faites dans le bois ? » Il me répond « Je bois ». Je lui demande « Pourquoi ? ». Il me répond « Pour me libérer ». Je lui dis « Du hêtre ? ». Il me dit « Non, des chênes. » Je lui dis « C'est du boulot ! » Je vois qu'il continuait à fixer la voiture. Je lui demande « Et vous buvez directement au réservoir ? » Il me dit « Non, la forêt, ça m'a donné l'occasion de me mettre au verre. » Je lui dis « Ça tombe bien, j'ai fait le plein d'essence. Mais tout de même, boire au travail, quelle indécence ! » Il me dit « Un des sens, oui, celui du goût. » Je lui demande « Et chez vous aussi, c'est comme dans le bois ? » Il répond « Oui, chez moi, comme dans le bois, je bois. Le hêtre me manque. » Je lui demande « Et tout est dépeuplé ? » Il me dit, « Oui, le hêtre passe avant la boisson. » Je lui demande « Comment ça ? » Il me dit « L'existence précède l'essence. » Je regarde la voiture, et quand je me retourne, le garde-forestier avait disparu ! Je regarde le hêtre, plus de hêtre ! Le néant. Je regarde les champignons, et ils me font un grand sourire.

Comme disent les jeunes d'aujourd'hui : c'est hallucinant !

Bonus : les voeux de Raymond Devos pour 1982 (il y a 33 ans...).

lundi 27 août 2012

Bière qui mousse ne saoûle pas masse

Pour bien préparer l'Oktoberfest qui débute d'ici un mois, cette entrée sera consacrée à la fabrication de la bière artisanale, et en particulier du lambic.

Le lambic s'oppose ici à la bière industrielle, où les brasseurs ajoutent au moût des levures (en général récupérées sur des brassins des années précédentes) afin de catalyser considérablement le processus de fermentation et obtenir par ailleurs des bières très uniformes en goût d'une saison à l'autre.

On peut résumer la fabrication de la bière artisanale en cinq étapes :

  1. fabrication du moût
  2. ébullition
  3. refroidissement et fécondation par levures sauvages
  4. mise en barrique et fermentations
  5. embouteillage et stockage
Fabrication du moût

Du froment et de l'orge malté[1] sont mélangés dans un concasseur en proportion d'environ 1:2 et broyés. C'est une étape soigneusement contrôlée, car une mouture trop fine est néfaste à la qualité de la future filtration, tandis qu'une mouture trop grossière diminue le rendement. Les amidons des céréales ne permettent pas d'obtenir directement un produit alcoolisée, il est dès lors nécessaire de les convertir préalablement en sucres simples (maltose et glucose).

Pour cela, la mouture résultant du concassage est plongée dans de l'eau chaude et brassée à l'aide d'un mélangeur dans une grande cuve, le brassin[2]. La mixture d'eau et de gains atteint progressivement (quelques heures) plus de 70 degrés, ce qui entraîne un processus de saccharification, la transformation des amidons des céréales en sucres "fermentescibles" et en dextrines. Le mélangeur est ensuite arrêté pour permettre à la matière de décanter.

De l'eau chaude est ensuite filtrée à travers les matières premières, elle entraîne avec elle les sucres du malt et du froment (il est possible qu'il s'agisse d'un processus similaire au filtrage de la mouture de café par l'eau chaude par percolation). Le liquide obtenu est le moût, il est recueilli dans un bac et transféré à une cuve de cuisson. Les résidus de céréales peuvent être utilisés pour l'alimentation du bétail.

Ébullition

Du houblon suranné (environ 5% de la quantité initiale de froment) est ajouté au moût dans les cuves de cuisson. Le moût est ensuite porté à ébullition pendant trois à quatre heures, ce qui provoque une stérilisation du liquide. L'évaporation de l'eau engendre une réduction du volume du moût et une augmentation de sa concentration des sucres. Ceux-ci seront transformés plus tard en alcool et en CO2 pendant la fermentation (le titre alcoolique de la bière augmente avec cette concentration en sucres). Le moût est alors pompé vers un bac refroidissoir en transitant par un bac intermédiaire où le houblon est filtré.

Refroidissement et fécondation par levures sauvages

Le moût est refroidi dans une cuve jusqu'à atteindre une température idéale de 18 à 20 degrés. Cette opération naturelle se déroule la nuit, en saison froide. Pour cette raison le brassage s'effectue de fin octobre à début avril.

Une multitude de ferments sauvages (bactéries acétiques et lactiques, levures), véhiculés par l'air et spécifiques à la pièce où se déroule le refroidissement commencent à ensemencer le moût dès que sa température passe en dessous de 40 degrés.

Mise en barrique et fermentations

Depuis le bac refroidissoir le moût est acheminé vers des tonneaux en bois, généralement déjà utilisés par des vignerons, où débute naturellement après quelques jours le processus de fermentation. Pour fabriquer un lambic, il s'agira d'un processus de fermentation spontanée, par opposition à un processus de fermentation stimulée[3] dû à l'ajout artificiel de levures par les brasseurs.

Au départ la fermentation est violente et libère beaucoup de dioxyde de carbone (CO2) sous forme de mousse. Trois à quatre semaines plus tard, la pression est assez basse pour pouvoir fermer les tonneaux sans risque d'explosion ; commence alors la fermentation lente, avec le vieillissement du moût en barrique. Durant plusieurs années, certaines des levures assimilent les sucres non fermentescibles (dextrines), ainsi le lambic final contient moins de 0.2% de sucres. Le CO2 s'évapore progressivement à travers le bois des tonneaux, résultant en une bière non-moussante.

Embouteillage et stockage

Finalement la bière est mise en bouteille et stockée durant plusieurs mois dans des caveaux, où les sucres des lambics conduisent à un processus de refermentation ; le lambic devient alors moussant. C'est ainsi que naît la Gueuze.

Les informations proviennent essentiellement du musée bruxellois de la Gueuze, vitrine culturelle de la brasserie Cantillon.

Le site Univers Bière propose également des informations et ressources sur le brassage amateur.

Pinte de bière

Deux bières égalent un steak.

Proverbe allemand

Notes

[1] Pour transformer de l'orge en orge malté, le "malteur" fait germer des grains d'orge par trempage ; ceux-ci vont synthétiser des enzymes qui transformeront les amidons en sucres lors du brassage. La germination est stoppée par "touraillage", c'est-à-dire par déssèchement des grains à l'aide d'air chaud.

[2] Le ''brassin" est également le nom donné au contenu de la cuve (le brassin du brasseur correspond à la fournée du boulanger).

[3] Parmi les bières à fermentation stimulée, c'est-à-dire pour lesquelles le moût est ensemencé avec des levures de culture ajoutées, on distingue la fermentation basse (Pils, Pressions), où le moût bouillant est refroidi aussi vite que possible à 8-10 degrés, et la fermentation haute (Trappistes, Abbayes), qui se déroule à 15-20 degrés, et où les levures remontent avec les mousses pendant la fermentation.

mardi 21 août 2012

Jogging et son

Dans la série "problèmes du premier-monde", une question que de nombreux joggeurs se posent : comment faire pour que les écouteurs du lecteur mp3 ne tombent pas sans arrêt pendant la séance ?

Il y a des solutions "technologiques", comme les casques sport (sans fil, basés sur la technologie bluetooth), plutôt coûteux, et nécessitant d'être régulièrement rechargés.

Toutefois, courir avec des écouteurs, c'est possible. On distingue les écouteurs dont les oreillettes sont directement les hauts-parleurs, et ceux, à meilleure isolation phonique[1], intra-auriculaires (in-ear) qui s'utilisent avec des embouts de silicone. Dans les deux cas, en passant le fil sous le t-shirt avec l'embranchement au niveau de la nuque, en enroulant le fil autour des oreilles, et en clippant les oreillettes adéquatement (un peu comme dans cette vidéo), finis les écouteurs qui tombent.

Notes

[1] Existent également des isolations phoniques actives, émettant des ondes sonores annihilant le bruit incident, comme les dispositifs anti-sonars.